Justice des mineurs : Un magistrat français prône le travail d’intérêt général au lieu de la prison

Justice des mineurs : Un magistrat français prône le travail d’intérêt général au lieu de la prison

La délinquance se durcit et la récidive des mineurs en moins de trois ans va crescendo.

C’est le constat fait hier, par Mme Françoise Andru, substitut général auprès de la Cour d’appel de Bordeaux lors de son animation de la journée d’étude sur la justice des mineurs.



« En moins de dix ans, les condamnations pour violence des mineurs ont cru de 150%, soit 3 374 condamnations en 1997 contre 8 444 en 2008 à l’échelle du territoire français », observe-t-elle. L’autre réalité c’est la récidive qui touche les mineurs puisque la même étude révèle que plus de 55% des mineurs condamnés le sont à nouveau dans les trois ans qui suivent la première condamnation.

En Algérie, le nombre de mineurs incriminés dans des délits est encore plus important. Près de 9 000 mineurs ont commis des infractions à l’échelle nationale les dix derniers mois de l’année 2009. Et les services de police ont arrêté, de janvier à octobre, 8 603 mineurs délinquants.

Le vol vient en tête des infractions commises par ces jeunes délinquants, avec 3 453 mineurs impliqués, suivi de la violence physique avec 2 232 cas, alors que 434 mineurs ont été impliqués dans des infractions liées à la dégradation des biens publics et 276 autres dans la consommation et l’usage de drogues.

Dix-sept mineurs ont été arrêtés pour avoir commis des crimes de sang et 59 autres ont commis des actes de violence sur leurs ascendants. L’implication des filles dans le chiffre global de la délinquance des mineurs est de 3%, soit 266 cas. Ces enfants délinquants ont été présentés aux services de la justice, aux juges des mineurs. 90% d’entre eux ont été remis à leurs parents, après une procédure de médiation.

D’autres ont été placés dans des centres de protection, alors que ceux qui ont commis des crimes graves, se retrouvent en prison. Face à ces chiffres, Mme Françoise Andru prône « l’instauration de la justice réparatrice » à condition que la victime accepte le principe. Si elle refuse, le coupable sera condamné à un travail d’intérêt général. Mais pour endiguer la délinquance des mineurs, le substitut général auprès de la Cour d’appel de Bordeaux a appelé la cellule familiale à s’impliquer davantage dans le solutionnement de ce phénomène.

Souhila H.