Cela dit, la courgette est cédée à 100 DA/kg dans les marchés de la capitale, pourtant le ministre avait promis des prix beaucoup plus abordables.
Voilà déjà trois mois que le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, se veut rassurant en annonçant un arsenal de lois et de mesures très prometteur afin de contrarier la montée spectaculaire des prix des produits de large consommation dans nos marchés et surtout arrêter la spéculation qui est derrière cette situation.
Le but est bien entendu de baisser les prix des produits de large consommation, tels que les légumes et fruits, la viande rouge, les légumes secs ainsi que d’autres produits alimentaires.
Trois mois sont passés et toujours pas de concret sur le terrain; pourtant, les citoyens n’attendent que cette réaction de la tutelle qui tarde à voir le jour, et qui permettra sans aucun doute d’aboutir à une situation beaucoup plus sûre, voire un déclic pour casser les prix, surtout qu’on est à quelques mois seulement du mois de ramadhan.
En attendant ce coup de grâce, les prix des fruits et légumes dans nos marchés sont au rouge. Cela dit, la courgette est cédée à 100 DA/kg dans les marchés de la capitale; pourtant, le ministre avait promis des prix beaucoup plus abordables.
La tomate a atteint100 DA/kg ; du jamais vu, indiquent les consommateurs. Même chose pour l’oignon, qui frôle les 120 DA/kg. Jusqu’à quand cette flambée des prix ? s’interrogent les citoyens.
Les ménages ont beaucoup dépensé ces dernières semaines rien qu’en légumes. Quant aux fruits, c’est une autre question, un autre problème. En effet, le prix des oranges a pris aussi des ailes, aujourd’hui, pour acheter un kilogramme d’oranges, il faut débourser 180 DA. Les poires et les pommes du bled sont cédées entre 200 et 250 DA/kg.
Cher c’est même trop cher pour un simple consommateur. Et ce dernier n’a même pas encore bénéficié d’une augmentation de salaire, et ce, dans le cadre de la hausse du Smig, mesure prise récemment par l’Etat. Les consommateurs n’arrivent plus à comprendre pourquoi cette flambée des prix, et surtout pourquoi cela dure aussi longtemps.
Au marché Clauzel en plein centre de la capitale, les prix ont connu une hausse vertigineuse, malgré les mesures annoncées par la tutelle. Les vendeurs n’affichent plus les prix de leurs marchandises, le but est bien entendu ne pas laisser fuir les clients, car si les prix sont affichés, il n’y aura sans doute aucun client devant les étals. Même les contrôleurs qui d’habitude sillonnent le marché ne font plus leur travail.
Au marché de Bab El-Oued, pourtant connu pour ses prix très bas, appelé couramment le marché des «guellaline» (pauvres), l’hémorragie de la flambée des prix a touché de plein fouet ce marché, voire tout Bab El-Oued. La pomme de terre qui se vend à 15 DA/kg dans d’autres wilayas du pays est vendue à Bab El-Oued à 40 DA/kg; certains vendeurs exigent 50 DA/kg à leurs clients.
Des subventions, des prix plafonds et retour au contrôle des prix au menu
Le ministère du Commerce avait pris récemment beaucoup de décisions très importantes si elles viennent à être exécutées sur le terrain. Parmi ces mesures draconiennes dans le secteur du commerce, on retiendra sans aucun doute la décision de l’Etat de subventionner quinze produits de base et limiter leur prix pour tenter de contrôler l’inflation.
C’est le ministre du Commerce lui-même qui l’avait déclaré il y a quelques mois. «Nous avons décidé d’intervenir pour mettre de l’ordre sur le marché», avait indiqué à la Radio nationale.
El Hachemi Djaâboub avait ajouté également : «Des prix plafonds seront fixés pour les légumes secs, tels que les lentilles, les haricots, mais également le sucre, le thé et le café ainsi que d’autres produits dont les prix se sont envolés ces derniers mois.»
Cette déclaration du ministre du Commerce ne s’est toujours pas concrétisée sur le terrain. Désormais, l’Etat peut intervenir et fixer les prix sur le marché, ce qui est très important, donc, plus de marché libre dans notre pays.
Le marché sera contrôlé par l’Etat. Une décision, certes, difficile à prendre mais il était grand temps de le faire, d’autant plus qu’il y a plusieurs personnes et parties qui veulent élargir la spéculation pour s’enrichir encore et toujours et ce, au détriment du simple citoyen, qui paye toujours la lourde facture.
Un plan pour booster le secteur de l’agriculture
En plus du contrôle des prix, l’Etat avait pris une autre mesure qualifiée de très importante par les experts afin de faire baisser les prix des produits agroalimentaires. Il s’agit d’un nouveau plan stratégique qui devra à coup sûr relancer le secteur de l’agriculture dans notre pays.
Ce nouveau plan a pour but d’assurer une meilleure couverture en matière d’autosuffisance. La zone d’agriculture a été depuis longtemps négligée par certains responsables ; aujourd’hui, il s’est avéré très intéressant de relancer ce secteur.
Il fallait tout d’abord régler le problème récurrent du fossé alimentaire, et en particulier, des terres qui relèvent du domaine de l’Etat. Aujourd’hui, ces terres représentent quelque 30% de la surface utile de l’Algérie. Considérées comme étant meilleures pour l’agriculture, ces terres peuvent produire plusieurs centaines de millions de tonnes de fruits et légumes chaque année si elles sont traitées avec une meilleure gestion.
Conscient toutefois de cette donnée, l’Etat a déjà pris des mesures en traçant un plan très prometteur pour faire bénéficier la population des produits alimentaires en tous genres, et le plus important est de mettre un terme aux importations et présenter au consommateur algérien des prix plus accessibles à tout le monde.
Sofiane Abi