Jusqu’à 7 000 € et un billet d’avion : le deal proposé aux détenus étrangers en France

Jusqu’à 7 000 € et un billet d’avion : le deal proposé aux détenus étrangers en France
Pour accélérer les expulsions, la France propose aux détenus étrangers un retour volontaire dans leur pays d’origine. À la clé : un billet d’avion et jusqu’à 7 000 euros d’aide.

En France, la préfecture des Hauts-de-Seine a mis en place une nouvelle stratégie pour l’expulsion des étrangers en situation irrégulière incarcérés. Le préfet, Alexandre Brugère, a décidé de se rendre chaque mois dans les prisons du département pour tenter de persuader ces individus de quitter volontairement le territoire français.

Sa première visite a eu lieu le vendredi 12 septembre 2025. Son objectif est de convaincre ces détenus étrangers de partir eux-mêmes.

Le préfet des Hauts-de-Seine, Alexandre Brugère, a présenté une alternative aux étrangers détenus : quitter la France de manière volontaire ou être expulsé par la France. Il a mis en avant le bénéfice mutuel de la première option, la qualifiant de « gagnant-gagnant« .

Pour insister sur l’urgence de la situation, il a également ajouté un ton plus menaçant, prévenant que le refus de cette « main tendue » rendrait leur situation très compliquée.

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Ce que touchent les détenus étrangers qui acceptent de quitter la France « volontairement »

Les détenus qui acceptent de quitter la France volontairement bénéficient d’un « soutien financier« . À leur libération, ils reçoivent un billet d’avion pour leur pays d’origine et une somme d’argent versée, la plupart du temps, via Western Union.

Le montant de cette aide dépend de la date de l’Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Par exemple, si l’OQTF a été émise dans le mois, les ressortissants de pays soumis à l’obligation de visa peuvent recevoir jusqu’à 1200 euros, avec 600 euros supplémentaires s’ils ont des enfants. Plus l’OQTF est ancienne, plus la somme est réduite.

Par ailleurs, un programme de « réinsertion » peut être mis en place dans leur pays d’origine. Ce programme peut leur donner accès à une aide supplémentaire allant de 1 000 à 7 000 euros, en fonction de leur projet.

Un programme pour contourner les refus de délivrer des laissez-passer

Le préfet des Hauts-de-Seine défend son programme en soulignant sa rentabilité. Selon lui, les économies réalisées sur les procédures d’expulsion (coût de rétention, coût de traitement, personnel) sont bien supérieures au coût de l’aide individuelle.

Ce programme fait aussi profiter la France : il contourne « la résistance de certains pays« , qui refusent de délivrer des documents de voyage, dans ce cas des laissez-passer, pour le retour de leurs ressortissants sous OQTF. Puisque les individus partent volontairement, ils voyagent librement et ils ne peuvent être refusés à l’entrée de leur pays.

Depuis le 1er janvier 2025, les Algériens constituent la majorité des retours volontaires, avec 17 départs effectifs. Au total, la préfecture des Hauts-de-Seine a enregistré 131 retours aidés depuis le début de l’année. Ce qui est presque autant que les 133 retours enregistrés au cours de l’année 2024.

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