L’Algérie a assuré hier à la France, lors d’un entretien téléphonique, qu’elle n’avait pas fourni plusieurs centaines de véhicules armés aux forces libyennes de Mouammar Kadhafi, a indiqué mardi 19 avril le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.
« J’ai eu un entretien très cordial avec mon homologue [Le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, NDLR] . Je lui ai dit « voilà, il y a des informations qui circulent selon lesquelles Kadhafi aurait reçu plusieurs centaines de véhicules armés et transportant des munitions en provenance d’Algérie », a déclaré le ministre lors d’une rencontre avec l’Association de la presse diplomatique française.
« Je lui ai posé la question et il m’a assuré que (…) ce n’était pas vrai », a ajouté Alain Juppé.
Dans un communiqué, diffusé un peu plus tôt par l’agence de presse algérienne APS, le ministère algérien des Affaires étrangères ne mentionne pas cet aspect de la conversation, en annonçant que le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, « s’est entretenu lundi au téléphone avec son homologue français, Alain Juppé ».
L’entretien a porté sur « l’état et les perspectives de développement des relations bilatérales algéro-françaises ainsi que sur la situation qui prévaut au niveau de la région du Maghreb », ajoute ce communiqué.
Les rebelles libyens ont accusé à plusieurs reprises Alger de soutenir Kadhafi, ce qu’a démenti le gouvernement algérien.
Lundi18 avril, le quotidien arabophone à capitaux saoudiens Al Sharq Al Awsat a révélé que le conseil national de transition(CNT) qui représente la rébellion a remis un mémorandum à la Ligue arabe pour lui demander de faire pression sur Alger pour l’amener à cesser son soutien présumé au colonel Khadafi.
Le CNT a présenté des documents attestant du soutien logistique ainsi que de l’octroi de mercenaires. La ligue de droits de l’homme libyenne quant à elle avait accusé Alger d’avoir fourni entre 2000 et 3000 mercenaires pour combattre aux côtés des forces de Kadhafi.
La même ligue a publié sur un site internet, un tableau détaillé indiquant 11 vols suspects d’Air Algérie et des forces aériennes algériennes qui auraient relié Alger à Tripoli. Ces signalements ont été effectués entre le 18 et 26 février 2011. Selon, la ligue basée à Genève, ces avions transportaient des mercenaires et des aides de diverses formes.
Les autorités algériennes ont démentis, non sans un certain agacement, ces accusations de collusion avec le régime de Khadafi.