Le Pr. Rabah Kerbachi, de l’Ecole Polyctechnique d’Alger, a souligné, mardi, à Oran, que « l’Afrique n’est pas responsable de la situation du réchauffement de la planète car, elle émet très peu de gaz à effet de serre ».
Intervenant lors de la table-ronde, organisée dans le cadre des Journées scientifiques et techniques de Sonatrach intitulée « Le monde de l’énergie, atouts et défis de l’Algérie », le conférencier a estimé que tous les pays doivent participer à l’effort mondial contre le réchauffement climatique.
« Si on ne fait rien, la température devra augmenter de 4,5 à 6 degrés. L’Europe a fait un pas appréciable, mais les USA et la Russie se sont contentés de promettre de réduire de 25 % les gaz à effet de serre à l’horizon 2030.
Dans ce contexte, les pays qui ne sont responsables de cette situation, notamment les pays africains, doivent s’entendre et participer à l’effort général », a souligné l’orateur.
Quant à la manière de procéder, Rabah Kerbachi préconise l’économie d’énergie et la réduction des émissions dans le secteur de l’énergie, la réactivation des ceintures vertes en Afrique, soulignant que l’Algérie a, dans ce domaine, déjà commencé avec le barrage vert, mais que l’opération a diminué de manière drastique.
« Il faut reprendre le projet du barrage vert, car les forêts sont de véritables puits à gaz carbonique », a-t-il insisté.
Dans le même ordre d’idées, Belhamel Mahfoud, ancien Directeur Général du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), estime que l’Algérie se trouve dans une phase de transition qui nécessite beaucoup d’efforts, notamment dans le domaine des énergies renouvelables.
« L’énergie est à la base de tout développement. Nous sommes dans un contexte où il faut passer à l’exploitation des énergies propres. Mais, pour ce faire, il faut réussir à maitriser les technologies nécessaires à cette exploitation.
Dans ce cadre, la formation est un élément primordial », a-t-il souligné, ajoutant qu’en Algérie « le programme des énergies renouvelables est entrain de se mettre en place », citant l’exemple de la centrale solaire de Hassi R’mel.
Comme solution intermédiaire sur la route vers les énergies propres, Belhamel Mahfoud suggère d’aller vers le gaz naturel, l’énergie la moins polluante parmi les énergies fossiles. Dans ce cadre, l’orateur a proposé la mise en place d’installations hybrides (gaz/solaire), qui est une solution de transition avant d’aller vers le tout solaire.
« On peut également aller vers les autres énergies propres comme la géothermie et le vent. L’exploitation de ces types d’énergie est possible en Algérie », a-t-il encore préconisé, ajoutant que les déchets peuvent être aussi une source de biogaz. « Ce n’est pas de la fiction, ces technologies existent, il suffit de les importer ou faire appel au partenariat avec des pays qui les maitrisent.
En gros, le problème des énergies renouvelables est un problème de maitrise de la technologie », a-t-il encore indiqué.
Pour le Pr. Chitour, de l’Ecole Polytechnique d’Alger, la situation actuelle est délicate. « Nous devons nous préparer pour les enjeux de 2030.
Les dégâts climatiques vont rattraper tous les pays. Les changements climatiques sont imprévisibles, il faut s’y préparer et lancer un apprentissage de l’écocitoyenneté, apprendre aux citoyens les bons gestes », ajoutant qu’ ½ une tonne économisée revient beaucoup moins cher qu’une tonne produite, d’où la nécessité d’une pédagogie dans l’économie d’énergie ».