L’affaire Zerrara continue de défier la chronique. Le meilleur buteur de la JSMB, la saison dernière, n’a, pour le moment, pas renouvelé son contrat avec son équipe, laquelle veut le garder pour les deux prochaines saisons. Alors que les premières négociations avec les dirigeants n’ont pas abouti, le très technique ailier gauche de la JSMB semble indécis quant à son avenir. Malgré les offres qu’il a reçues ces derniers temps de l’USMA, de la JSK, de l’ESS et du MCA, le joueur préfère attendre encore quelques jours avant de prendre une décision finale. Entretien.
Tout d’abord, pourquoi êtes-vous rentré directement en France après le match contre l’ASO ?
Pour la simple raison qu’au lendemain du match, j’étais un peu fatigué, notamment après le stage de l’Equipe nationale A’. Ainsi, j’ai demandé l’autorisation au staff technique qui a accepté, toutefois, de me libérer pour passer quelques jours de repos chez moi auprès de ma famille. Je n’ai pas boudé l’entraînement, j’avais juste besoin d’un moment de répit. D’ailleurs, je suis là aujourd’hui pour jouer le match de ce dimanche face à l’Etoile.
Parlons de vous et de votre avenir. Y a-t-il du nouveau dans les négociations avec la direction ?
Pour le moment, c’est le statu quo. Comme vous le savez déjà, j’ai rencontré avec mon agent le directeur général et on a longuement discuté de plusieurs choses. Toutefois, il faut que je vous dise que rien n’a été fait pour le moment.
Autrement dit, c’est le divorce entre vous et la JSMB…
Non, je n’ai pas dit ça. Je voulais dire que je suis en fin de contrat et que pour la saison prochaine, on n’a pas encore trouvé un terrain d’entente pour le renouvèlement de mon contrat avec la JSMB. On a évoqué la saison écoulée et de la nouvelle aussi, mais sans rien conclure jusqu’à présent.
Où se situe donc le problème ?
Comme je vous l’avais déjà signalé, il y a quelques jours, je devais, avant mon départ en vacances, rencontrer les dirigeants pour leur parler de certains détails que je juge importants, notamment mes arriérés. Certes, on a parlé de la saison prochaine, mais je l’ai bien fait savoir que je ne peux négocier un nouveau contrat, avant de percevoir mes arriérés.
Combien vous doit la JSMB ?
Je pense que ce n’est pas nécessaire de parler de cela maintenant, mais si vous voulez bien, je dirais que la direction me doit encore pas moins de six salaires, à l’instar de certains joueurs. Je crois que j’ai été patient. A chaque fois, ils nous disent que vous serez payés dans les jours à venir, et aujourd’hui, six mois de salaire ne sont pas honorés. C’est à ne rien comprendre. Je veux rester à la JSMB, car j’ai toujours priorisé ce club, mais il faut mettre les moyens aussi.
Donc, vous avez posé des conditions pour rester, n’est-ce pas ?
Pas du tout, et loin de moi l’idée de faire du chantage à un club que je respecte beaucoup. J’ai juste parlé de mon argent, car je pense que c’est mon droit avant tout. J’ai une famille et une fille que je dois bien prendre en charge, et j’espère que vous me comprenez très bien là. Maintenant que la saison est finie et qu’on se prépare pour la nouvelle, j’ai demandé qu’on m’accorde mes arriérés, avant de signer un nouveau contrat.
En parlant de la nouvelle saison, d’après le président Tiab, vous étiez un peu gourmand aux négociations.
Rires. Je ne suis pas gourmand. La direction m’a fait une offre et moi j’en ai fait une contre-offre, c’est tout. En plus, l’offre est négociable. Elle n’est pas fixe. On est en phase de négociations, donc, on peut quand même trouver un accord. Mais je tiens à vous informer que depuis ce jour-là, la direction ne m’a pas encore rappelé pour renégocier sur l’offre que j’ai proposée.
On croit savoir que vous avez reçu beaucoup d’offres ces derniers temps…
Si je vous dis oui, certains peuvent comprendre que je suis en train de jouer à la supercherie, mais si je dis non, cela n’est pas juste. Pour être franc avec vous, j’ai reçu plusieurs contacts, et il y a même des offres très concrètes de quatre grands clubs de l’Algérie que tout le monde connaît. La JSK, l’USMA, l’ESS et le MCA me veulent, mais je n’ai pas pris une décision, car j’attends toujours la réponse de Tiab.
Jusqu’à quand allez-vous patienter ?
Je l’ignore. Maintenant, on a un match contre l’Etoile du Sahel, après, on rentre au pays et je n’aurai même pas de vacances, car je dois rejoindre le stage de l’Equipe nationale. Je suis en Algérie jusqu’au 5 juillet, donc, je peux attendre encore, car je suis toujours ici. On verra bien ce qui pourrait être fait d’ici-là. En tous les cas, si je vois que ça ne bouge pas à Béjaïa, je devrais certainement négocier avec d’autres clubs.
Quelles sont les chances de vous voir encore à la JSMB, la saison prochaine ?
Maintenant, et comme je vous l’ai déjà dit auparavant, la balle est dans le camp des responsables de la JSMB. Moi, je veux bien rester ici, car je me sens très à l’aise à Béjaïa. Tout le monde a vu la saison que j’ai réalisée. Donc, c’est à eux de m’estimer à ma juste valeur. En tous les cas, ce sera une question de destin aussi.
Il devait rencontrer Hafid Tiab hier
Comme tout le monde le sait, Hafid Tiab, le petit frère du président Boualem, se trouve depuis trois jours à Sousse. D’après Zerrara, l’homme en question devait se déplacer hier à l’hôtel Tour Khalef, le quartier général de la JSMB depuis avant-hier, pour poursuivre les pourparlers sur place.
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Hamouche répond à Saïdi
«Il n’a qu’à retourner à Sidi-Aïch s’il veut jouer»
Suite aux déclarations de Lyès Saïdi qui n’a pas hésité à descendre en flammes le coach adjoint de la JSMB, Hacène Hamouche, ce dernier, même après quelques jours, a décidé quand même de réagir afin d’apporter un peu plus d’éclaircissements dans cette affaire. Excédé par la sortie médiatique de ce joueur, Hamouche, connu pour son franc-parler, a jugé mesquines les sorties médiatiques de Saïdi. «Habituellement, je n’aime pas entrer dans la polémique, mais là je veux vraiment dire quelque chose car ça me tient vraiment à cœur. Certes, j’ai parlé avec lui durant le stage de Sousse, mais je voulais juste le conseiller. Pour moi, c’était comme un frère alors je voulais au moins l’orienter. Je lui ai bien dit que Michel n’allait pas compter sur lui et c’était la vérité car même lors des matches amicaux, il ne jouait pas. J’étais clair avec lui. Avec plusieurs joueurs au milieu de terrain et vu comment il s’entraînait, il n’avait aucune chance. Même à droite il ne pouvait pas jouer. Il n’a rien montré durant tout le stage de Sousse et maintenant, je me demande comment il a pu jouer à la JSK. Physiquement il était émoussé et techniquement il était très limité. En tous les cas, c’est ce que j’ai vu moi. Alors, maintenant, je tiens aussi à lui donner un autre conseil. S’il veut jouer, il n’a qu’à retourner à Sidi-Aïch car ailleurs il n’a aucune chance.»
«Même à l’ASO, il n’a pas pu s’imposer et cela veut tout dire»
«Si je lui ai donné ce conseil, c’est juste pour qu’il redouble d’efforts à l’entraînement ou bien d’aller chercher ailleurs. En tous les cas, personne n’a essayé de le chasser de la JSMB. Il a quitté le club de son propre gré. D’ailleurs, il nous a tous surpris quand il a demandé ses papiers au lendemain de notre retour du stage. Il est parti à Chlef, mais là aussi, il n’a pas pu s’imposer. Il ne figurait même pas sur la liste des dix-huit et cela veut tout dire, à mon avis. Là aussi je pense que c’est ma faute. Le comble, c’est que même lors du match qu’on a joué face à l’ASO où les deux équipes ont aligné pratiquement des jeunes, il n’a pas pris part à ce match. S’il veut réussir et jouer encore au football durant les années qui lui restent avant la retraite, je lui ai donné un bon conseil : Sidi-Aïch, ce sera la meilleure destination pour lui.»
«Il n’arrive pas admettre son échec et c’est pour cette raison qu’il dit n’importe quoi»
«En tous les cas, pour moi, ça n’a aucun sens de parler maintenant après plus de neuf mois de son départ. S’il avait vraiment quelque chose à dire, il l’aurait fait l’été dernier, pas maintenant car ça ne tient pas la route. Il est parti l’année dernière et il a décidé de parler neuf mois après. Je pense que ce joueur n’arrive toujours pas à accepter son échec, et c’est pour cette raison qu’il se met à dire n’importe quoi. S’il a raté son passage à la JSMB et l’ASO, il n’a qu’à s’en prendre à lui-même et non pas à moi ou une autre personne.»
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Entraînement aujourd’hui au stade olympique de Sousse
Les joueurs de la JSMB effectueront une toute dernière séance d’entraînement aujourd’hui dans l’après-midi, à l’heure du match à 16h30, au stade olympique de Sousse qui abritera la rencontre de demain entre l’ES Sahel et la JSMB. Une occasion pour le staff technique d’apporter les dernières retouches.
Réunion technique aujourd’hui à 11h
C’est aujourd’hui que la réunion technique d’avant-match aura lieu. Les responsables de la JSMB devront rencontrer ceux de l’ES Sahel à 11h ainsi que les arbitres gambiens devant officier le match demain. Le représentant de la FAF qui a accompagné l’équipe à Tunis sera lui aussi présent lors de cette réunion.
Les joueurs n’ont pas oublié Djebarat
Durant tout le voyage à Sousse, les joueurs de la JSMB n’ont pas arrêté d’évoquer le cas de leur camarade Yacine Djebarat, qui est emprisonné depuis plus d’une semaine maintenant. Les Béjaouis espèrent donc la libération de Yacine le plus vite possible afin qu’il puisse revenir parmi eux.
Solinas a ramené un drapeau de l’Algérie avec lui
Quelques minutes seulement après l’arrivée de la délégation à l’aéroport de Tunis et alors que les dirigeants de l’ES Sahel s’apprêtaient à prendre une photo souvenir avec les responsables de la JSMB, Solinas, le coach béjaoui, n’a pas hésité à brandir un drapeau de l’Algérie qu’il a ramené avec lui. «Vous ne vous attendiez vraiment pas à ça ? C’est une surprise pour vous ? Pour moi, ce n’est pas le cas. D’ailleurs on a les mêmes couleurs avec l’Italie, ça ne pose aucun souci», dira Solinas en rigolant.