Mon Dieu, tout ce qui s’est dit et écrit sur cette fameuse demi-finale retour de Ligue des champions entre la Jeunesse Sportive de Kabylie, un outsider de l’épreuve aux dents longues qui veut à tout prix disputer sa première finale de l’histoire, et le Tout Puissant Mazembé, détenteur du titre qui fait des pieds et des mains pour garder coûte que coûte sa couronne.
Et après toute la guerre psychologique qui a précédé cette sacrée empoignade et toute l’encre et la salive qu’elle a suscitées d’un côté comme de l’autre, l’heure de la grande explication est enfin arrivée et le stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou va s’avérer trop exigu encore une fois pour contenir les milliers de supporters de la JSK mais aussi d’autres clubs algériens qui viendront des quatre coins de Kabylie et de plusieurs régions d’Algérie pour porter certainement aux nues le dernier représentant algérien en Ligue des champions africaine et considéré traditionnellement comme le meilleur ambassadeur de tous les temps du football algérien en coupe d’Afrique.
Avec un palmarès fort éloquent de six coupes d’Afrique, jalousement exhibées dans sa vitrine luxueuse, soit deux Coupes d’Afrique des clubs champions en 1981 et 1990, une Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe en 1995 et trois Coupes de la CAF successives en 2000, 2001 et 2002, la JS Kabylie se retrouve encore sous les feux de la rampe et a, une fois de plus, rendez-vous avec l’histoire.
C’est que cette nouvelle génération kabyle des Oussalah, Belkalem, Aoudia, Coulibaly, sans oublier le capitaine et vétéran de l’équipe Lamara Douicher, rêve de rentrer dans l’histoire du football africain et enrichir davantage les annales du club kabyle.
Et c’est justement avec un tel état d’esprit que les Imazighen vont fouler ce soir le tartan habituel du stade du 1er-Novembre avec la ferme intention de mordre rageusement dans le ballon et prendre énergiquement à la gorge cet adversaire congolais qu’ils avaient réussi à désarticuler plus d’une fois dans ses plus profondes entrailles au match aller, disputé à plate couture dans la lointaine Lubumbashi.
Certes, les Canaris ont encore du mal à ruminer cette amère défaite du match aller, car il faut bien avouer qu’au vu du premier match, il y avait bien de la place pour une belle victoire loin d’être volée, ou, à défaut, un bon match nul dans le lointain Katanga, ne serait-ce qu’au vu de cette première mi-temps de rêve où Aoudia, rappelons-le, avait écrasé un ballon rageur sur la transversale juste après l’ouverture du score des locaux, ou encore ces trois tentatives très bien appuyées de Coulibaly, Yahia Chérif et Nessakh, stoppées miraculeusement par le gardien de but congolais.
Et si l’excellent Yalaoui a eu le grand mérite de remettre les pendules à l’heure pour offrir aux siens le précieux but de l’espoir à un but partout, les Canaris ont malheureusement baissé dangereusement la garde en fin de partie pour prendre finalement deux stupides buts qui ont peut-être fait mal aux Kabyles.
Mais voilà que ces derniers jurent par tous les dieux qu’ils sont déterminés à renverser la tendance ce soir et à faire tomber le tenant du titre continental pour aspirer à leur tour à une place sur le podium.
Si le staff technique kabyle a joué quelque peu la prudence au match aller avec un seul attaquant en pointe, en l’occurrence Aoudia, alors que Yahia Chérif jouait dans une position d’avant-centre de soutien, il est clair que la variante kabyle sera résolument offensive ce soir pour tenter de faire tomber le champion en titre et prouver que ce Tout Puissant Mazembé n’est pas aussi puissant que la saison dernière où il balayait presque tout sur son passage.
“Ce sera un match d’hommes, et à ce jeu-là, nous avons déjà prouvé que nous n’avons jamais été des dégonflés”, dit Rial, l’ancien libéro de l’USM Alger qui a saisi au vol, l’été dernier, cette chance de disputer une Ligue des champions tout simplement euphorique.
“J’espère que le but que j’ai inscrit au match aller à Lubumbashi pèsera lourdement dans la balance, et je ferai tout mon possible pour scorer encore ce samedi si d’autres occasions se présentent pour moi”, dit de son côté Yalaoui, l’ex-attaquant de Tlemcen venu lui aussi tenter sa chance en Kabylie pour vivre une aventure tout simplement fabuleuse.
Toujours est-il que les camarades de Coulibaly se sont entraînés frénétiquement mercredi et jeudi soir en nocturne pour laisser leur place et leur créneau hier soir à leurs hôtes congolais qui ont fini par débarquer quand même jeudi dernier à Tizi Ouzou après avoir eu l’incroyable culot de vouloir disputer cette seconde manche à Alger.
L’heure est désormais à la concentration totale depuis hier soir dans chaque camp où l’optimisme est réellement de mise, surtout du côté algérien puisque les Canaris sont résolus à sortir le grand jeu et à tenter de corriger de fort belle manière cette formation congolaise, d’autant plus que le fameux 5-0 de la saison 2000 semble hanter encore l’esprit des Corbeaux de Lubumbashi.
Une chose est sûre, le stade du 1er-Novembre sera plein à craquer ce soir et semble déjà prêt à rugir pour porter en triomphe ces vaillants Canaris qui auront de surcroît toute l’Algérie derrière pour hisser fièrement l’emblème national. Allez, JSK, ça passe ou ça casse !