Depuis qu’il a pris ses fonctions, Hamid Sadmi s’attelle à faire avancer les choses dans le bon sens, mais ce qu’il fait surtout c’est régler des problèmes résultant de la gestion antérieure du club, notamment sur le plan financier. Récemment, certaines voix se sont élevées pour remettre en cause la façon de faire de l’ex-défenseur de la JSK, lui reprochant un certain laxisme. «Moi, je n’ai rien fait ! En même pas deux mois, voici mon petit bilan, aux gens de juger, mais croyez-moi ce n’est pas facile au vu de la situation intérieure du club. Ceux qui me connaissent savent que je suis désintéressé de ce poste de président, mais par amour pour la JSK, je me suis affairé à la remettre sur rails», nous dira Sadmi dont voici les actions depuis son intronisation.
Récemment, un vent de critiques s’est levé contre votre personne, plus exactement contre votre gestion depuis que vous avez pris les rênes de la JSK. Comment vivez-vous cela ?
Franchement, ces critiques ne me perturbent pas car je n’ai rien à me reprocher, j’ai la conscience tranquille car j’essaie d’accomplir convenablement et honnêtement ma mission. Pour ce qui est de ces critiques, je dirais que ce sont des actions et des manipulations contre la JSK orientées indirectement contre le travail qui s’accompli et contre ma personne.
Ceux qui critiquent justifient leur action par le fait que la situation qui prévaut au club les inquiète…

Être soucieux du mal que vit le club est légitime mais pas avec de mauvaises intentions. Certes, l’état du club avant ma prise de fonction doit choquer tout le monde, mais son redressement doit susciter le concours de tous.
Que voulez-vous dire par «l’état du club avant votre prise de fonction doit choquer» ?
Sincèrement, je ne veux pas créer une polémique, je suis quelqu’un de légaliste et qui veut travailler dans la sérénité. Je suis là pour faire avancer les choses.
Certains disent que vous n’avez rien fait durant les deux mois de votre présidence ?
Je voudrais avant toute chose préciser que ma prise de fonction officielle s’est faite à partir du 7 septembre, mais cela ne m’a pas empêché de m’occuper de certaines affaires avant cette date et cela pour montrer ma bonne foi.
Quels sont ces cas dont vous vous êtes occupé ?
Il y a eu le cas Ekedi. Rappelez-vous, ce joueur qui avait été recruté n’avait pas pu rejoindre l’équipe ici en Algérie. Après la fin du stage qui s’est déroulé en Tunisie, il était resté en France. Ce qui était un désagrément en soi car l’équipe avait besoin d’un apport offensif et le joueur commençait à accuser un retard par rapport à ses coéquipiers. J’ai alors pris la peine d’appeler un ami qui vit en France et qui nous a aidés à régler ce cas. Le joueur a pu rallier Tizi et entamer sa nouvelle aventure avec la JSK.
Votre fait d’armes se résume-t-il à la résolution de ce problème ?
Bien sûr que non. Je suis personnellement intervenu pour régler l’hébergement de l’équipe première à Blida. Il y a eu un souci avec la direction de l’hôtel où devaient séjourner les joueurs avant le match contre l’USMB car pour ceux qui ne le savent pas, le club n’avait pas de chéquier. Finalement, après avoir parlé au directeur de l’établissement tout est rentré dans l’ordre. Par la suite nous nous sommes attelés à une bonne prise en charge de l’équipe lors de ses déplacements.
Vous avez eu aussi un problème avec un autre hôtel, à savoir Ithourar de Tizi-Ouzou, qui selon les informations ne voulait plus de la JSK à cause des dettes antérieures ?
Vous m’offrez là une occasion de rétablir une vérité. Contrairement aux informations mensongères, l’hôtel Ithourar a été partiellement régularisé et sa direction s’est montrée très coopérative pour le payement du restant de la dette. J’ai parlé personnellement au directeur de cet hôtel pour le rassurer et de son côté, il m’a fait savoir que la JSK est chez elle dans son hôtel.
Mais ces problèmes restent quand même mineurs par rapport à un plus gros souci auquel vous êtes confronté, à savoir le payement des joueurs…
Dès ma prise de fonction, j’ai parlé aux joueurs pour les rassurer à ce sujet et je crois qu’ils ont compris mon message et se sont montrés compréhensifs. Ce sont des gars de bonne famille qui donnent le meilleur d’eux-mêmes malgré tous ces problèmes, en témoigne leur état d’esprit sur le terrain. Au-delà de ce fait, je tiens à dire que nous leur avons réglé un mois de salaire comme un début. Et à ce sujet, il faut savoir que certains joueurs n’ont pas été payés depuis la saison passée, ce n’est pas un fait nouveau.
Une grève chez les jeunes catégories avait même été évoquée à un certain moment justement à cause du non-paiement de l’encadrement. Qu’en est-il au juste?
Il n’y a jamais eu une telle menace, les entraîneurs des jeunes catégories connaissent parfaitement la situation que traverse le club. De notre côté, nous avons procédé à un paiement partiel de ces cadres et là aussi je mettrai en avant le fait qu’ils n’ont pas été payés depuis la saison passée.
Qu’en est-il du cas du joueur Oussama Abdeldjalil ?
Comme chacun le sait, ce joueur a été recruté par l’ancienne direction. Il a participé à quelques matchs avant d’être libéré. Son club formateur avait saisi la FIFA pour percevoir son indemnité de formation. La plus haute instance du football mondial a donnée gain cause à son club et a condamné la JSK à verser la somme de 83.000 euros avant la date butoir du 20 octobre, faute de quoi le club sera sanctionné (défalcation de points, rétrogradation, etc…). Nous avons pu éviter à la JSK ces sanctions par un accord avec son club formateur le FC La Duchère grâce au concours de plusieurs personnes que sont Kamel Fekir, Zoubir Makhlouf, Maître Salah Meriem et Saïd Boukhari qui nous a beaucoup aidés pour les correspondances. J’ai moi-même parlé au président de La Duchère qui s’est montré compréhensif.
Qu’est-ce que vous avez convenu avec lui ?
Cette somme d’argent, la JSK devra la verser dans tous les cas de figure pour éviter des éventuelles sanctions. Donc avec le président de ce club, nous avons convenu d’un échelonnement pour payer cette somme.
Il n’est un secret pour personne que la JSK est confrontée à un sérieux problème d’ordre financier, en un mot elle manque de ressources de ce côté-là. Qu’avez-vous fait pour y remédier?
Nous avons pris contact avec des entreprises publiques et privées pour d’éventuels contrats de sponsoring et ce conformément à la réglementation et aux textes régissant les sponsors. Contrairement a ce que pensent certains, ce n’est pas aussi facile que ça de trouver des ressources financière avec les temps qui courent, ça demande du temps et surtout de la confiance. On a également entrepris avec la société italienne Cavallo un éventuel partenariat.
Justement, à ce sujet beaucoup commencent à douter de ce projet, on dit que ce n’est que du vent. Qu’en dites-vous ?
Les pourparlers pour un partenariat avec les Italiens est une réalité, je dis bien une réalité et non pas une chimère.
Mais il n’y a rien de concret ?
Le résultat des négociations sera porté à l’approbation des instances du club et ensuite à la connaissance du public incessamment.
La liste de vos actions s’arrête-elle ici?
Non, nous avons procédé à l’installation d’un nouveau staff avec à sa tête Jean-Yves Chay qui a réalisé des résultats positifs lors de ses deux passages à la JSK avec à la clé deux titres, une Coupe d’Afrique et un titre de champion d’Algérie. On a nommé à ses côtés Hamaloui et Djouder. Avec eux, Gaouaoui et Doudane qui est manager général, vous avez des enfants du club qui sont au service de la JSK, ce qui devrait faire plaisir. Dans un avenir proche, nous entreprendrons un rapprochement avec tous les clubs de la wilaya de Tizi-Ouzou par le staff technique pour une politique de prospection des jeunes talents comme cela se faisait par le passé car la JSK est ancrée et attachée à la Kabylie.
Avec tous ces problèmes, les supporters commencent à perdre espoir et ont peur de revivre le même scénario que les deux précédentes saisons…
Je suis conscient de la situation désastreuse qui prévalait au club, mais par amour pour la JSK et avec le concours de ses supporters sincères, le défi doit être relevé, j’ai bon espoir que tout s’arrangera. J’appelle les supporters de la JSK à plus de patience, mais aussi à être mobilisés et vigilants pour défendre le club et faire barrage a toute action qui risque de nuire au redressement de notre cher club, la JSK.