Le cas du manager Youcef Ladjadj a fait couler beaucoup d’encre et de salive. L’entraîneur Meziane Ighil a même failli quitter le club la veille du départ à Barcelone en signe de soutien au manager.
Ce n’est qu’hier en fin de matinée que les choses ont repris leur cours normale, mais cette «réconciliation» de façade va-t-elle durer ? Il serait hasardeux d’avancer quoi que ce soit pour le moment. Pour éclairer les supporters de la JSK d’une manière générale et plus particulièrement nos lecteurs sur ce qui s’est passé réellement ces derniers jours, on a mené notre propre enquête pour dévoiler la face cachée de cette affaire.
«La JSK a raté Bouchouk pour 800 millions»
La réunion tenue dans l’après-midi de vendredi dernier à l’hôtel Amraoua entre le président Hannachi, l’entraîneur Meziane Ighil et le manager Youcef Ladjadj a été une occasion pour les trois hommes de se dire les 4 vérités en face. Le chairman kabyle a expliqué à son coach pourquoi il veut se séparer des services de Ladjadj qui n’a été maintenu à son poste que grâce au soutien de l’ex-sélectionneur des Verts. «Vous n’avez rien fait depuis que vous avez rejoint la JSK», lui a lancé Hannachi. Ladjadj n’a pas tardé à répliquer en lui disant qu’il a tout fait pour renforcer l’effectif avec des joueurs de valeur. «On a raté Bouchouk pour 800 millions de centimes. Le joueur veut jouer à la JSK et son président m’avait donné son accord pour venir», s’est défendu Ladjadj avant de poursuivre : «Si vous avez mis les moyens, on aurait assuré les services d’un international.»
«On aurait pu avoir Benlamri pour 500 millions»
En plus de Bouchouk, Ladjadj a rappelé au président Hannachi que s’il n’avait pas tergiversé dans l’opération recrutement, la JSK aurait pu enrôler Benlamri pour 500 millions de centimes. «On a contacté Benlamri avant même la fin de la première manche du championnat, mais vous avez attendu jusqu’à ce que la direction du NAHD exige 1,5 milliard de centimes pour faire une offre de 700 millions de centimes. Si on avait accéléré les choses dès le départ, on aurait pu le recruter pour 500 millions de centimes. Vous me dites aujourd’hui que je n’ai rien fait, alors que je travaillais comme un forcené depuis que j’ai rejoint la JSK», lui a-t-il ajouté. Aussi, il lui a parlé de Benyahia, Hadiouche et Belaïli.
«On n’a pas trouvé de club pour Lamhane, car vous vous êtes engagés à le faire»
Les joueurs libérés sont les autres griefs retenus par le président Hannachi à l’encontre de son manager général. Il lui a reproché en effet de ne pas avoir trouvé de clubs aux éléments libérés par le club, et notamment à Lamhane. Ladjadj ne s’est pas laissé faire puisqu’il a tenu à rappeler à Hannachi qu’il était prêt à placer Lamhane dans un club de première division. «Je vous ai dit que je trouverais un club à Lamhane, mais vous m’avez répondu que c’est vous qui le ferez. Maintenant, vous me reprochez de ne pas l’avoir fait. J’aurais pu facilement le placer si vous ne m’aviez pas demandé de ne pas penser aux libérés», lui a-t-il lancé. Rappelons que Lamhane a été repêché par la direction du club. Idem pour les deux Meftah et Hezil.
«Le travail de manager est accompli par l’avocat du club»
Sentant qu’il est indésirable depuis qu’il a rejoint le club, Youcef Ladjadj a vidé son sac lors de sa rencontre avec le président Hannachi. «Le travail de manager est accompli par l’avocat du club. Je n’ai de problème avec aucune personne, mais, en principe, chacun doit se contenter de faire son travail. Depuis que je suis ici, je n’ai jamais rechigné sur l’effort pour accomplir comme il se doit ma tâche. Malheureusement, je constate qu’on me met les bâtons dans les roues», a-t-il tonné.
«Je ne suis pas le manager d’Ighil, mais celui de la JSK»
Accusé d’être proche de l’entraîneur Meziane Ighil, le manager Ladjadj a tenu à rétablir certaines vérités. «Je ne suis pas le manager d’Ighil, mais celui de la JSK. Tout ce que je fais est dans l’intérêt du club. Je ne cherche à plaire à personne, mais seulement à servir la JSK», lui a-t-il dit.
S. A.
L’aveu d’Ighil devant Hannachi
Selon une source autorisée, l’entraîneur Meziane Ighil a reconnu au cours de la réunion l’ayant regroupé vendredi dernier au président Hannachi et au manager Youcef Ladjadj que c’est lui qui a demandé à ce dernier d’annoncer sa démission à la presse. Le président Hannachi a reproché à son manager d’avoir perturbé la sérénité du club en annonçant le départ d’Ighil à la radio. Ladjadj s’est défendu en lui déclarant que c’est l’entraîneur qui le lui a demandé. Etant présent à la réunion, Ighil est intervenu pour confirmer les dires de Ladjadj. «Oui, c’est moi qui lui ai demandé de l’annoncer à la presse.» Pour prouver sa bonne foi, Ladjadj a ajouté à Hannachi qu’Ighil lui a restitué la voiture du club qu’il a gardée chez lui pendant 48 heures. «Il a rendu la voiture, mais je lui ai dit d’attendre que vous rentrez d’Espagne pour vous la restituer.»
N. B.
Il ne voulait pas que l’avocat accompagne l’équipe en Espagne
Selon une source proche de la direction, l’entraîneur Meziane Ighil aurait souhaité que M e Berkaine n’accompagne pas l’équipe en Espagne. Après avoir imposé Youcef Ladjadj de faire le déplacement à Barcelone, le coach Ighil aurait exigé que Berkaine ne soit pas le chef de délégation. Mais le président Hannachi a pesé de tout son poids pour que l’avocat conduise hier la délégation de la JSK en Espagne.
M. A.