Ce ne fut pas un grand match cette finale de la 47e édition de la Coupe d’Algérie qui aura déçu les amateurs du beau jeu qui s’attendaient à un meilleur spectacle, au vu du profil des deux équipes.
Ce n’était apparemment pas le but des deux formations qui n’avaient d’yeux que pour Dame Coupe qui était installée confortablement dans la tribune d’honneur, dans l’attente de l’heureux élu. Privilégier le beau jeu, ça n’aurait été peut-être pas le meilleur moyen de brandir le trophée, se seraient dit les deux coachs qui ont opté, chacun de son côté, pour un autre moyen, un plan tactique rigoureux pour anéantir les capacités de l’adversaire. Et sur ce registre, c’est Rachid Belhout qui a eu le dernier mot en ce sens que c’est la JSK qui a gagné et qui a eu l’emprise du jeu dans les moments les plus cruciaux de la rencontre. Intéressons-nous donc beaucoup plus au vainqueur pour savoir comment la JSK a pu gagner cette finale et soulever le cinquième trophée de son histoire.
Une tactique infaillible
Personne ne peut enlever le mérite de Rachid Belhout dans ce succès. Il aura été le principal artisan de cette victoire en mettant en place une stratégie pour contrer le jeu de l’USMH qui se base surtout sur les passes courtes et la vitesse d’exécution. Il savait que s’il parvenait à les mettre en difficulté, les Harrachis, qui manquent d’expérience à ce niveau, seront à coup sûr en manque de solution en raison de l’absence de joueurs capables de prendre le jeu à leur compte pour contourner ses plans. Cette stratégie consistait essentiellement à exercer un pressing continu sur le porteur du ballon et occuper tous les espaces, avec une défense assez avancée. Le but était d’empêcher l’adversaire de jouer, et c’est ce que Belhout et son équipe sont parvenus à faire, notamment en première mi-temps où les poulains de Boualem Charef étaient complètement étouffés. Et même si l’USMH était plus ou moins revenue dans le match en seconde période, ses plans initiaux étaient déjà faussés. Il fallait compter sur un éclair de Boualem, Boumechra ou Yachir, mais ces derniers étaient étroitement surveillés.
Enormes capacités physiques
Le deuxième point à relever, ce sont les dispositions sur le plan physique qu’a montrées l’équipe kabyle, sans lesquelles le plan mis en place par le coach n’aurait jamais pu être mené jusqu’au bout. Car, pour pouvoir maintenir un tel pressing sur l’adversaire, pour occuper tous les espaces et se replacer très vite dès la perte du ballon, il faut avoir un sacré réservoir. Sur ce plan, la JSK a été nettement mieux préparée, et ont ira même jusqu’à dire que c’est ce qui a fait la différence dimanche passé.
12’ de jeu, la JSK prend déjà un ascendant psychologique
Il faut le dire aussi, le but inscrit par l’inévitable Hamiti à la 12’ a pesé sur la balance. Grâce à cette ouverture du score, la JSK avait du coup pris un important ascendant psychologique sur son adversaire et ce, dès les premières minutes du jeu. Du coup, le doute s’est installé dans le camp harrachi, et c’est ce qui a facilité davantage les choses pour les Canaris.
Asselah, l’atout confiance
Un autre atout qu’il faudra mettre en exergue, c’est Malik Asselah qui aura été monsieur confiance dans cette finale. Il n’a pas été très sollicité, ni mis en réel danger dans cette finale, mais ses différentes interventions et sa lucidité dans des moments importants de la rencontre, particulièrement où les Harrachis poussaient pour revenir au score, ont donné plus de confiance à ses camarades. Contrairement à Doukha qui a commis l’irréparable dès le départ. C’est presque un sans faute pour l’ancien Nahdiste qui a été l’atout confiance des Kabyles.
Hamiti d’un côté et personne de l’autre
Enfin, la JSK avait quelque chose que l’USMH n’avait pas, un avant-centre. Ce même avant-centre qui s’est trouvé au bon endroit et au bon moment pour profiter d’une bourde du gardien adverse. Ce qui a facilité les choses pour la défense de Belhout, c’est, en effet, l’absence d’un véritable avant-centre dans l’effectif harrachi, un joueur qui va dans les intervalles, dans la profondeur, qui va provoquer l’axe central de la défense adverse, qui fait des appels et qui intercepte les centres. C’est ce joueur qui a manqué à Charef, et là, on pense bien sûr à Hanitser qui aurait pu solutionner ce problème. Ce sont, de notre point de vue, les cinq principales raisons qui ont permis à la JSK à décrocher son cinquième trophée.
Ouaïl : «C’est une sensation incroyable !»
A l’image de Khellili, Choukri Ouaïl, transfuge de la JSM Chéraga, arrivé au mois de décembre dernier, a réalisé avant-hier un rêve. En effet, le milieu offensif faisait partie de la liste des joueurs présents au 5-Juillet. Hier, Ouaïl, ému, nous dira : «Je suis le joueur le plus heureux de la planète. C’est vraiment fabuleux. A peine 6 mois que je suis à la JSK, je gagne un aussi important trophée. C’est vraiment fantastique !» Concernant sa situation avec le club, le joueur ajoutera : «Je ne suis pas du tout pressé de prendre ma place. Je me donnerai toujours à fond aux entraînements. Le jour où j’aurai ma chance, j’en profiterai pour convaincre.»
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Voilà ce qu’a dit Guillou au président
Au moment de la distribution des médailles, le kiné de la JSK, Guillou, a échangé quelques mots avec le président de la République. Curieux que nous sommes, nous avons contacté Guillou pour savoir ce qui s’est dit. Sans hésitation, le kiné kabyle dira : «Lorsque je me suis approché du président, je lui ai dit que j’étais content d’avoir remporté la Coupe d’Algérie tant qu’il est toujours président de la République». Et d’ajouter : «Ce fut un grand plaisir de vous voir nous remettre ce trophée après que nous ayons raté deux finales en 1999 et 2004.»
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La coupe et 4 milliards permettront de faire un recrutement de qualité
Au-delà de l’attrait sportif et du fait que le club vient d’enrichir son palmarès par un nouveau trophée, le cinquième en Coupe d’Algérie, le club kabyle vient de s’offrir une véritable bouffée d’oxygène. Nous sommes en fin de saison et la plupart des équipes sont au bord de l’asphyxie. Financièrement parlant, bien sûr. On tente de boucler son budget de la saison comme on peut. Le président de la JSK, l’un des représentants des clubs à la réunion avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, la veille d’un boycott qui n’aura pas lieu, a le sourire.
Bouteflika aurait remis un chèque de 3 milliards de centimes
La plus grosse partie de cette manne financière viendrait de la Présidence. En effet, on croit savoir que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aurait remis un chèque au président de la JSK. Le montant du chèque, dit-on dans l’entourage du club kabyle, serait de 3 milliards de centimes.
Nedjma offre 1 milliard
Par ailleurs, le principal sponsor de la Coupe d’Algérie, qui n’est autre que l’opérateur de téléphonie mobile en signe d’étoile, devrait remettre, de son côté, un chèque de 1 milliard de centimes. En somme, un pactole de 4 milliards de centimes qui va sans doute régler un des problèmes essentiels en cette fin de saison.
Le renouvellement des contrats ne devrait pas poser problème
Une lecture des contrats des joueurs permet d’avoir une idée sur l’état des lieux. Excepté les joueurs qui sont arrivés durant le mercato qui ne peuvent opter pour moins de 18 mois, comme le stipule le règlement de la Ligue nationale, et mis à part quelques joueurs qui se comptent sur les doigts d’une main, l’ensemble de l’effectif est en fin de contrat. Y compris le buteur de la Coupe d’Algérie, le «Bison» comme aiment à le surnommer les supporters kabyles. Il s’agit de Hamiti. Il sera libre en juin prochain ou peut-être même avant. C’est-à-dire à la fin du championnat. C’est la seule compétition qui reste à jouer. Belkalem, Lemhane et Saïdi ont signé des contrats pluriannuels. Belkalem ne peut pas partir avant 2013. Le numéro un des Canaris peut maintenant engager les négociations avec ses joueurs en fin de contrat. Il peut même envisager d’engager d’autres négociations avec les joueurs successibles de venir renforcer les rangs de la JSK.