JSK : Les aveux de Hannachi

JSK : Les aveux de Hannachi

Le président Hannachi a annoncé encore une fois son départ de la présidence de la SSPA/JSK. invité de la Radio nationale, il a évoqué le cas d’Yesli, lequel a quitté l’équipe à la suite des menaces de mort dont il a été victime.

Le président Hannachi reconnaît en filigrane que la direction n’a pas bien géré l’affaire Yesli en incombant la responsabilité aux deux avocats du club. Il a tenu également à charger les membres du comité de sauvegarde en les traitant de fous pour avoir organisé un sit-in devant la DJS à la veille de la rencontre face au CRB. Si d’un côté il affirme que ses opposants ne sont qu’une trentaine ou une quarantaine de personnes, de l’autre, il avoue qu’il ne peut plus poursuivre son œuvre à la tête de la SSPA à cause de tout ce qui se passe. Pas du tout précis dans ses réponses, le président de la JSK a cafouillé par moments, surtout lorsqu’il a été interrogé sur la légalité de sa décision de remettre les clés du club aux anciens dirigeants et aux ex-joueurs qui avaient fait accéder l’équipe en première division. Ce qu’il faut retenir dans son intervention est que le président Hannachi en a ras le bol d’être sans cesse insulté et qu’il n’a plus l’énergie pour continuer à gérer le club tout seul.

Bras de fer avec l’opposition

«Je remettrai les clés du club à la famille de la JSK après les fêtes de l’Aïd El-Adha»

Las d’être tenu responsable de la déliquescence de la JSK, le président Hannachi a révélé au cours de son passage hier à la Radio nationale qu’il remettra les clés du club à la famille de la JSK après les fêtes de l’Aïd El-Adha. Mais il a bien tenu à préciser que la vraie famille de la JSK, ce sont les anciens dirigeants et les anciens joueurs qui avaient fait accéder l’équipe en première division sans rien prendre en contrepartie. «J’ai programmé une réunion générale avec la famille de la JSK à laquelle prendront part les anciens dirigeants et les ex-joueurs qui avaient fait monter l’équipe en première division pour leur remettre les clés du club. Quand je parle d’anciens dirigeants, je cible ceux qui ont aidé le club à l’image de Hadj Kamès. Ils sont connus à Tizi Ouzou. Pour les anciens joueurs, il s’agit de Koufi, Djezzar, Aït Amar et Karamani ainsi que tous ceux qui avaient fait accéder l’équipe en première division. C’est à eux auxquels je peux confier le club. Je les connais, ce sont des gens de bonne volonté qui n’ont jamais bénéficié de quoi que ce soit, alors que ce sont eux qui avaient fait monter l’équipe en première division. Ce sont eux la mémoire de la JSK. Ceux qui se proclament aujourd’hui enfants du club oublient qu’ils n’avaient pas grandi avec le club. Certains d’entre eux avaient décroché des contrats juteux à l’étranger et ils n’avaient rien donné à la JSK. Aujourd’hui, ils sont dans l’opposition et ils prétendent être enfants du club. Je dirais que la plupart d’entre eux n’ont rien à voir avec la JSK», a annoncé le président Hannachi.

«J’ai passé 52 ans à la JSK et personne ne peut me chasser»  

Si d’un côté il affirme qu’il tiendra une réunion avec la famille de la JSK pour lui remettre les clés du club, de l’autre, il déclare que c’est au conseil d’administration d’élire un nouveau président. «Il y a le conseil d’administration et c’est à ses membres de voter pour élire un nouveau président.  Moi, je reste membre du CA. J’aiderai mon club comme il se doit et personne ne pourra me chasser. J’ai passé 52 ans à la JSK, c’est chez moi», a-t-il répondu lorsque l’animateur de l’émission lui a rappelé qu’avec le professionnalisme, il doit remettre les clés du club aux membres du conseil d’administration et non pas à la famille de la JSK.

 «Il n’y a que les fous qui organisent un sit-in la veille d’un match»

Accusé par l’opposition d’être le mal de la JSK, le président Hannachi n’est pas allé de main morte pour répondre à ses opposants. «Vous savez, lorsqu’on organise des sit-in la veille d’un match, il ne faut pas s’attendre à ce que les choses s’améliorent. Il n’y a que les fous qui peuvent faire ce genre d’actions. Une personne qui a joué à la JSK ne peut pas faire ça», estime le président Hannachi avant d’écorcher les membres du comité de sauvegarde. «Mes opposants constituent une minorité. Ils ne sont que 30 ou 40 à sortir dans la rue mais par rapport à la population de la Kabylie qui est de 3 millions de personnes, l’opposition ne représente rien. Je crois que mes opposants sont jaloux de moi.»

«L’opposition bluffe, je suis le président légal de la JSK»

Alors que les membres du comité de sauvegarde affirment mordicus que le président Hannachi a usurpé sa fonction, celui-ci répond à ses détracteurs. «Ils sont en train de bluffer. Je suis le président légal et vous pourrez me demander n’importe quel document et je vous le ramènerai. Mes opposants n’ont rien de concret, ils ne font que parler.»

 «Notre région est trop politisée»

Tout en minimisant l’influence du comité de sauvegarde, le président Hannachi croit que si ses détracteurs sont décidés à l’évincer de son poste, c’est pour des considérations politiques. «Notre région est très politisée. Beaucoup font de la politique et il est très difficile de gérer les choses en Kabylie. Quand on voit un P/APC sortir dans la rue pour se joindre à l’opposition, cela veut dire qu’on fait de la politique et pas autre chose.»

Boumali «Celui qui ramènera 20 milliards,  jelui remettrai le club»

S’expliquant sur les accusations portées contre lui selon lesquelles il a toujours manœuvré pour faire fuir les éventuels investisseurs, le président Hannachi souligne : «Je n’ai jamais barré la route à un investisseur.  Celui qui veut prendre le club sera le bienvenu. Qu’il ramène de l’argent et la JSK est a lui, il n’y a aucun problème pour ca. Dès demain, s’il y a un investisseur qui viendra me dire voilà j’ai 20 milliard que je vais investir à la JSK je lui ouvrirai la porte. Je ne peux pas quitter le navire et laisser le club dans cette situation. Ce n’est pas à ces gens que je vais confier la JSK.»

Il est utile de rappeler que lors des saisons précédentes, le président Hannachi exigeait 80 milliards de centimes pour céder sa place à un éventuel repreneur.

 «La FAF nous oblige à ouvrir le capital»

Promettant à chaque fois de procéder à l’ouverture du capital, le président Hannachi a révélé hier lors de son intervention que la FAF oblige tous les clubs à ouvrir leur capital et que la JSK ne va pas déroger à la règle. Toutefois, il pose d’ores et déjà ses conditions. «La FAF nous oblige à ouvrir le capital et on va le faire. Mais les gens qui sont intéressés d’investir dans la JSK doivent savoir que le fait de devenir actionnaire ne veut nullement dire être membre du conseil d’administration. Ils doivent d’abord devenir actionnaires avant d’aspirer à intégrer le CA. Actuellement, le conseil d’administration est composé de 12 personnes», a clarifié le président de la JSK.

 «Un investisseur qui a plus de 100 bus en France est intéressé à l’idée d’investir dans la JSK»

Ne pouvant plus subvenir aux besoins de l’équipe, le président Hannachi continue à frapper à toutes les porters afin d’attirer d’éventuels investisseurs. «J’ai rencontré une personne qui possède plus de 100 bus en France et je dois le revoir afin de le convaincre à investir dans la JSK. Il y a aussi un entrepreneur qui est en train de construire une nouvelle cité à Tizi Ouzou qui est intéressé d’investir dans le club. Le budget de fonctionnement d’un club comme la JSK est de 40 à 50 milliards de centimes et ce n’est pas du tout facile de subvenir aux besoins du club.»

 «Azlef a mis 12 appartements à la disposition du club et il a payé les joueurs»

Le président Hannachi a tenu à mettre en exergue le travail accompli par les membres de son conseil d’administration notamment Malik Azlef, Yazid Yarichène et Nassim Benbderarhmane. «Le CA fait tout pour que l’équipe soit à l’abri du besoin. Azlef, par exemple, à mis à la disposition du club 12 appartements où sont logés les joueurs. Il a aussi payé les joueurs la semaine dernière. Moi, j’ai toujours dit que les portes du club sont ouvertes pour les bonnes volontés.»

«C’était grâce au défunt Abdelkader Khalef que j’avais eu ma sablière»

Accusé par l’opposition de s’être enrichi sur le dos de la JSK, le président Hannachi a reconnu pour la première fois que la JSK lui a servi de coup de pouce dans ses affaires. «Je n’ai jamais pris un sou de la JSK. La JSK m’a servi de coup de pouce dans mes affaires. Personnellement c’était Abdelkader Khalef qui m’avait aidé à voir ma sablière, le frère à Abdeslam m’avait  aidé alors qu’aujourd’hui il est en train de m’insulter, mais j’ai travaillé dur. Je défie n’importe qui de prouver que j’ai donné de l’argent en espèce au club. Ma gestion est transparente. L’argent des transferts de Mekkaoui et Benlamri est rentré dans les caisses du club. le dernier stage en Tunisie je l’ai financé de mon propre argent.»

 «J’ai ramené le nouveau stade pour la JSK et non pas pour moi»

En raison de tout ce qui a été dit sur le nouveau stade de Tizi Ouzou, le président Hannachi s’est expliqué hier.

«Le nouveau stade appartient au MJS. Et c’est la DJS après qui va le gérer et tout ce qu’il y a à vendre là-bas c’est en fonction des cahiers des charges. Hannachi a ramené ce stade pour la JSK et à la Kabylie pas pour moi. Il y a cette effervescence autour de ce nouveau stade, car il y a des gens qui ont vendu leurs biens et ils croient que les choses vont se faire comme avant, les choses ont changé. »

N. Boumali