Depuis plusieurs semaines, l’actualité du plus titré des clubs algériens, l’un des plus prestigieux et des plus populaires, a quitté le terrain sportif.
Désormais, il alimente une série de polémiques et de lynchages médiatiques. Il faut bien croire que les temps ont vraiment changé, car lorsque les autres clubs, pratiquement sans exception, vivaient les affres de déchirements entre dirigeants par presse interposée, la JS Kabylie est souvent restée à part. Une exception. Un exemple et un modèle même.
Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, depuis qu’un vent de protesta a soufflé sur le club et sur toute la Kabylie. Mohand Chérif Hannachi doit quitter le club, c’est ce qu’exigent ses opposants et ses détracteurs qui n’hésitent pas à monter au créneau, y compris parmi les anciens du club qui, jusqu’ici, observaient de loin les péripéties du club phare du Djurdjura, pour exiger son départ immédiat. Dans certains cas, les mots sont durs, il y a même du règlement de comptes dans l’air, des accusations graves. Un spectacle pas beau du tout pour des hommes qui se sont côtoyés pendant des années, qui ont partagé des joies et des peines, des titres et des consécrations. Des hommes qui ont partagé du «sel», comme on dit chez nous, et qui se transforment aujourd’hui en ingrats. En effet, avec tous les défauts qu’on peut lui trouver et tout le décalage qu’il peut avoir avec une gestion moderne d’un club professionnel, rien ne peut expliquer l’acharnement et les attaques personnelles dont fait l’objet Hannachi. Beaucoup parmi ceux qui l’attaquent aujourd’hui, ont «mangé dans sa main» ou ont profité de sa générosité et de ses relations pour régler leurs propres problèmes ou pour obtenir des droits qu’ils n’ont pu avoir. Il est évident qu’aujourd’hui beaucoup sont frappés d’amnésie en oubliant que durant la période de présidence de Hannachi, la JSK a étoffé son palmarès de plusieurs trophées tant à l’échelle continentale qu’au niveau national, là où échouent régulièrement pratiquement tous les autres clubs algériens. Comme il est évident que tôt ou tard Hannachi partira et que ceux qui viendront prendre sa place auront comme obligation de faire mieux que lui, et de remettre à niveau le club dans les normes de gestion professionnelle. Le jour où des opérateurs économiques, des hommes d’affaires de renom, des capitaines d’industrie se présenteront aux portes de la JSK avec un projet grandiose, en observant toutes les règles de bienséance et dans le strict respect des lois, Hannachi remettra les clés de la JSK. Aujourd’hui, il s’agit plus d’une agitation à la limite sentimentale et d’une gesticulation «politicienne» qu’une réelle démarche de reprise du club par une ou des personnes crédibles et possédant les moyens de leur politique. La JSK dépassera certainement cette période de turbulences et cette cacophonie qui ne travaillent ni son intérêt ni son avenir. C’est une question de temps.
A. S-B
