Alors qu’il se trouve à Bamako, après avoir séjourné en France où il a pris part à un match amical avec sa sélection, nous avons joint par téléphone Idrissa Coulibaly.
Comme à son habitude, c’est avec franchise et une grande simplicité que le défenseur kabyle nous a ouvert son cœur en répondant à toutes nos questions…
Comment se porte Idrissa ?
Parfaitement bien, merci. Je suis rentré jeudi soir de Paris, après le match amical disputé avec la sélection. A part la fatigue, tout va à merveille.
Vous n’êtes certainement pas prêt d’oublier ce match amical face à la RDC puisque c’est votre première titularisation sous le maillot national. Quel a été votre sentiment ?
Vous n’imaginerez pas ma grande joie et la fierté que j’ai ressentie en jouant titulaire pour la première fois chez les A. Cela va me donner plus de confiance afin de percer davantage dans ma carrière. De plus, ce fut l’occasion pour le coach de voir plusieurs éléments à l’œuvre.
Pensez-vous l’avoir convaincu ?
Je ne sais pas. Je pense que le sélectionneur est mieux placé que moi pour répondre à cette question. Pour ma part, je pense avoir fait mon travail convenablement. J’ai livré un bon match. Je suis doublement satisfait vu que nous avons gagné par 3 buts à 1. Cela remettra le groupe en confiance pour la suite.
Vos bonnes performances en Ligue des champions avec la JSK y sont-elles pour quelque chose dans cette première titularisation ?
Il n’y a aucun doute là-dessus. C’est grâce à la JSK et mes participations en Ligue des champions que j’ai été sélectionné. Cela m’a aussi permis de garder la forme et d’être tout le temps compétitif. Je m’en réjouis. Maintenant, il est primordial de maintenir le même rythme lors des prochaines rencontres qu’il nous reste.
Quelles sont les chances de la sélection malienne pour ce qui reste du parcours de ces qualifications ?
Il nous reste au total 4 matchs. Je pense que nos chances restent intactes. Nous avons progressé depuis l’arrivée d’Alain Gires à la tête de la sélection. Maintenant, nous avons cette rage de gagner et de renouer avec la compétition africaine.
Ce que vous avez vécu avec le Mali mercredi soir est différent de la situation actuelle à la JSK, puisque vous avez perdu lors du dernier match face à l’USMH. Que gardez-vous de cette défaite ?
Nous sommes vraiment passés à côté ce jour-là. Je n’ai pas d’explication valable à donner à cette contre performance, si ce n’est que nous traversons actuellement un passage à vide. Nous avons vécu quasiment le même scénario la saison passée, et nous avions réussi à relever la tête par la suite. Même si nous sommes dans une situation délicate, je reste optimiste car la JSK a toujours su se relever dans les moments les plus complexes.
Quelle explication donnez-vous à cette baisse de régime, après vos belles performances en Ligue des champions ?
A mes yeux, il n’y a que deux facteurs qui font défaut depuis notre élimination en demi finale. Le premier, c’est que les joueurs ont du mal à oublier cette sortie après un parcours exceptionnel. La finale nous a vraiment échappé de peu. Le second point est en rapport avec la fraîcheur physique. Nous avons enchaîné plusieurs rencontres de haut niveau. Par la suite, nous avons entamé aussitôt le championnat, sans connaître le moindre moment de répit. Je sais que nous devons nous y habituer, mais c’est ce qui a causé cette baisse de régime.
La solution à vos yeux ?
Je pense que tout se joue dans le mental. On doit tirer un trait sur cette Ligue des champions et ne penser qu’au titre en championnat. Nous avons pour cela un RDV important le 23 novembre prochain face au CRB. Ce match doit être le vrai départ pour nous.
Quel est votre point de vue par rapport à ceux qui disent que la défense trouve beaucoup de mal lorsque vous êtes absent ?
Ce n’est pas à moi de commenter ce point de vue. Je tiens à dire aussi que ce n’est pas nécessaire d’accabler la défense. Nous avons de bons axiaux. Les buts encaissés en mon absence pouvaient l’être tout aussi en ma présence aussi. Donc je ne pense pas que seuls les défenseurs sont responsables de ces contre-performances.
Le conflit entre Hannachi et Raouraoua n’a-t-il pas influé négativement sur le moral des joueurs ?
Je vous mentirais en vous disant le contraire. Il a eu une influence sur nous, car personne ne peut rester indifférent. C’est triste de voir un tel conflit entre un président d’un aussi grand club comme la JSK et un président de fédération. Ce qui se passe n’est pas bien pour le football algérien. Je souhaite que tout rentre dans l’ordre dans les plus brefs délais.
Le fait qu’on annonce quotidiennement votre départ dans les médias ne risque-t-il pas de vous déstabiliser dans ce qu’il vous reste comme parcours avec la JSK ?
Absolument pas. Mentalement, je suis tranquille. Je sais que mon contrat prendra fin en décembre prochain. Je vais donc terminer mon travail à la JSK pour pouvoir étudier par la suite les propositions qu’on m’a faites avant de trancher sur mon avenir.
On parle de certains contacts avec des clubs locaux. Qu’en est-il au juste ?
Je n’en ai aucune idée de ces contacts. Je ne vois vraiment pas de qui vous voulez parler. Tout ce que j’ai à dire à ce sujet, c’est que j’ai reçu plusieurs offres de clubs étrangers. Pour l’instant, je suis à la JSK et à la fin de mon contrat, je trancherai quant à l’offre qui me semblera la meilleure pour mon avenir. Mais je ne suis intéressé que par les offres venant de l’étranger.
Avez-vous discuté sur ce point avec Hannachi ?
Oui, nous en avons parlé déjà. Il y aura un second entretien dans les prochains jours avec le président pour reparler de tout ça.
Vous a-t-il fait une proposition ?
Oui, il m’a proposé de prolonger mon contrat.
Qu’avez-vous répondu ?
Je lui ai fait savoir qu’il serait intéressant pour moi de patienter, le temps d’étudier certaines offres.
Quelle a été sa réponse ?
Même s’il n’a pas été très convaincu par cela, il m’a tout de même accordé le temps d’y réfléchir. Cela ne me servirait à rien de me précipiter.
Gardez-vous en tête cette possibilité de prolonger à la JSK ?
Dans le cas où aucune proposition intéressante ne me parvient, je prolongerai à la JSK sans souci. Je ne manque de rien jusque-là.
Un dernier mot ?
Je dis avant toute chose Saha Aïdkoum à tout le peuple algérien. J’appelle aussi les supporters de la JSK à remplir les gradins comme ils l’ont fait en Ligue des champions, car nous avons besoin d’eux en ces moments difficiles.
Idrissa et Abdoulaye, deux frères qui ne se quittent jamais
Ce que nous avons constaté, c’est qu’Idrissa est très aimé par ses proches, à commencer par son frère Abdoulaye. D’ailleurs, les deux hommes ne se séparent jamais quand ils sont ensemble. Au moment où on s’entretenait avec Idrissa, ce dernier nous a fait savoir que son frère Abdoulaye se trouvait à ses côtés. Nous avons alors saisi l’occasion de l’interroger.
Abdoulaye : «Mon frère est un battant»
«C’est un immense plaisir de voir mon frère porter le maillot national. Il est la fierté pour toute la famille. Sa principale qualité, c’est sa combativité. Mon frère est un vrai battant, que ce soit sur les terrains ou en dehors. Je suis fier de lui. Je lui souhaite de réussir une grande carrière, car il le mérite.»
Il a souhaité une joyeuse fête aux Kabyles à l’algérienne
A la fin de l’entretien, Idrissa Coulibaly a tenu à souhaiter une joyeuse fête à l’ensemble du peuple musulman et algérien à l’occasion de l’Aïd El Adha… à la façon algérienne. En effet, Idrissa a employé les deux mots «Saha Aïdkoum» et ce, avec une grande facilité de prononciation. Il faut dire qu’après tout le temps qu’il a passé à Tizi, il a eu tout le loisir d’apprendre l’arabe et le kabyle aussi !
Il ralliera dès cette matinée Alger via Casablanca
Comme prévu, Coulibaly sera de retour à Alger dès cette matinée aux environs de 11h30. Mais avant cela, le défenseur kabyle devra effectuer une première escale à Casablanca, avant de prendre le second vol. Une fois sur place, il prendra directement la route de Tizi Ouzou.
Sa prochaine destination, l’étranger ou la JSK
Au cours de ce long entretien qu’il nous a accordé, Idrissa Coulibaly a donné l’impression de n’être intéressé que par un contrat professionnel dans l’un des clubs européens qui le convoitent. Ce qui nous laisse penser que s’il ne parvient pas à concrétiser cet objectif, il prolongera son contrat à la JSK jusqu’à la fin de saison.