Il a fait l’impasse sur la rencontre prévue à l’hôtel Sofitel pour certainement éviter de devoir répondre à la presse sur son implication dans le scandale.
L’absence du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, n’est pas passée inaperçue, hier, lors des Journées de la Suède organisées à hôtel Sofitel d’Alger. Prévu dans le programme, M. Bouchouareb devait ouvrir la rencontre avec la ministre suédoise du Développement stratégique et de la Coopération nordique, Mme Kristina Person. C’est la secrétaire générale du ministère, Mme Rabea Kharfi, qui a lu son discours. Cité dans l’affaire “Panama Papers”, M. Bouchouareb voulait-il éviter la presse ? Certains chefs d’entreprise présents le pensent et ils sont persuadés que son absence est liée au scandale “Panama Papers”. Pour rappel, le nom du ministre de l’Industrie et des Mines figure parmi les responsables politiques éclaboussés par ce scandale de dimension planétaire. Le quotidien français Le Monde a révélé, dans son édition de lundi, que M. Bouchouareb “a détenu une société établie au Panama, Royal Arrival Corp.
Elle a été créée en avril 2015 à travers les services de la société de domiciliation d’entreprises offshore Mossack Fonseca”. La Compagnie d’études et de conseil mandatée pour agir pour le compte d’Abdeslam Bouchouareb a confirmé qu’elle est “à l’initiative de la création de la société Royal Arrival Corp dont la constitution s’est faite en toute transparence”.
La société “avait pour objet de reprendre et gérer des biens patrimoniaux existants avant l’entrée en fonction de Monsieur Bouchouareb”, selon le message signé par le fondé de pouvoir de la Royal Arrival Corp, Guy Feite. Selon la CEC, M. Bouchouareb, “en apprenant nos démarches, a immédiatement demandé de geler (pendant l’exercice de ses mandats publics) toute utilisation de cette société, et l’ouverture du compte bancaire à la NBAD Genève n’a, de ce fait, pas été concrétisée”. Mais les journalistes qui ont assisté à l’ouverture “des Journées de la Suède” voulaient accrocher le ministre pour avoir sa version des faits. Selon une source, M. Bouchouareb n’a pas cherché à fuir la presse. “Il a été retenu par des engagements.
Une réunion au gouvernement.” En tout état de cause, M. Bouchouareb, dans son discours lu par la secrétaire générale du ministère, Mme Rabea Kharfi, l’Algérie, qui dispose des potentialités et atouts pour faire émerger une industrie fondée sur l’innovation, souhaite s’associer avec des partenaires étrangers ayant la maîtrise et le savoir-faire.
La ministre suédoise du Développement stratégique et de la Coopération nordique a, de son côté, affiché la disponibilité de son pays pour mettre ses avancées en matière d’innovation au service du renforcement d’un partenariat gagnant-gagnant avec l’Algérie. La Suède, a-t-elle indiqué, a été récemment classée troisième nation la plus innovante du monde, devancée par la Suisse et le Royaume-Uni. Mme Kristina Person insiste sur “la transparence, l’ouverture et la coopération” comme facteurs-clés de succès.