Le cancer constitue avec les maladies cardio-vasculaires les principales causes de mortalités dans le monde.
L’Algérie a enregistré, selon l’Organisation Mondiale de la Santé quelque 44 000 cas de cancer en 2010. Le pays compte environ 20 000 nouveaux par an. Aussi, l’incidence en 2012 serait de 43 295 cas chez nous. Ces chiffres ont été présentés par le chef de cabinet du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Aïssi Halimi, à l’occasion d’une journée scientifique sur les cancers digestifs en Algérie, organisée par l’Association El-Amel. Selon la même source, les cancers digestifs représentent environ 30 % des cancers en Algérie et occupent la troisième place chez l’homme, après celui du poumon et de la prostate et la 2e chez la femme après le cancer du sein. « Les cancers digestifs sont fréquents en Algérie, l’incidence rapportée est de 60,2 % chez l’homme avec un âge moyen de 59 ans et de 74,2 % chez la femme avec 51 ans de survenue comme âge moyen », a indiqué M. Halimi. La situation est jugée « alarmante » par le représentant du ministre de la Santé. En vue de répondre aux attentes des populations, le ministère de tutelle a mis en place une stratégie et un plan de lutte contre ce fléau. Ce plan s’articule, selon M. Halimi, autour des objectifs majeurs que sont la réduction de la mortalité des cancers digestifs, l’amélioration du diagnostic à un stade précoce grâce à la disponibilité et de la diffusion des techniques spécifiques et au renforcement de la prise en charge de la thérapeutique par une meilleure qualité de soins. Parmi les objectifs figurent également l’accès facile aux soins de qualité, la prévention et le dépistage. Le même responsable a ajouté que des mesures urgentes à court terme sont engagées par les autorités concernées. Elles portent sur les infrastructures, les ressources humaines, le plateau technique et l’organisation de la prise en charge. De son côté, le Dr Rebaine Merzoug, du service d’oncologie de Rouiba a indiqué que les cancers digestifs les plus prépondérants sont le cancer colorectal, de l’estomac et celui de la vésicule biliaire. Ces cancers représentent à eux seuls 75 à 85 % des cancers digestifs en Algérie, a noté le spécialiste, précisant que ces maladies surviennent dans notre pays à un âge plus jeune, contrairement à l’Occident. Pour cette raison, le Dr Rebaine a fait savoir que l’Algérie occupe le 2e rang mondial après le Chili en matière d’atteinte de cancer de vésicule biliaire. « Les habitudes alimentaires « occidentalisées » sont généralement à l’origine de ces cancers, a-t-il indiqué affirmant l’importance de la prévention et du dépistage précoce. Pour lutter contre ces pathologies gravissimes, la présidente de l’Association El Amel, Mme Hamida Ketab a indiqué que « la prise en charge des cancéreux dans notre pays s’est nettement améliorée sur le plan médical. L’Algérie ne lésine pas à acquérir les toutes dernières molécules et les produits innovants afin d’assurer le meilleur des traitements ». Pour elle, la lutte commence par « prendre sa santé en main ». Elle ajoute qu’ il faut penser à la prévention et au dépistage des cancers. Les actions de prévention ont souvent un caractère éducatif et collectif. Il est possible de diminuer l’incidence de certains cancers, par la réduction ou l’élimination des facteurs de risque. Si rien n’est fait, « le nombre de nouveaux cas de cancers augmente et le nombre de décès aussi ». La présidente de l’Association incite de cesser de fumer, de manger équilibré, de surveiller son poids, de faire de l’exercice physique, de faire attention au soleil et surtout de faire du dépistage. Plusieurs communications autour de l’épidémiologie des cancers digestifs, leur diagnostic clinique, l’apport du scanner dans le diagnostic et les traitements des cancers digestifs ont été présentées lors de cette journée. Il est à signaler que l’Algérie compte sept services de radiothérapie avec 57 accélérateurs et 180 centres d’oncologie. Il est prévu la réception de sept centres anti-cancer en 2013 et dix autres en 2014.
Abbas A. H.