Journée parlementaire sur les accords commerciaux internationaux de l’Algérie, Les experts avertissent sur leurs conséquences

Journée parlementaire sur les accords commerciaux internationaux de l’Algérie, Les experts avertissent sur leurs conséquences
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Les contrecoups et les désavantages des accords de libre-échanges et de l’éventuelle accession à l’Organisation mondiale du commerce sur l’économie nationale ont été largement détaillés par des députés et experts présents à la journée parlementaire organisée aujourd’hui à l’APN par le Parti des Travailleurs et l’UGTA portant sur les accords commerciaux internationaux et régionaux de l’Algérie.

A l’unanimité, les participants à cette journée ont affirmé que l’Algérie n’a aucun intérêt à aller vers ces accords qui sont déjà mal négociés pour un bon nombre de pays. Pour l’expert international, Malek Serrai, le manque à gagner de l’application de l’Accord d’association avec l’Union européenne atteindra 9 milliards de dollars cette année, alors qu’il a été de 8 milliards de dollars en 2013».

Pour lui, les entreprises algériennes sont loin d’être prêtes pour faire face à l’ouverture de l’économie nationale aux marchés extérieurs. « Seules 250 sociétés algériennes disposent des capacités intrinsèques devant leur permettre de supporter l’ouverture à l’aune d’une éventuelle adhésion de l’Algérie à OMC, alors que 45% d’entre-elles fermeront leurs portes», a-t-il averti tout en soulignant le « manque de patriotisme » chez les négociateurs, « ce qui n’est pas acceptable ». Il a appelé à cet effet la société civile à « s’impliquer davantage dans le processus d’adhésion en dictant ses orientations au gouvernement pour mener de manière la plus parfaite les négociations ».

Selon Ahmine Chafir professeur universitaire en économie, « aucun pays développé n’a réalisé son avancée économique grâce au libre-échange ». C’est pour dire que le développement économique d’un pays ne devrait pas se reposer uniquement sur le commerce extérieur. Pour le président de l’APN, Larbi Ould khelifa, « l’Algérie n’est pas en position de forces pour mener des négociations comme elle veut », une manière pour lui de mettre en évidence les pressions de lobby que subit l’Algérie des rounds de négociation. Selon lui, « après avoir acquis l’indépendance politique, il est temps de travailler pour une indépendance économique».

De son côté, Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT, a indiqué que l’adhésion de l’Algérie à la grande zone arabe de libre-échange, (GZALE) est intervenue sous pression idéologique dans le cadre du panarabisme imposé par la Ligue arabe. Nous n’avons rien gagné depuis ». Selon elle, « nous sommes considérés comme un marché de consommation et non d’investissement ». « Ils nous voient comme un eldorado pour faire sortir leur pays de la crise », a-t-elle ajouté. Pour la SG du PT« nous savons que nous sommes sous la pression des membres de l’OMC et de l’UE, ça se comprend, Ce que nous comprenons moins, c’est quand un ministre de la République algérienne dit qu’il y a urgence pour adhérer à l’OMC ». Mme Hanoune a comparé l’adhésion à l’OMC à un cataclysme et à une confiscation de la souveraineté nationale. « C’est un suicide à la japonaise », a précisé Hanoune qui réaffirme l’opposition du parti qu’elle dirige à cette adhésion.

Khelifa Litamine