« avec l’organisation des assises régionales où un volet est consacré la sage-femme. Elle aura une place prépondérante dans le nouveau système national de la santé », dira le ministre en annonçant à l’adresse des participantes venues des 48 wilayas du pays : « soyez confiantes, des réformes sont en élaboration ».
« Nous mettons à la disposition des sages-femmes les avocats du ministère pour les accompagner dans le traitement de leurs affaires avec la justice comme nous allons vers la dépénalisation des actes de cette corporation dans le cadre de la nouvelle loi sanitaire. Les erreurs commises par les sages-femmes seront corrigées par une bonne formation mais une faute prouvée doit être punie selon les textes en vigueur ». C’est ce qu’a affirmé, hier, à l’APN, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, à l’occasion d’une journée d’étude dédiée à cette corporation. Coïncidant avec la journée mondiale de la sage-femme célébrée le 5 mai de chaque année, elle intervient, selon le ministre, « avec l’organisation des assises régionales où un volet est consacré la sage-femme. Elle aura une place prépondérante dans le nouveau système national de la santé », dira le ministre en annonçant à l’adresse des participantes venues des 48 wilayas du pays : « soyez confiantes, des réformes sont en élaboration ». De son côté, le président de la commission santé, affaires sociales, travail et formation professionnelle à l’APN, Berrabah Zebbar, a salué les sages-femmes, « élément essentiel dans le développement du pays, la préservation des vies, d’où leur enrôlement dans toute politique de santé du pays. Les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ont également consacré une place prépondérante à la sage-femme pour son rôle dans la baisse du taux de décès maternel et néonatal », dira-t-il. Lors de son allocution prononcée en présence de Souad Bendjaballah, du représentant de la Présidence, Hatani Nabil, des présidents des commissions de l’APN, des présidents et Secrétaires généraux des syndicats autonomes du secteur de la santé et celui des magistrats, il a souligné qu’en « dépit des efforts consentis, nous ne pouvons occulter les dangers et les difficultés vécues par cette corporation, ses problèmes professionnels et les affaires en justice notamment le choc reçu lors du décès d’une parturiente », a-t-il soutenu. Le représentant de l’OMS en Algérie, Bah Keïta, a pour sa part loué les efforts de notre pays dans la valorisation du travail et du rôle de la sage-femme. « L’Algérie a accompli des progrès significatifs et réalisé les objectifs 4 et 5 du millénaire liés à la santé ». La sage-femme, d’après Bah, « est le meilleur moyen de lutte contre la mort maternelle et néonatale car 800 femmes et 8.000 enfants meurent par jour de par le monde faute de la présence d’une sage-femme au moment de l’accouchement ».
Vide juridique à combler
La sage-femme algérienne a connu une amélioration notable dans la prise en charge de ses problèmes professionnels avec la promulgation d’un statut et l’ouverture d’une école supérieure de formation. Toutefois, si le statut est favorable aux nouvelles sages-femmes, il l’est moins pour les anciennes car aucune disposition transitoire n’a été mentionné. Un constat que la présidente de l’Union nationale des sages-femmes algériennes (UNSFA), Akila Guerrouche, a souligné au cours de son intervention mais qu’elle reste confiante à cause de « l’engagement et du soutien indéfectible du ministre de la Santé ». Elle a également soutenu l’importance de suivre « une formation supérieure encadrée par des professeurs agrégés et non des paramédicaux. Nous refusons cette formation pour mieux assurer la relève et combler le vide existant », dira-t-elle, en soulignant que « les programmes de formation des sages-femmes doivent être conçus par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ». Evoquant les affaires en justice qui concernent 80% des sages-femmes, la présidente de l’UNSFA estime que « le vide juridique fait que la corporation n’est pas protégée. Elle continue d’assumer des responsabilités médico-légales qui ne sont pas les siennes. Un problème que nous avons essayé de régler dans notre nouveau statut. Nous n’avons jamais cessé d’appeler à la création d’un conseil de l’ordre afin de mieux gérer, régulariser la profession et stopper également les abus administratifs », dira-t-elle. Lors de cette rencontre, la première du genre, un documentaire sur les missions et les activités de la sage-femme en Algérie a été diffusé. Des recommandations sont attendues à la fin des travaux.
Souhila Habib