Un accident domestique ou de circulation, une mauvaise prise en charge d’une maladie congénitale et voilà qu’on est versé dans la catégorie des personnes aux besoins spécifiques.
Le handicap, qu’il soit physique ou mental, reste lourd à prendre en charge par les familles souvent déstabilisées à l’annonce, la confirmation d’un handicap irréversible. L’institution d’une journée nationale, le 14 mars, pour célébrer cette frange de la société, reste l’occasion pour jauger leur situation et évaluer les actions menées jusque-là à leur égard.
L’Etat a, en effet, entrepris des actions au profit de cette catégorie de personnes, estimée, aujourd’hui, à quelque 4 millions à l’échelle nationale. Soit 10% de la population présentant un handicap, et pour lesquels la contribution de l’Etat est indispensable.
Parmi les dispositions prises par l’Etat, on peut citer l’octroi d’une aide financière mensuelle de 4.000 DA à toute personne handicapée ayant un taux d’invalidité de 100%. Les pouvoirs publics ont, également, ouvert et consolidé les établissements spécialisés et pris en charge, médicalement, les handicapés moteurs dans des centres spécialisés et la création d’un office pour l’appareillage. L’apport du mouvement associatif est indéniable dans la prise en charge des handicapés. Plus proches de cette catégorie, les membres des associations, souvent eux-mêmes présentant des infirmités, sont la courroie de transmission des besoins spécifiques de cette frange de la société et de leurs doléances.
Ces dernières restent importantes et légitimes puisqu’elles traitent principalement du droit à l’accessibilité dans les lieux publics, l’augmentation de l’indemnité mensuelle et l’amélioration de l’appareillage, mais surtout, l’implication des personnes handicapées dans des actions qui leur sont destinées. La prise en charge des personnes aux besoins spécifiques reste le seul garant de leur insertion entière dans la société.
Car il faut savoir que la capacité des handicapés à relever les défis est énorme et leur apport dans différents domaines mérite des égards.
Mohamed Allek, qui a décroché trois titres mondiaux et autant de médailles d’or dans le cadre du handisport mondial, le défunt Mtouk, auteur d’œuvres littéraires dans le roman, la nouvelle et la poésie, sont, sans conteste, la preuve que les personnes aux besoins spécifiques, sont des citoyens à part entière et peuvent contribuer pleinement à l’essor de notre société.
Souhila Habib