Journée nationale de la presse: Djamel Kaouane écarte toute intervention dans l’affaire Chitour et appelle les journalistes à s’organiser

Journée nationale de la presse: Djamel Kaouane écarte toute intervention dans l’affaire Chitour et appelle les journalistes à s’organiser

Écrit par Wafia Sifouane

En détention provisoire depuis plus de 500 jours, le cas du journaliste Saïd Chitour, arrêté le 5 juin 2017, et accusé d’avoir divulgué des documents secrets à des puissances étrangères, a été au cœur de la célébration de la Journée nationale de la presse.

Alors que ses confrères ont organisé un sit-in de solidarité avec le journaliste, dont l’état de santé s’est sérieusement détérioré en cellule, le premier responsable du secteur, le ministre de la Communication M. Djamel Kaouane, invité du forum d’«El Moudjahid», en réponse à un journaliste qui lui demandait s’il comptait intervenir dans cette affaire, a écarté cette possibilité : «Je vous invite à vous rapprocher de ses avocats», a lancé M. Kaouane pour clore le sujet. S’agissant des nombreux dépassements dont sont victimes les journalistes, le dernier en date l’agression verbale d’un journaliste d’«Echorouk» par un député de l’APN, le ministre n’a pas hésité à condamner «l’insulte et la violence» qu’il a jugées «inadmissibles», en indiquant que dans ce genre de situation «il est du rôle de la justice de trancher». Hier, plus tôt dans la matinée, de nombreux journalistes se sont rassemblés face à l’APN pour dénoncer l’agression de leur confrère quelques jours plus tôt.

Concernant la demande d’introduire le métier de journaliste dans la liste des métiers de haute pénibilité, le ministre s’est montré assez réservé, en indiquant qu’il est préférable «de confier cette affaire aux experts». Néanmoins, il a fait savoir que, selon ses recherches, «même dans les pays les plus développés, le métier de journaliste n’est pas considéré comme un métier de haute pénibilité». En ajoutant : «Il s’agit d’un métier que nous faisons par passion, et quand on est passionné on ne compte pas. Certes, il s’agit d’un métier prenant où les gens ne voient pas grandir leurs enfants, mais ce sont des choix.

Aujourd’hui, il est préférable de parler d’améliorer les conditions socioprofessionnelles des journalistes que de pénibilité du métier.». Dans ce sens, il n’a pas hésité à tacler une fois de plus les patrons de presse qui sont, selon lui, «responsables de la détérioration» des conditions de travail.

«Il est vraiment déplorable de constater de nos jours qu’il existe des patrons de presse qui n’offrent pas de couverture sociale à leurs employés. Il s’agit avant tout d’un devoir humain, nous ne pouvons faire le travail de la Cnas. Mais je vous assure que des inspections inopinées se font. Certes, il ne s’agit pas d’un délit mais d’une infraction à la loi», a fait savoir le ministre. Dans ce sillage, il a encore une fois appelé les journalistes à «s’organiser» et œuvrer pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

« Je n’ai aucun problème avec la presse électronique »

«Le métier de journaliste est un métier prenant mais, en contrepartie, le journaliste doit avoir un salaire décent, de bonnes conditions de travail et un accès aux formations. Ce sont des avantages qui n’existent hélas que dans le secteur public», a déploré le ministre.

Interrogé sur l’éventuelle ouverture de la bande FM, le ministre n’a pas caché que son secteur rencontre des difficultés en raison de la saturation de la bande FM, a-t-il expliqué.

Profitant de sa rencontre avec les médias, le ministre a tenu à affirmer son soutien à la presse électronique qui est, actuellement, en train de s’imposer.

«Contrairement à ce qui a été rapporté, je n’ai aucun problème avec la presse électronique. Il y a des sites que je respecte et qui se sont imposés par la qualité de leur contenu, cependant, il faut faire la différence entre les sites d’information, ceux qui font de la présence sur internet et les réseaux sociaux», a-t-il dit.