Écrit par Selma Allane
C’est demain, vendredi 18 janvier, que sera célébrée la Journée nationale de la commune. Cet événement intervient en plein débat sur la nécessité d’un nouveau découpage administratif des wilayas et régions du pays.
Il arrive dans un contexte surtout marqué par la nécessité pour les collectivités de générer leurs propres ressources de fonctionnement et de développement et de contribuer à la libération des initiatives en ces temps de difficultés économiques accrues. Un vrai défi quand on sait que toutes les communes, entre riches et pauvres, ne sont pas à armes égales pour s’atteler au développement de leurs territoires et de leurs habitants. Une épreuve réelle quand on connaît les niveaux de performance, souvent médiocres en termes de gestion et de management.
L’enjeu consiste à poursuivre une réforme qui, en dépit des avancées importantes réalisées dans le cadre du service public rendu, bute encore devant des attitudes et des réflexes dont les plus manifestes sont relatifs à la bureaucratie. Un thème déjà abordé l’année dernière dans le discours du chef de l’Etat et qui risque d’être à nouveau d’actualité au côté d’autres questions comme celles de l’économie locale, l’environnement et autres dossiers d’intérêt collectif.
Pour rappel, la journée du 18 janvier a une histoire. Elle se rapporte à l’institution le 18 janvier 1967, par décret législatif, des Assemblées populaires communales. Cette journée donnait l’occasion traditionnellement à l’organisation des «assises nationales de la commune». Le président Bouteflika a, cependant, décidé l’année dernière de les consacrer «Journée nationale de la commune», en guise de «reconnaissance du peuple et de l’Etat à cette cellule de base pour son rôle dans le processus de développement national», avait déclaré le chef de l’Etat le 18 janvier 2018. A cette occasion, ce vendredi, le président de la République devrait à nouveau se prononcer sur le sujet.
Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales devrait également s’exprimer là-dessus et adresser des messages aux P/APC de la République. Avant-hier mardi, lors d’une tournée à Alger, M. Bedoui a souligné que «la commune est au cœur de toutes les réformes engagées» par son ministère et «connaît, de ce fait, une métamorphose historique de par sa modernisation». Le rôle central de la commune se traduit à travers la consécration d’une Journée nationale de la commune, «décidée par le président de la République, à travers un décret présidentiel promulgué, une semaine auparavant», a-t-il rappelé, ajoutant, à cet égard, que «cette officialisation confère à la famille des collectivités locales davantage de fierté et de détermination à relever les défis de l’avenir».
Après le lancement du projet relatif à l’administration électronique à Alger-Centre, le ministre de l’Intérieur a affirmé que la concrétisation de l’e-commune appelle à «remporter la victoire dans la bataille contre la bureaucratie dont a pâti le citoyen, pendant de longues années», soulignant que le secteur est «sur la bonne voie pour gagner cette bataille».
Tout en appelant à «consacrer la culture du guichet électronique chez le citoyen, en interagissant à son adresse, à travers tous les moyens modernes de communication et éliminer, ainsi, la bureaucratie», le ministre a rappelé la mise en place d’«une stratégie nationale en la matière et d’une commission nationale englobant 18 secteurs ministériels intégrés dans la base de données unifiée, avec comme objectif, l’annulation de l’obligation du retrait, par le citoyen, des documents administratifs».
Évoquant la nouvelle organisation administrative, M. Bedoui a indiqué que le secteur à travers toutes les réformes engagées «prépare sérieusement et avec responsabilité l’élaboration d’un nouveau découpage territorial à l’avenir, où les wilayas déléguées récemment créées seront des wilayas autonomes».