Journée mondiale du rein : 15.700 malades hémodialysés en Algérie

Journée mondiale du rein : 15.700 malades hémodialysés en Algérie
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Le développement de la greffe et de la transplantation rénale, par la sensibilisation au don de cet organe vital et bien d’autres, a été à l’ordre du jour d’une sympathique cérémonie organisée hier à l’hôtel Mercure sous le slogan « Don de rein, don de vie », et ce à l’occasion de la journée mondiale du Rein. Rehaussée par la présence du Dr Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, cette rencontre qui a regroupé tous les membres relevant de l’équipe médicale et chirurgicale, chargée de transplantation d’organe, des enfants transplantés et dialysés accompagnés de leurs parents ainsi que des représentants d’association de don d’organes. Dans son allocution d’ouverture le ministre a indiqué, que le décret de création de l’Agence nationale de greffe d’organe est dans sa phase de mise en application avec la mise en place des cinq équipes des préleveurs, de transporteurs et de transplanteurs couvrant tout le territoire national. Cette agence sera gérée par un directeur général nommé par décret présidentiel avec un Conseil d’administration formé de cadres des ministères concernés, dont le ministère des Affaires religieuses et du Wakf, d’un comité scientifique, de spécialistes et d’équipes correspondantes ainsi que de représentants d’associations, a-t-il précisé.

Le ministre qui a exprimé sa fierté quant au niveau de formation atteint dans le domaine de santé par les professionnels de ce secteur a fait rappeler que 6.500 médecins algériens formés par l’université algérienne exercent en France.

Tout en insistant sur l’importance du don d’organes et de greffes et de donneurs potentiels inscrits sur la liste nationale des malades en attente, le ministre a indiqué que 15.700 malades hémodialysés sont recensés en Algérie. M. Ould Abbès qui était attentif aux doléances des enfants malades et de leurs parents qui sont venus témoigner de leurs souffrances, notamment en matière de manques de médicaments post opératoire, de manque de moyens et d’hygiène surtout au niveau des CHU, a promis de prendre en charge leurs doléances dans les plus brefs délais.

65% des dialysés pris en charge par les 130 cliniques privées, conventionnées avec la CNAS

Pour sa part le Pr Farid Haddoum, chef de service néphrologie du CHU Nefisa-Hamoud (ex-Parnet), a souligné qu’environ 90% des insuffisants rénaux sont mis en hémodialyse, ce qui coûte à l’État, annuellement, 300 millions d’euros. Le Pr Haddoum recommande de recourir davantage à la dialyse péritonéale et la greffe rénale, nettement moins coûteuses et offrant plus de confort aux patients. “L’immense majorité d’entre eux, environ 13.000 patients sur 15.700, est traitée par la technique dite d’hémodialyse ou rein artificiel, ou encore en langue courante chez nos concitoyens : la machine. Très peu sont transplantés (environ 1.000) et très peu (environ 500) sont traités par la dialyse péritonéale à domicile ou le traitement par les poches, dans le langage courant de nos patients”, rapporte le praticien. Il estime que les 13.000 dialysés sont répartis, de façon inégale, entre les secteurs privé et le public. 8.500 patients (65% du nombre global) sont pris en charge dans 130 cliniques privées conventionnées par les caisses de la sécurité sociale. Les 4.500 autres (35%) sont traités dans les 200 unités d’hémodialyse chronique du secteur public. Pour des soins en la matière, notre interlocuteur rétorque nous sommes loin, encore des standards internationaux en matière d’organisation des soins en néphrologie. Il est recommandé pour la prise en charge des patients en insuffisance rénale chronique, la répartition suivante pour les 3 méthodes : 50% en transplantation rénale, 30% en hémodialyse et 20% en dialyse péritonéale”, indique-t-il.

Il y a lieu de passer de l’hémodialyse à la néphrologie en adoptant plan national, qui reposera essentiellement sur le dépistage et le diagnostic précoce de la maladie rénale chronique, la création d’un réseau thérapeutique chez les diabétiques et les hypertendus, la généralisation des traitements néphro-protecteurs, le développement des méthodes moins coûteuses comme la dialyse péritonéale et évidemment donner de l’essor au programme national de transplantation rénale. “Nous devons, à tout prix, rationaliser les dépenses de santé et réduire fortement le poids économique du traitement par hémodialyse, en nous rapprochant des standards internationaux”, estime le Pr Haddoum.

Il n’a pas manqué de mettre en exergue. «Le rôle de l’Agence nationale de greffe d’organes qui peut, dans le cas du rein, jouer un rôle très important dans le développement et la régulation du don de celui-ci.»

Selon notre spécialiste cette agence, une fois opérationnelle, aura pour mission, outre le développement et la régulation du don d’organe, l’autorisation, l’organisation et le contrôle de celui-ci et sa transplantation. Cette agence, poursuit-il, assurera également la sécurité sanitaire et la qualité de la greffe ainsi que l’attribution et la répartition des organes à greffer. Des cadeaux symboliques ont été remis aux enfants malades, une manière de leur rendre le sourire et de leur faire oublier leurs souffrances.

Sarah SOFI