Obésité galopante, changements brutaux d’habitudes alimentaires, différences d’accès aux soins, mauvais suivi des traitements prescrits, mauvaise information, etc. De nombreux facteurs expliquent l’inquiétude des médecins sur la situation du diabète dans le monde. Pourtant, des solutions pragmatiques et médicamenteuses existent !
La Journée mondiale du diabète a pour but de mieux faire connaître cette maladie dans le monde – son ampleur mais aussi les moyens dont on dispose pour la prévenir.
Instaurée par la Fédération mondiale du Diabète et l’OMS, cette journée est organisée le jour anniversaire de la naissance de Frederick Banting qui, avec Charles Best, a joué un rôle crucial dans la découverte de l’insuline, en 1922.
Chez les diabétiques, cette hormone indispensable à la survie est aujourd’hui utilisée à des fins thérapeutiques.
L’OMS estimait à plus de 220 millions le nombre de diabétiques dans le monde.
Si aucune mesure n’est prise, il est probable qu’il y en aura plus du double en 2030.
Près de 80% des décès attribuables au diabète surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Le diabète de type 1
On distingue trois types de diabète dont celui de type 1. Habituellement détecté chez les enfants, on le retrouve aussi à l’adolescence et chez certains jeunes adultes. Chez les sujets atteints de diabète de type 1, l’organisme ne produit pas d’insuline. Leur survie est donc assurée par des injections quotidiennes. Par ailleurs, ce type de diabète reste impossible à prévoir et l’on ne peut que le traiter. Les recherches actuelles s’orientent vers la compréhension des mécanismes détruisant les cellules responsables de la production d’insuline.
Le diabète de type 2
Le diabète de type 2 ou diabète non insulino-dépendant est la forme de diabète la plus courante, environ 90 % des cas, et elle touche en général les gens de 40 et plus. Toutefois et c’est ce qui suscite de plus en plus d’inquiétudes chez les spécialistes, ce type de diabète se manifeste de plus en plus en tôt et plus fréquemment dans certains groupes de personnes.
Il semble en effet que les peuples autochtones, les hispanophones d’Amérique, les asiatiques et les populations d’origine africaine développent cette affection dans une plus grande majorité.
Une prédisposition génétique, un surplus de poids ainsi qu’un manque d’exercice physique contribuent également à la manifestation d’un diabète de type 2.
Considérons également des facteurs de nature alimentaire, comme une alimentation excessive en matières grasses, qui pourraient constituer des éléments aggravant de la maladie.
Les causes
Les spécialistes ont identifié certaines causes plus probables au diabète de type 2 ou du moins, ce que l’on pourrait qualifier de causes les plus fréquentes.
Il s’agit d’abord de l’hérédité. Si vous avez un parent qui a le diabète, il se pourrait que cette maladie vous affecte un jour. Si vous avez un surplus de poids considérable, vous devenez à risque pour le diabète.
Si vous souffrez d’une affection au foie ou au pancréas, d’un certain type de virus ou encore si vous utiliser certaines médications spécifiques, il se pourrait que votre production naturelle d’insuline en soit affectée et que, conséquemment, vous développiez la maladie du diabète.
Par ailleurs, si vous souffrez d’hypertension artérielle, que vous êtes inactif physiquement ou que votre taux de cholestérol est élevé, vous faites également partie des personnes qui risquent de développer le diabète.
Les symptômes
Le diabète de type 2 est une maladie qui frappe à l’insu des gens. La plupart du temps, il est diagnostiqué alors que le sujet en est atteint depuis quelques années.
Malgré cette absence de symptômes, le diabète cause souvent des dommages irréparables aux vaisseaux sanguins principaux et il entraîne par la suite plusieurs maladies dégénératives.
Voici quelques signes à surveiller de près, signes qui pourraient vous donner des indices sur un potentiel diabète dans votre organisme. Si vous avez passé la quarantaine et que l’un ou plusieurs de ces signes vous est familier, consultez sans tarder.
Fatigue anormale : le diabète amène une fatigue excessive et chronique inexplicable.
Amaigrissement : si le sucre s’accumule dans les vaisseaux sanguins au lieu d’être réparti dans les cellules, il se peut que votre appétit reste le même mais que vous perdiez du poids.
Polyurie : si votre organisme tente d’éliminer par lui-même les sucres en trop, il se peut que la quantité de votre urine augmente considérablement.
Soif démesurée : dans le cas où vous souffririez de polyurie, il va de soi qu’une soif inexplicable tentera de combler la déshydratation dont vous êtes victime.
La prévention
Comme les symptômes associés à ce type de diabète passent souvent inaperçus, on a du mal à le diagnostiquer, ce qui fait de lui un mal presque impossible à prévenir, sinon par une hygiène de vie saine.
Si vous êtes une personne à risque à cause de l’un des facteurs cités plus haut, voyez à corriger immédiatement certaines mauvaises habitudes, afin de retarder le plus possible l’apparition de la maladie.
Le diabète de grossesse
Le diabète de grossesse se manifeste pendant la grossesse, surtout au cours du troisième trimestre. Il est aussi connu sous le nom de diabète gestationnel. Dans 90 % des cas, il disparaîtra après l’accouchement. Sa propension ne dépasse toutefois pas les 2 à 4 % des grossesses.
Cependant, il affectera à la fois le bébé et la mère.
Ce qui risque d’influer sur la grosseur du bébé, dont le poids excédera les normales. Pour la mère, les risques seront plus de type infectieux, en plus de causer de la fatigue excessive et de possibles complications au moment de l’accouchement..
La meilleure façon de traiter le diabète de grossesse est d’opter pour une alimentation équilibrée et une saine hygiène de vie. Toutefois, il arrive que dans certains cas, l’insulinothérapie soit nécessaire car l’utilisation d’un anti-diabétique oral est tout à fait déconseillé aux femmes enceintes.
Les symptômes
Généralement, la femme enceinte n’a pas de symptômes évidents de diabète. Mais il arrive qu’ils se manifestent : fatigue inhabituelle, soif exagérée et une augmentation du volume des urines.
Les risques
Les risques sont nombreux lorsque le taux de sucre n’est pas bien contrôlé.
Pour la mère :
Fatigue accrue
Augmentation du risque d’infection
Surplus de liquide amniotique, ce qui augmente le risque d’un accouchement prématuré
Risque d’un accouchement par césarienne à cause du poids du bébé
Pour le bébé :
Bébé plus gros que la normale
Hypoglycémie à la naissance
Jaunisse, surtout si l’enfant est prématuré
Manque de calcium dans le sang
Difficultés respiratoires
Ces complications surviennent lorsque le diabète n’est pas contrôlé durant la grossesse.
L’accouchement
Au moment où les contractions débutent, les injections d’insuline cessent. Durant l’accouchement, l’équipe médicale surveillera régulièrement les glycémies, en choisissant un traitement selon les lectures. Quant au bébé, ses glycémies seront elles aussi contrôlées durant les heures qui suivront sa naissance.
Le diabète de grossesse de la mère disparaît après l’accouchement dans la majorité des cas. Toutefois, les risques de développer un diabète dans les années qui suivent iront en augmentant surtout si un excès de poids est maintenu.
Pour éviter de développer un diabète de type 2 plus tard, il est conseillé que la femme surveille son poids et fasse de l’activité physique plusieurs fois par semaine. De plus, il est recommandé qu¹un test mesurant la glycémie soit fait quelques mois après l¹accouchement afin de vérifier si le taux de sucre est revenu à des valeurs normales. Avant d’entreprendre une autre grossesse, une consultation avec le médecin est également suggérée.
L’allaitement
Comme pour toutes les grossesses, l’allaitement est recommandé, si la mère le peut.
Le plan alimentaire établi lors du dernier trimestre de la grossesse demeure sensiblement le même pour la période d’allaitement.
La tension artérielle
Dans le cas précis des personnes atteintes de diabète, la tension artérielle doit se maintenir en dessous de 130/85 mmHg. Il vous faut vous assurer régulièrement que votre tension artérielle est normale. Chez les diabétiques, la proportion d’individus souffrant d’hypertension artérielle est très élevée. Nous savons tous que l’hypertension s’attaque au réseau vasculaire et le fait vieillir prématurément. Un infarctus du myocarde, une angine de poitrine, un AVC ou une thrombose sont donc à craindre.
L’insuffisance rénale
Une proportion d’environ 15% de personnes atteintes de diabète de type 2 développent également une néphropathie diabétique.
C’est une insuffisance rénale qui aboutira à des traitements de dialyse. Des patients sous dialyse, on estime que 45% d’entre eux sont atteint de diabète.
Le diabète est en effet la première cause de mise en dialyse pour pallier une insuffisance rénale. Il importe donc de prendre en compte ce facteur de risque et faire vérifier votre taux d’albumine une fois par année, ce test permettant de repérer de possibles lésions rénales.
Deux bons conseils pour prévenir des problèmes rénaux : contrôler la quantité de protéines que vous absorbez et évitez la cigarette.
L’insuline fait grossir
Faux : L’insuline n’apporte pas de calories et ne peut donc pas être responsable en elle-même d’une prise de poids.
En revanche, les conditions de prescription peuvent expliquer une éventuelle prise de poids.
En effet, lorsque de l’insuline est prescrite, c’est que le diabète est mal équilibré. L’augmentation de la glycémie (au-delà de 1,8g/l) s’accompagne d’une élimination de sucre dans les urines et de la perte d’autant de calories.
Lorsque la glycémie est mieux équilibrée grâce à l’insuline, le sucre n’est plus évacué dans les urines, ce qui peut expliquer une prise de poids.
L’hyperglycémie quand survient-elle ?
Les causes de l’hyperglycémie peuvent être très nombreuses. Sont généralement responsables : le stress intense, une maladie (infection, inflammation, abcès dentaire…), un repas trop excessif (riche en glucides-sucres), une activité physique insuffisante, des injections d’insuline inadaptées, un traitement par corticoïdes (infiltrations, comprimés…), l’approche des règles chez la femme ou encore une panne de pompe portable à insuline.
La cécité possible
Inévitablement, avec le diabète vient la possibilité de troubles oculaires.
Les affections des yeux résultant du diabète sont dans la majorité des cas ce que l’on appelle la rétrospective diabétique.
Cette altération se caractérise par le changement comportemental de minuscules vaisseaux sanguins qui alimentent la rétine de l’œil.
Elle déclenche habituellement différentes anomalies oculaires.
Au début, on note que la rétine se déforme à cause d’un affaiblissement de petits vaisseaux sanguins. Toutefois, la personne peut toujours voir normalement ou à la limite un peu flou.
Le stade ultérieur, que l’on nomme rétinopathie diabétique proliférante, conduit les vaisseaux sanguins de la rétine à s’obstruer. Une fois bloqués, d’autres vaisseaux sanguins anormaux viennent s’y substituer.
Ces nouveaux vaisseaux, plus fragiles, explosent et entrave la vision.
Des tissus cicatriciels se forment.
La surface alors de la rétine diminue, se fend et va même jusqu’à se détacher de la partie postérieure de l’œil.
Il s’agit d’un problème sérieux, à ne pas prendre à la légère, car il pourrait mener à une cécité complète.
Dans le but de vous prémunir contre cette complication éventuelle, vous devez prendre l’habitude de passer un examen de la vue régulièrement (tous les six mois par exemple), opérer les vérifications du taux de glycémie de façon ponctuelle, maintenir votre taux de cholestérol dans la normale et stabiliser votre tension artérielle.
Diabète et régime végétarien
Aujourd’hui, on ne parle plus de régime sans sel, mais de régime pauvre en sel.
De même, il ne s’agit pas tant d’interdire les graisses que d’équilibrer entre « bonnes » et « mauvaises »… Le point sur ces régimes spéciaux.
Aujourd’hui, il est surtout recommandé aux diabétiques de se rapprocher le plus possible d’une alimentation équilibrée, avec une consommation de glucides mesurée.
Aliments à éviter
Il est conseillé de ne pas avaler plus de 210 g de glucides par jour.
Canettes de soda ou de coca (environ 40 g de glucides), pâtisseries, sucreries et barres chocolatées (entre 30 et 50 g de glucides) sont déconseillées.
Aliments à réduire
Pour ne pas dépasser ces 210 g de sucres, attention de ne pas faire d’excès de fruits, de féculents, de légumes secs et de pain : pas plus de deux fruits par jour à la fin du repas, des féculents ou des légumes secs une ou deux fois par jour, et pas plus de 100 g de pain blanc.
Aliments sans restrictions
Les légumes verts sont des alliés précieux pour tenir son régime. Attention seulement : certains légumes verts (notamment artichaut, champignons, carotte, aubergine) contiennent un peu de fructose.
Notre conseil
Des gâteaux ou des crèmes desserts pour les diabétiques : c’est possible de temps en temps, à la fin du repas.
Et préparés de préférence avec du sorbitol, un édulcorant qui supporte la cuisson.
Quatre messages clefs concernant le diabète
Le DIABÈTE est une maladie potentiellement mortelle
Chaque année dans le monde, quelque 3,2 millions de décès sont imputables au diabète.
Un décès sur 20 est imputable au diabète, soit 8700 décès par jour et six décès par minute. Au moins un décès d’adulte de 35 à 64 ans sur dix est imputable au diabète. Les trois quarts des décès de diabétiques de moins de 35 ans sont dus à leur maladie.
Le DIABÈTE est une affection courante et sa fréquence accuse une hausse sensible partout dans le monde
Au moins 171 millions de personnes dans le monde sont atteintes de diabète. Ce chiffre pourrait plus que doubler d’ici à 2030.
Dans les pays en développement, le nombre des diabétiques augmentera de 150% ces 25 prochaines années. La progression mondiale du diabète résultera du vieillissement de la population et de l’accroissement démographique, ainsi que de la tendance croissante à l’obésité, à une mauvaise alimentation et à la sédentarité.
Dans les pays industrialisés, la plupart des personnes atteintes de diabète ont dépassé l’âge de la retraite tandis que, dans les pays en développement, les plus touchées sont les personnes de 35 à 64 ans.
Le DIABÈTE n’empêche pas de mener une existence saine et bien remplie
Des études ont montré que, par les mesures voulues, on pouvait prévenir ou différer de nombreuses complications du diabète.
Une prise en charge efficace inclut des mesures liées au mode de vie comme une bonne alimentation, de l’exercice physique, un poids approprié et l’absence de tabagisme.
Les médicaments jouent souvent un rôle important, notamment pour réguler la glycémie, la pression artérielle et le taux de lipides sanguins. Des soins optimaux peuvent réduire sensiblement le risque de complications du diabète. Il est important d’aider les personnes atteintes de diabète à acquérir les connaissances et les compétences voulues pour prendre en charge leur maladie afin de leur permettre de mener une existence saine et bien remplie.
Le plus souvent, le DIABÈTE peut être évité
La prévention du diabète de type 1, encore impossible, reste un objectif à atteindre. Le diabète de type 2 peut être prévenu et des mesures à cet effet doivent être prises. Des essais ont montré qu’une modification durable du mode de vie, au niveau de l’alimentation et de l’exercice physique, pouvait réduire le risque d’apparition du diabète de type 2.
Une étude finlandaise sur la prévention du diabète a ainsi montré que les adultes d’âge moyen à haut risque, en améliorant leur alimentation, en faisant davantage d’exercice physique et en perdant un peu de poids, pouvaient se protéger contre le diabète de type 2.
Toutes les études réalisées à ce jour ont montré que l’amélioration du mode de vie était nettement plus efficace que la prise de médicaments pour les personnes à haut risque. L’ampleur du problème nécessite des mesures à l’échelle de la population pour réduire les niveaux de surcharge pondérale et d’obésité, et la sédentarité.
La prise des décisions en connaissance de cause par les responsables des transports, de l’urbanisme et des prix et de la publicité dans le domaine de l’alimentation peut largement contribuer à réduire le risque de diabète de type 2 à l’échelle de la population.
Glucose et normalité
Le taux de glycémie acceptable chez tout individu normal se situe entre 0,70 g et 1,20 g de glucose par litre de sang…Ce taux doit être maintenu dans cette norme et ne pas fluctuer en dehors, c’est une question de vie ou de mort, rien de moins ! Le glucose est essentiel à la vie puisqu’il fournit l’énergie nécessaire aux muscles pour se contracter.
Il est également le principal aliment des cellules du cerveau. On ne peut donc l’éliminer ou le remplacer par autre chose. De là l’importance d’équilibrer le taux de sucre dans l’organisme humain. Lorsque la glycémie atteint des niveaux trop élevés, l’accumulation anormale de sucre dans le sang provoque une hypertonie dans les vaisseaux sanguins, ce qui cause un équilibre des fluides et des électrolytes menant à une élimination anormale d’eau contenant sucre, sodium, potassium… La déshydratation qui en résulte provoque une acidification générale qui aboutit au coma.
Les maladies cardiovasculaires
Les complications les plus courantes chez les diabétiques sont de loin les maladies cardiovasculaires. On les retrouve de deux à trois fois plus fréquemment et dans des proportions plus graves chez les personnes atteintes de diabète de type 2. Étrangement, les personnes qui développent cette forme de diabète héritent aussi de gènes qui prédisposent à l’hypertension et à l’obésité.
Trop d’insuline dans le sang représente des dangers graves pouvant mener à l’endommagement des artères et même des artères principales comme l’aorte et les artères du cerveau. Les spécialistes s’entendent sur le chiffre de 56% pour les décès suite à des infarctus et reliés au diabète.
Il faut donc rappeler avec beaucoup d’insistance qu’une alimentation saine, un poids dans les moyennes ainsi qu’un minimum d’exercices physiques au quotidien contribuent largement à provoquer un effet hypoglycémiant dans l’organisme, diminuant ainsi considérablement le risque de maladies cardiovasculaires.
Le cholestérol
Le taux de cholestérol s’exprime habituellement par trois chiffres correspondant à : la quantité totale de cholestérol en circulation dans le sang ; la proportion de cholestérol total contenant le mauvais cholestérol LDL et la quantité totale de bon cholestérol HDL.
Le mauvais cholestérol est responsable de la formation de plaques de graisse, qui provoquent le durcissement des artères. Comme les personnes atteintes de diabètes de type 2 ont souvent des particules LDL de petite taille, les dommages peuvent être encore plus graves que chez les gens qui n’ont pas le diabète. Il faut donc conserver le niveau de bon cholestérol HDL au-dessus de 40 et le mauvais cholestérol LDL en deçà de 129.