Journée mondiale des personnes âgées : Préserver la dignité des personnes âgées en leur assurant affection et ressources suffisantes

Journée mondiale des personnes âgées : Préserver la dignité des personnes âgées en leur assurant affection et ressources suffisantes

Un projet de loi concernant la protection des personnes âgées doit être débattu ces jours-ci à l’APN, occasion pour laquelle l’association nationale SOS 3e âge en détresse “Ihcène” que préside Mme Souad Chikhi a voulu ouvrir une discussion et avoir l’avis le plus large possible permettant l’enrichissement du texte.

L’autre opportunité pour évoquer le texte, a été la commémoration de la journée mondiale des Personnes âgées. Maître Ali Haroun, président d’honneur de l’association est intervenu pour rappeler l’importance de ce texte qui sanctionne des années d’efforts de l’association pour sensibiliser et convaincre les pouvoirs publics mais aussi la société civile de marquer le plus profond intérêt pour cette catégorie sociale et la prémunir contre la précarité.

La Commission des affaires sociales de l’APN a été saisie du projet et souhaite recueillir l’avis de l’association. Les responsables de celle-ci ont regretté que le texte ne leur a été transmis que quelques heures pour avis, temps jugé insuffisant pour faire le tour de la question. Les représentants de l’association estiment que le projet est bon, trop bon même dira maître Ali Haroun qui souhaite un texte plus en rapport avec les moyens dont dispose le pays. Il faut viser l’efficacité face à même situation qualifiée d’urgente limiter le but de la loi afin d’être à même d’atteindre les objectifs assignés serait une bonne approche. Dans leurs revendications, les responsables de l’association dressent un certain nombre d’objectifs à atteindre qui semblent à leurs yeux, du domaine du possible.

Ainsi en est-il de la prise en charge des personnes âgées par les familles et spécialement les descendants, et dans toute la mesure du possible au sein du cadre familial l’aide de l’Etat devrait être effective, sortant du cadre du symbolique notamment dans les cas si fréquents où les familles concernées ne disposeraient pas des moyens matériels ou humains pour remplir leurs obligations. Il y a aussi une autre nécessité, la prise en charge médico-sociale et psychologique. Tout cela entouré d’un nécessaire respect pour des personnes qui ont donné la vie, et élevé des générations de femmes et d’hommes. Les responsables de l’association souhaitent un projet plus ramassé (pas plus d’une dizaine d’articles au lieu de la quarantaine que contient le projet soumis à l’APN). La loi serait plus facile à appliquer. S’agissant des sanctions, il convient selon les responsables de l’Association que les peines proposées ne soient pas très lourdes. Elles ne dissuaderaient par les contrevenants potentiels et surtout n’assureraient pas une meilleure protection aux victimes. Me Ali Haroun parle de projet comme d’une véritable charte de la personne âgée qui définit les droits de cette personne et ceux des parents qui les prennent en charge.

Intervenant à son tour, Mme Chikhi Souad, présidente de l’association, souligne que la présence de la famille est primordiale pour la personne âgée. Aujourd’hui notre combat va vers l’octroi d’aides aux familles qui ont eu le plus besoin (aide médicale, aide ménagère) c’est très important souligne l’oratrice.

Pour M. Khaldoun, président de la Commission des Affaires Sociales à l’APN, celle en charge de la rédaction du projet, note que les personnes âgées ont réellement besoin d’aide. Il rappelle que notre religion recommande que la plus grande attention soit accordée aux parents, qu’ils soient entourés de la plus grande affection aussi. Le rejet des parents est assimilé à un crime. Le président de la Commission souhaitée la mobilisation de toutes les institutions pour sensibiliser l’opinion sur ce type de problèmes et notamment auprès des jeunes, (mosquée, mouvement associatif etc.).

M. Khaldoun souligne que la personne âgée a souvent plus besoin d’affection que d’argent. Maître Djeddou Souad, juriste met l’accent plutôt sur la prévention pour assurer ou restaurer la dignité de la personne âgée, avant de s’adresser à l’Etat, il faut d’abord aller vers les familles et les sensibiliser pour une meilleure prise en charge tel est aussi le souci de la présidente de l’association Mme Chikhi Souad, qui souhaite que soit développé dans les hôpitaux, les services de gériatrie.

Les participants dans le débat ont regretté n’avoir pas eu accès au projet pour formuler des avis comme le signale M e Gemache, l’oratrice rappelle les difficultés de certaines mères au foyer partagées, dit-elle, entre la gestion du logis familial et des membres qui le composent et parfois son activité professionnelle. Des intervenants rappellent l’importance du rôle des assistantes sociales, des comités de quartiers dans la solution des problèmes. D’autres intervenants proposent des contrôles plus strictes des centres qui reçoivent les personnes âgées, d’autres souhaitent qu’on arrête de diaboliser ces centres et parlent d’une meilleure prise en charge de l’Etat.

La présence dans les centres de personnes âgées de malades mentaux mélés à des personnes valides est dénoncé pour les dangers qu’ils représentent sur les 40 centres qui réceptionnent les personnes âgées, certains devaient être affectés pour l’accueil des personnes présentant des troubles mentaux pour éviter les accidents.

Revenant sur les services de gériatrie, Mme Chikhi regrette qu’un seul service existe à El Biar. Elle insiste pour que soit instauré l’aide médicalisée à domicile le prix des fauteuils roulants reste exorbitant révèle-t-elle (25 000 DA) et la pension versée trop faible (3000 DA par mois).

La présidente de l’association préconise la création d’un Fonds social ouvert en tant que soutien aux personnes âgées. L’Etat doit réfléchir à l’existence de centres où le retraité peut se prendre en charge au moyen de sa retraite. Me Ali Haroun fidèle à ce qu’il a toujours défendu, affirme préférer la présence des personnes âgées au sein de leur famille plutôt que dans les centres ouverts à leur intention.

L’idéal est de voir ces centres disparaître soutient-il. Dans le cas où la famille n’a pas les moyens, l’Etat a l’obligation d’intervenir au moyen d’aides appropriées. Me Ali Haroun se dit favorable au versement d’une allocation spéciale pour les personnes âgées.

La personne âgée se définit sur le plan juridique comme incapable, et donc elle doit bénéficier d’une protection juridique. Les conditions sociales, l’éclatement de la famille, la promiscuité sont mises par certains en avant pour expliquer la dégradation de la situation du point de vue des mœurs et du traitement fait parfois aux personnes âgées dans certaines familles.

Une loi trop vaste risque de ne pas être appliquée note Me Ali Haroun, il faut donc un texte qui coïncide avec les possibilités de l’Etat, donc commençons par ce qui est possible, quitte à amender la loi au fur et à mesure de son application Me Ali Haroun propose que l’aide aux personnes âgées soit indexée sur le coût de la vie pour garantir des conditions d’existence décentes aux personnes concernées. Ne faisons pas de lois trop complexes.

T. M. A.

L’association SOS 3e âge « Ihcène » a appelé à la généralisation de la prise en charge médiale à domicile des personnes âgées sur l’ensemble du territoire national. « Il n’y a qu’un seul médecin à El-Biar qui assure la prise en charge médicale à domicile pour des personnes âgées », a noté Mme Souad Chikhi, présidente de l’association, ajoutant « que l’Etat doit intervenir pour assurer les soins à domicile pour les personnes âgées incapables de se déplacer ».

Cet appel s’inscrit dans un ensemble de propositions émises par l’association pour le peaufinage du projet de loi relative à la protection des personnes âgées. Trois autres propositions ont été détaillées par Me Ali Haroun, juriste militant au sein de l’association, lors d’une conférence de presse donnée à El-Moudjahid. La première proposition soumet une aide financière pour les enfants incapables de subvenir aux besoins matériels de leurs parents pour prévenir les abandons. La deuxième proposition réclame le retour des assistantes sociales dans les APC pour prévenir l’abandon des parents.

La troisième appelle à la réorganisation des hospices pour une meilleure prise en charge de leurs occupants. L’association Ihcène a été sollicitée pour émettre son appréciation sur le projet de loi relative à la protection des personnes âgées, élaboré par une commission spéciale de l’Assemblée populaire nationale (APN). Il est prévu d’examiner ce projet de loi par le Parlement dans quelques jours.

Les membres de l’association Ihcène ont contesté un article du projet qui prévoit une sanction contre les enfants qui abandonnent leurs parents, expliquant que « charger des enfants incapables de prendre en charge leurs parents n’arrange rien », ont estimé Mr. Haroun et Mme Chikhi.

Sur un plan plus large, les intervenants ont proposé la réduction du nombre d’articles du projet de loi de 40 à 10 « pour plus d’efficacité ». “10 articles résumant l’essentiel des droits des personnes âgées seront plus efficaces que 40 autres vastes, trop exigeants et un peu réalisable”, a estimé M. Haroun.

APS

Le chiffre de Ban Ki-moon

“Plus de 2 milliards de personnes âgées dans le monde en 2050”

Il y aura plus de 2 milliards de personnes âgées dans le monde en 2050, a annoncé le secrétaire général de l’Onu, M. Ban Ki-moon, qui a demandé aux gouvernements de faire plus pour répondre à leurs besoins, dans un message rendu public hier à Dakar à l’occasion de la journée internationale des Personnes âgées. « En 2050, il y aura plus de 2 milliards de personnes âgées dans le monde, ce qui signale une modification importante de la pyramide des âges de la population mondiale, et aura des conséquences pour nous tous », a indiqué M. Ban dans son message publié par le Centre d’information de l’Onu (CINU) pour le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Guinée, la Guinée- Bissau, la Mauritanie et le Sénégal.