D’aucuns s’interrogent comment l’État algérien ne dispose pas d’un laboratoire à même d’effectuer des analyses permettant de détecter la présence d’OGM dans nos aliments.
Pour marquer la célébration de la Journée mondiale des droits des consommateurs, le forum du quotidien DK News a reçu, hier, Mustapha Zebdi, président de l’Organisation algérienne des consommateurs. L’invité, qui a eu à intervenir dans le cadre d’une conférence-débat, n’a pas été avare en révélations. M. Zebdi saisira, en effet, cette occasion, placée cette année sous le thème : “Pour une nourriture saine et sans antibiotique”, pour dresser un état des lieux plutôt alarmant. Jugeons-en ! D’après l’hôte de DK News, “aucun moyen de contrôle étatique n’est en mesure de déterminer aujourd’hui la présence d’organismes génétiquement modifiés (OGM) dans nos aliments.
Même les matières grasses d’origine animale et notamment porcine ne peuvent être détectées”. Cette déclaration peu ragoûtante est surtout d’une extrême gravité, dans la mesure où les organismes transgéniques restent interdits par la réglementation algérienne. Et l’on peut même s’interroger, d’ailleurs, comment l’État algérien ne dispose pas, au jour d’aujourd’hui, d’un laboratoire à même d’effectuer ce type d’analyses. L’orateur, également médecin de profession, a plaidé, en outre, pour “une nourriture saine sans antibiotique”, en annonçant la tenue, aujourd’hui à l’École nationale vétérinaire d’Alger, d’une journée d’étude consacrée à la production animale et l’impact de la résistance des germes et des bactéries sur la santé publique.
Il faut dire que le docteur Zebdi a dressé un véritable “tableau noir” de la situation des droits des consommateurs dans notre pays et ce, malgré leur constitutionnalisation récente et l’existence de tout un arsenal juridique.
Pour lui, tout cela n’est que “de l’encre sur du papier”. L’invité de DK News n’a pas manqué, d’ailleurs, de signaler la circulation d’un produit paramédical sur le marché algérien, une crème contrefaite importée de Chine. Saisies officiellement à ce sujet, révèle-t-il, les autorités algériennes se sont manifestées, comme à leur accoutumée, par un long silence. Pendant ce temps, des organismes de contrôle d’un pays voisin, en l’occurrence le Maroc, se sont mis en branle dès qu’ils ont été alertés par cette information relayée par les réseaux sociaux.
Et les exemples de cette léthargie ambiante ne manquent pas. Il citera, pèle-mêle, plusieurs départements ministériels dont ceux de l’Habitat, de la Santé ou encore des Transports qui, à l’en croire, font toujours la sourde oreille devant “des faits très graves” portés à leur connaissance. Si M. Zebdi ne fait pas de mystère quant à l’existence de puissants lobbies qui empêchent la vérité de se faire jour, il déplore qu’à cause de cette absence de communication et de l’inertie de certaines de nos administrations, le fossé entre gouvernants et gouvernés ne cesse de se creuser, entamant, chaque jour davantage, la crédibilité de l’État.
Mohamed-Cherif Lachichi