Demain, 11 septembre, le monde se remémorera un bien triste anniversaire. Celui des attentats qui ont frappé ce même jour, de l’an 2001, la première puissance militaire mondiale, les Etats-Unis en l’occurrence, en son cœur.
Demain, 11 septembre, le monde se remémorera un bien triste anniversaire. Celui des attentats qui ont frappé ce même jour,
de l’an 2001, la première puissance militaire mondiale, les Etats-Unis en l’occurrence, en son cœur.
Il aura fallu du temps pour réaliser ce qui venait de se produire, à telle enseigne que depuis ces attentats sont considérés comme l’un des actes de terrorisme les plus marquants de l’histoire récente. L’onde de choc a été ressenti sur toute la planète tant ce qui venait de se produire paraissait inimaginable.
Le monde donne, du reste, l’impression de ne s’en être jamais remis.
Et pour cause, les attentats perpétrés contre les tours jumelles du World Trade Center et du pentagone ont changé radicalement la perception qu’avaient les Occidentaux du terrorisme, mais plus encore, jour-là le monde, occidental surtout, a compris que le terrorisme n’est pas un épiphénomène qui touche un lointain pays de l’Afrique du Nord.
Le terrorisme est un fléau mondial qui ne reconnaît pas les frontières géographique dressées entre les nations.
La preuve de cet avertissement que l’Algérie, confrontée dès le début des années 1990 au fléau, n’a eu de cesse d’adresser pouvait être enfin entendu.
Et si ce n’est que depuis 2008, que le 11 septembre a été reconnu Journée mondiale de lutte contre le terrorisme, il n’en reste pas moins vrai que la prise de conscience quant à la dangerosité du terrorisme était déjà présente dans la majorité des pays d’autant que d’autres capitales occidentales ont fait l’objet, dès le début des années 2000 d’attentats terroristes.
Les habitants de Madrid, Londres, Paris ont ainsi connu les affres du terrorisme aveugle. En parallèle la lutte contre le terrorisme a commencé à s’organiser au niveau des pays, avec la conviction que pour éradiquer ce fléau transnational, il fallait impérativement une coopération internationale sans faille, car la force du terrorisme est de s’engouffrer dans toutes les brèches susceptibles de renforcer ses capacités de nuisance. Une lutte qui ne devait négliger aucun aspect tant au niveau militaire que juridique avec en sus une réactivité et une créativité sans cesse renouvelées. « Le terrorisme est plus rapide et plus complexe que d’autres phénomènes », a indiqué récemment, le directeur exécutif du Comité contre le terrorisme (CTC) du Conseil de sécurité de l’ONU, Jean-Paul Laborde.
Une complexité que l’Algérie a, à maintes reprises, souligné, lors des forums et autres réunions consacrés à la question. L’Algérie, « riche » de son expertise et de son expérience dans la lutte contre le terrorisme était à l’aise dès lors qu’il s’agissait de cerner le fléau, qui menace tous les pays du monde.
Aujourd’hui les concepts ont évolué, car le terrorisme a aussi évolué dans sa stratégie et dans les moyens qu’il utilise.
La conférence internationale organisée à Alger au mois de juillet à Alger sur l’extrémisme violent et la déradicalisation, témoigne de cette «mutation» qui inquiète davantage la communauté internationale.
Aujourd’hui, également, la certitude est que, sans l’implication de la société civile la lutte contre le terrorisme sera incomplète.
Cette implication est «nécessaire et importante pour faire face à la barbarie et à la terreur et protéger ainsi les prochaines générations», estime l’ONU. L’Algérie, pour l’avoir mis en pratique dans le cadre de la lutte qu’elle a mené contre le terrorisme défend l’option d’une approche globale du phénomène tout en privilégiant la coopération internationale, car la lutte nécessite aussi des moyens matériels.
Tous les responsables algériens qui ont eu à exposer l’expérience algérienne à l’étranger mettent en avant le fait que la lutte en Algérie n’a pas été axée sur le seul aspect militaire. Les différentes mesures prises dans le cadre de la politique de réconciliation nationale ont permis ainsi à la longue de réduire le terrorisme à sa portion la plus congrue.
Que des attentats soient encore perpétrés dans certaines régions du pays n’enlève en rien au mérite de l’approche algérienne basée sur la mise en œuvre d’une politique globale de déradicalisation combinant, comme l’a expliqué M. Messahel, ministre des Affaires maghrébines et africaines et de la Ligue arabe, «des mesures à la fois politiques, économiques, sociales, culturelles et religieuses, impliquant toutes les institutions et les citoyens et mettant à contribution d’importantes ressources de la nation».
Une politique préventive à long terme
Toutefois, le défi qui se pose aujourd’hui a trait à l’embrigadement de nouvelles recrues dans les rangs de l’organisation autoproclamée Daech. L’ampleur du phénomène des combattants étrangers est telle qu’il est urgent pour la communauté internationale de «prendre des mesures préventives au niveau national, bilatéral et multilatéral et sur les mécanismes opérationnels à mettre en place pour lutter contre ce fléau», rappelle-t-on. Il s’agit de «préparer une riposte organisée pour contrer l’idéologie de l’exclusion et de l’exclusif et propager les valeurs de tolérance et de respect mutuel» soutient l’Algérie.
C’est le seul moyen de contrer «les pratiques d’enrôlement de terroristes et lutter contre l’endoctrinement et la propagande des prédicateurs radicaux partisans de l’idéologie de l’exclusion et de la haine», car la présence de ces combattants dans les rangs d’une organisation terroriste font peser de réels risques sur la sécurité et la stabilité des pays.
L’Algérie, qui peut se prévaloir d’une expérience pionnière en matière de déradicalisation et de prévention contre le flux de combattants terroristes étrangers ayant permis d’obtenir des résultats efficaces, est disposée à faire bénéficier les autres pays de cette expérience.
N. Kerraz