Journée mondiale de l’enfant, Des chiffres qui font peur en Algérie

Journée mondiale de l’enfant, Des chiffres qui font peur en Algérie

En 2011, 2 544 mineurs ont été victimes de violences dont 1 004 filles, alors que 3 284 ont été, par contre, auteurs de violence. En 2012, ils étaient 2 241 mineurs à avoir subi la violence, tandis que 2 778 en ont été coupables. Durant les quatre premiers mois de 2013, 915 ont subi la violence alors que 951 autres ont été arrêtés pour des affaires de criminalité.

Des constats et des chiffres présentés hier par la Gendarmerie nationale à l’occasion de la journée mondiale de l’enfant, célébrée tous les ans. L’Algérie a connu depuis 2011 une métamorphose de sa société qui a vu l’émergence de la violence au sein des enfants.

Les effets de la mondialisation, l’outil Internet, ajoutés aux séquelles de la décennie noire vécue par les Algériens, ont beaucoup agi pour le comportement néfaste de l’enfant algérien.

Cet enfant qui de plus en plus s’intéresse à la violence physique, morale, verbale et sexuelle, vu les ingrédients qui sont proposé sur les réseaux du Net, mais aussi victime, par ailleurs, d’un acharnement sans précédent des adultes.

Cela dit, l’enfant algérien, à l’instar de ceux du reste du monde, fait face, de plus en plus, à la violence porté contre lui par une certaine catégorie de gens. Pédophilie, rapts, réseaux de drogue, de débauche et de prostitution ; l’enfant algérien a connu des périodes difficiles depuis l’année 2011. Les chiffres de la Gendarmerie nationale attestent, malheureusement, de cette nouvelle situation qui n’a jamais été aussi grave qu’aujourd’hui.

Autrement dit, entre 2011 et les quatre premiers mois de l’année 2013, pas moins de 11 000 enfants algériens ont été concernés par la violence. Qu’ils soient impliqués ou victimes, ces milliers d’enfants ont vécu, la plupart pour la première fois, les affres de la violence.

D’autre part, les enfants qui résident dans les villes urbaines sont les plus concernés par la violence par rapport à ceux qui habitent dans les milieux suburbains, voire dans le Sud ou dans les villages.

Les villes ayant enregistré le plus grand taux de violence envers les enfants sont : Sétif avec 161 cas, Alger avec 158 et Oran, où 145 enfants ont subi des violences. Passons maintenant à la revue des affaires traitées par les gendarmes et dont les mineurs ont été victimes. Durant l’année 2011, 632 enfants dont 183 de filles ont été victimes.

Sur un autre volet, celui du viol, les gendarmes ont recensé 132 jeunes fillettes ayant subi des viols. Concernant les incitations à la débauche, les gendarmes ont traité 162 affaires dont 132 ayant concerné des fillettes âgées de moins de 16 ans qui ont été enrôlées par des réseaux pour les utiliser dans des lieux de débauche.

En 2012, le phénomène a connu une recrudescence, près de 5 000 enfants ayant subi la violence. En 2012 aussi, les enlèvements des moins de 18 ans ont brusquement augmenté pour atteindre 221 enfants, dont 163 sont des filles âgées entre 14 et 17 ans.

Alors que les viols ont touché 115 fillettes. Pis, durant les quatre premiers mois de l’année 2013, nous en sommes déjà à 113 enfants dont 97 sont des filles, détournés par des pédophiles et autres malfaiteurs et ce, pour les mêmes raisons, c’està- dire à des fins sexuelles.

LES GENDARMES AU CHEVET DES «MINEURS CRIMINELS»

Face à la montée inquiétante de la délinquance juvénile et afin de protéger les adolescents de moins de 18 ans – dont certains sont devenus de véritables «mineurs criminels» –, les gendarmes participent aujourd’hui à la prévention des événements et assurent la réinsertion de ces mineurs égarés.

Le but est de remettre ces adolescents sur les rails en les réinsérant dans leurs familles et en dirigeant ceux qui sont devenus toxicomanes vers les cliniques spécialisées en leur assurant un suivi psychiatrique.

Beaucoup d’entre eux ont été placés sous surveillance médicale et psychologique. En outre, plusieurs opérations de sensibilisation ont été menées l’année dernière par les gendarmes, ciblant les 48 wilayas du pays. Mieux, des réunions dans les écoles rurales et celles situées dans les milieux urbains ont été organisées, entre les gendarmes et les écoliers, en guise de prévention et de sensibilisation.

Un grand travail de coordination est mené avec les associations de parents d’élèves dans de nombreux secteurs, à travers des journées portes ouvertes organisées par les gendarmes. Cela sans oublier la présence et le déploiement des unités et des éléments de la Gendarmerie nationale à travers le territoire national.

La programmation d’études et d’analyses sur la réalité de la propagation de la criminalité des mineurs a permis aux gendarmes d’établir un rapport exhaustif. Il faut donc anticiper sur le crime avec à la clé des descentes et des opérations coup-de-poing contre ceux qui ciblent les mineurs.

Sofiane Abi