Journée mondiale de l’aide humanitaire : 460 attaques et 155 humanitaires tués dans le monde, en 2013

Journée mondiale de l’aide humanitaire : 460 attaques et 155 humanitaires tués dans le monde, en 2013
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Célébration ce mardi 19 août 2014 de la journée mondiale de l’aide humanitaire. L’évènement marque l’anniversaire de l’attentat contre le siège de l’ONU à Bagdad en 2003, qui a coûté la vie à 22 personnes, dont le vétéran de l’aide humanitaire, Sérgio Vieira de Mello.  La journée rend donc hommage aux travailleurs humanitaires, et à la mémoire de ceux qui ont perdu la vie, mais célèbre aussi  l’esprit de l’action humanitaire dans le monde entier.

Une étude onusienne note qu’en 2013, 155 travailleurs humanitaires ont été tués, 171 gravement blessés et 134 enlevés.  Globalement, cela représente une augmentation de 66% du nombre de victimes par rapport à l’année précédente, selon cette étude dont Guinéenews© a reçu copie.  Avec 81 travailleurs humanitaires tués en 2013, l’Afghanistan reste le pays où le plus grand nombre d’attaques contre les humanitaires a eu lieu.

Des chiffres préliminaires montrent par exemple qu’au 15 août 2014, 79 travailleurs humanitaires ont été tués cette année.  Les mois de juillet et d’août ont ainsi connu une augmentation du nombre d’attaques et d’incidents impliquant des travailleurs humanitaires, notamment dans la bande de Gaza et au Sud-Soudan. Trente pays ont été le théâtre de violence contre les travailleurs humanitaires. Mais d’après cette étude,  les trois quarts de toutes ces attaques ont eu lieu au Soudan, en Afghanistan, en Syrie, au Soudan du Sud, et au Pakistan.

L’ONU affirme qu’année après année, plus de travailleurs humanitaires sont attaqués sur la route que dans tout autre lieu.  En 2013, plus de la moitié de tous les incidents violents ont eu lieu dans le contexte d’une embuscade ou d’attaque au bord de la route.

La célébration de cette journée de l’aide humanitaire intervient au moment où la Guinée est confrontée à la recrudescence de la fièvre à virus Ebola avec trois autres pays de l’ouest africain (la Sierra Léone, le Liberia et le Nigeria). Des pays en faveur desquels la solidarité internationale se manifeste, aussi timidement qu’elle soit, à travers l’aide humanitaire qu’il faut néanmoins saluer même si beaucoup reste encore à faire pour vaincre cette épidémie qui a déjà fait plus de 1.100 morts dans les quatre États touchés.

Malgré leurs difficiles conditions de travail, la présence des agents de Médecins sans frontière, de la Croix rouge internationale, et, entre autre autres, de  l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur le front de lutte anti Ebola en Guinée est un acte humanitaire de première importance dans un pays ‘’dit fragile’’ selon le jargon international.

C’est pourquoi, affirme Michael Moller, directeur général par intérim de l’Office des Nations Unies à Genève « Trop souvent, nos collègues humanitaires ont payé de leur vie leurs efforts pour aider ceux qui ont besoin d’aide.  Mais rien ne peut détruire l’esprit et les valeurs des humanitaires ».

À Genève, la célébration de cette journée est marquée par la projection d’une série de courts métrages intitulée «Les voix du terrain», suivie d’une table ronde de haut niveau dans le cadre de la campagne de cette année: «Messagers de l’humanité».  Parmi les panélistes figure M. William Swing, Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations, ainsi que des représentants de la société civile. La journée enregistre également l’inauguration d’une plaque à la mémoire des victimes de l’attentat contre les locaux des Nations Unies en Algérie, le 11 décembre 2007.

Cette année, les agences humanitaires prévoient de financer une aide à environ 76 millions de personnes dans 31 pays.  Et dans le cadre de la célébration mondiale de cette Journée, une nouvelle plate-forme sera lancée pour inspirer et mobiliser l’action face aux urgences mondiales. A l’Office des Nations Unies à Genève, on précise que le site qui sera ainsi mise en ligne, créera une communauté de milliers de personnes qui plaideront la cause humanitaire et qui seront invités à partager du contenu et des récits sur les réseaux sociaux pour inciter à l’action.