En cette période charnière de changement, la presse nationale serait, sans doute, amenée à retracer le chemin parcouru depuis, déjà, deux longues décennies d’ouverture. Notre presse écrite a opéré une grande percée grâce à cette ouverture. Il faut la conserver. Elle a, quand même, progressé considérablement, personne ne peut dire le contraire.
Aussi, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la Liberté de la presse, ce n’est que justice que de rendre hommage à tous ceux qui ont surmonté maintes difficultés pour la faire parvenir, bon an mal an, à ce stade d’évolution. Ce qu’elle a apporté au pays est inestimable.
Ses femmes et ses hommes ont étonné le monde par le combat qu’ils ont mené, aux pires moments de l’histoire de notre pays. Le lourd tribut payé par la profession, inscrit à son actif, durant la période noire, est inoubliable. En même temps, les lacunes et faiblesses qui persistent en font encore, hélas, une presse bancale.
Cette situation devrait, à l’évidence, nous inciter à nous souvenir que dans une ère, progressant à vitesse exponentielle, grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, notamment, il est nécessaire pour nous tous de s’adapter au changement et non adapter le changement à des fins bassement égoïstes.
Des intrusions d’étrangers à la profession font que des comportements incompréhensibles, souvent indignes et parasitaires, expliquent en partie ce pourquoi l’on s’écarte de l’essentiel et des grands principes de responsabilité, d’éthique et de déontologie régissant ce noble métier. Partant de là, l’on est enclin à se demander si la corporation sera en mesure de maîtriser, à bon escient, la formidable machine des réformes qui sera mise en œuvre. Nous l’avons constaté, aujourd’hui plus qu’hier, l’exercice de la profession ne va pas toujours dans le bon sens, et on est en devoir de méditer sur ce qui peut en advenir, si cette réforme en profondeur, qui vient à point nommé pour mettre de l’ordre dans la profession, n’obtient pas l’adhésion de tous et surtout ne soit pas matérialisée rapidement…
En tout cas, il y en aura toujours qui se dressent encore et œuvrent inlassablement contre tous ces maux. L’exemple de l’engagement à sortir la profession de l’ornière, pris-à-bras le corps, par l’actuel ministre de la Communication, M. Nacer Mehal, invité jeudi dernier du Forum d’El Moudjahid, est là pour nous rassurer. Par sa manière de mettre l’accent sur la nécessité de la réforme, mais sans manichéisme, sur des réalités qui vont à l’encontre de ce qu’on serait en droit d’attendre de la profession, le premier responsable du secteur est résolu à ne négliger aucun problème.
A vrai dire, le décor est planté et le ton est donné. Les professionnels, les vrais, devraient, désormais, se décider à prendre en main l’avenir de la profession.
C’est que l’espoir d’une presse en devenir et quelques gestes prometteurs, tels la dépénalisation du délit de presse, les mesures urgentes concernant la distribution, le nouvel esprit d’émulation à insuffler aux chaînes de télévision… laissent percevoir, d’ores et déjà, un futur libéré de tous les boulets rétrogrades.
Farid B.