La pulsion festive a cédé le pas devant l’austérité du caractère sacro-saint du vendredi, même si nombreuses ont été les femmes qui sont sorties la veille, puisque la vraie fête n’en est pas à un jour près, estiment-elles.
Une fois n’est pas coutume, la célébration de la Journée internationale de la femme est passée sous silence et sans femme… Coïncidant avec le vendredi, les festivités habituelles de cette journée ont succombé au rituel calme de cette journée de prière. La majorité des festivités ont été par ailleurs programmées pour jeudi ou samedi, hormis une minorité de programmes culturels et de commerce qui ont assuré exceptionnellement le service dans l’après-midi d’hier. Des rencontres-débats et des cérémonies ont été organisées jeudi aux quatre coins du pays. Dans son message à l’occasion de la Journée mondiale de la femme, le chef de l’Etat a reconnu jeudi la «nécessité impérieuse» de lever certains obstacles pour réduire la «vulnérabilité» de la femme à toutes sortes de contraintes malgré ses acquis dans la participation à la gestion des affaires du pays et dans d’autres domaines, comme la santé, l’instruction, le travail, la culture et la justice. Le président de la République a estimé qu’une «vaste» campagne d’information mobilisant la société civile et mettant en valeur les compétences des femmes et leur engagement, «permettrait de faire évoluer les esprits et les conceptions concernant le rôle et la place de la femme au sein de la société». Pour le Président «seule une vision à long terme permettra au peuple de vaincre ses inhibitions et ses hésitations pour passer à de vraies ambitions nationales assumant les responsabilités qu’elles impliquent pour garantir tous les droits de la femme et construire une société plus épanouie et plus solidaire», même si aujourd’hui, a-t-il dit, «les femmes tiennent sans fléchir leur rang». Il a ajouté que le défi à relever aujourd’hui «est plus subtil car au-delà de la volonté politique, il faut lui apporter des réponses crédibles pour permettre à la femme de contribuer encore plus au développement économique et à la sécurité du pays».
Le chef de l’Etat a rappelé que l’ancrage constitutionnel des droits politiques des femmes a favorisé l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, en citant comme exemple la présence de la femme à l’Assemblée populaire nationale, au Conseil de la nation et au sein du gouvernement. Hormis ce message traditionnel adressé par le Président chaque 8 mars aux femmes algériennes, et dans lequel il réitère ses positions contre tous ceux qui veulent maintenir cette catégorie dans un statut de mineure à vie, cette journée est passée quasiment inaperçue. Hier donc, on n’a vu ni les sorties massives de la gent féminine, occupant de sa beauté les rues de la capitale et d’ailleurs, bouquets de fleurs à la main, ni les nombreuses cérémonies d’hommage qui lui sont habituellement consacrées. La pulsion festive a cédé le pas devant l’austérité du caractère sacro-saint du vendredi, même si nombreuses ont été les femmes qui sont sorties la veille, puisque la vraie fête n’en est pas à un jour près, estiment-elles. Il n’en reste pas moins qu’en Algérie la Journée mondiale de la femme a été reléguée au rang peu gratifiant de journée routinière, en étant éclipsée par la journée du vendredi. Tout un symbole…
Par Yasmine Ayadi
Béjaïa sauve l’honneur de la fête
La célébration de la Journée internationale de la femme, coïncidant avec le 8 mars de chaque année, a été marquée à Béjaïa par de nombreuses activités mettant en valeur les travaux et activités des femmes et leurs réalisations. Des festivités ont été organisées depuis plusieurs jours jusqu’à hier aux quatre coins de la wilaya. Radio Soummam a consacré un numéro de l’une des ses émissions hebdomadaires aux femmes activant dans l’agriculture. Une femme d’El Kseur a été invitée pour raconter son expérience et mettre en évidence ses acticités. Au niveau de la salle «Villageois» d’Ihaddadaen, la chambre d’artisanat et des métiers a organisé une série d’activités, dont une exposition d’objets artisanaux, articles vestimentaires, gâteaux, plats, poterie, céramique et autres objets représentant les métiers pratiqués par les femmes à Béjaïa. A la maison de jeunes de Tazmalt, une journée d’étude a été organisée sur les métiers, les aides offertes par la chambre de l’artisanat et des métiers, sans compter les galas artistiques organisés en l’honneur des invitées. Des conférences et des galas artistiques ont eu lieu à la maison de la culture de Béjaïa où une exposition de produits réalisés par des femmes a été organisée dans le hall de l’établissement. A l’hôtel El Madala, Algérie Télécom a organisé une cérémonie en l’honneur de ses employées et des cadeaux leur ont été offerts. Mais elles n’ont pas raté l’occasion de réclamer l’amélioration des conditions de travail dans certaines agences de l’est de la wilaya ainsi que leur dotation en moyens humains et matériel. Hier au théâtre régional de Béjaïa, l’association AFAC a organisé une conférence traitant du thème de «La femme entre travail et foyer» et les difficultés auxquelles elle fait face au quotidien. A Amizour, l’association «Les mains blanches» a ouvert un atelier de couture au profit des 30 femmes, dont une dizaine sont des handicapées, et ce, avec le concours de la DJS, l’APC etc., au niveau de la maison de jeunes. D‘autres festivités ont eu lieu, notamment un défilé de mode, un gala artistique, etc. A Akbou, une exposition, un concours et un défilé de mode ont été organisés au niveau de la maison de jeunes de Guendouza. La section des scouts de la commune de Oued Ghir a rendu visite aux femmes à la maternité de la polyclinique de Tharga Ouzemour, alors que l’association «Lumière de Bougie» a organisé une série d’activités dont des concours de poésie et sportifs. L’association «Thikhlath» a organisé une série d’activités au centre culturel Mouloud-Feraoun d’El Kseur, et la section scout de Rémila a tenu des activités au niveau de Sidi-Aïch. Même chose à Seddouk, où une association de femmes a concocté un programme sur trois jours. Il comprend un ensemble d’activités de femmes sous forme de portes ouvertes. L’association de la femme rurale «Assirm de Boudjellil» a organisé plusieurs festivités à l’occasion de la Journée mondiale de la femme. L’UNFA a choisi la localité de Seddouk pour réunir les femmes, moudjahidate et filles de chahid des communes d’Amalou, Béni Maouche, M’cisna et Seddouk au niveau du CFPA de la commune. Cette année aura été la plus riche en activités à cette occasion.
Hocine Cherfa
