Journée mondiale contre le cancer en Algérie

Journée mondiale contre le cancer en Algérie

L’Algérie a célébré lundi la Journée mondiale de lutte contre le cancer initiée par l’Union internationale contre le cancer (UICC), en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé. Cette journée annuelle fait appel à des personnes physiques, à des associations et à des organismes gouvernementaux pour s’unir dans la lutte contre le cancer qui demeure la première cause de mortalité dans le monde.

Le cancer est à l’origine de 7,6 millions de décès chaque année dans le monde, soit plus de 13% de la mortalité mondiale. Chaque année, l’Organisation mondiale de la santé, aux côtés de l’Union Internationale Contre le Cancer (UICC), mobilise d’importants moyens pour faire reculer la charge du cancer partout dans le monde.

En Algérie, la campagne 2013 de la Journée mondiale contre le cancer met l’accent sur ​​l’amélioration des connaissances générales sur cette maladie et dissipe les fausses idées reçues sur le cancer.

Le centre anti-cancer de Misserghine sous pression

Les professionnels de santé algériens ont profité de la Journée mondiale contre le cancer pour interpeller les autorités algériennes sur la situation du centre anti-cancer (CAC) Emir Abdelkader qui fonctionne avec une seule machine de radiothérapie depuis sept mois.

La seconde machine étant en panne, les malades ont été tous basculés vers un seul appareil qui enregistre, actuellement, une surcharge et une sur-utilisation largement dépassée par rapport à sa capacité.

Une situation insupportable pour les médecins traitants du fait que toute rupture dans les séances de radiothérapie est un risque pour un malade cancéreux. Pourquoi l’appareil est en panne depuis des mois ? Selon un radiothérapeute exerçant dans ce service, «la panne dure depuis sept mois à cause de la pièce de rechange qui n’est pas disponible malgré les réclamations répétées du personnel médical auprès de la direction de l’hôpital».

Pour décrire les répercussions d’une telle situation sur les malades, le même spécialiste souligne, «bien que ce problème technique ne soit pas de notre ressort, nous sommes les seuls, nous les médecins, à subir tous les malheurs et angoisses des patients qui ne peuvent pas comprendre cette situation lorsque leur santé est mise en danger».

Ce problème a déjà fait réagir au mois de décembre le personnel médical qui avait tenu un sit-in devant le CAC en signe de protestation contre la pression exercée sur ce service avec un seul appareil qui fonctionne. «Nous avons été contraints de donner des rendez-vous jusqu’à 2015 aux malades. Actuellement, nous traitons 100 malades par jour à raison d’un mois à deux mois de traitement par malade. C’est énorme et nous prions Dieu, chaque jour pour que la 2ème machine ne tombe pas en panne», a déclaré avec regret le radiothérapeute.

Sur les raisons de ce retard pour le remplacement de la pièce manquante, le même spécialiste incombe cette situation à un problème financier pour l’achat de la pièce et à la mauvaise gestion du budget de l’hôpital».

Pour avoir plus d’explication sur ce problème, nous avons été reçus par le directeur du CAC, M. Abed. Ce dernier a souligné, pour sa part, que «la commande de la pièce a été faite au mois d’août dernier et nous attendons toujours son arrivage». «La procédure n’est pas aussi simple que l’on croit», dira le premier responsable du CAC, «vu que la procédure pour l’acheminement de cette pièce est très longue et compliquée».

Interrogé sur l’existence d’un éventuel problème financier qui aurait retardé l’achat de cette pièce, le même responsable explique, «j’ai signé un chèque de 1,5 milliard de centimes pour la commande de cette pièce au représentant du fournisseur de SIEMENS. Normalement notre commande est arrivée et se trouve actuellement au niveau de la douane pour vérification de la qualité du produit ».

Sur la pression exercée sur ce service de radiothérapie, M. Abed a souligné que un seul appareil ne peut pas répondre à toute la demande. Il y a une sur-utilisation qui risque à tout moment de nous causer un problème technique». «Malgré cette surcharge », dira le premier responsable du CAC, « nous arrivons avec les moyens du bord à satisfaire tout le monde. La preuve, le malades qui ont des rendez-vous de septembre 2013, sont convoqués pour des séances de radiothérapie».

Mokhtaria Bensaâd