Journée internationale du vivre ensemble: la contribution de l’Algérie inspirée de ses valeurs

Journée internationale du vivre ensemble: la contribution de l’Algérie inspirée de ses valeurs

CHLEF- La contribution de l’Algérie dans la paix mondiale est inspirée de ses valeurs socio-religieuses ainsi que de sa conduite politique dont la référence est à la fois historique à travers la glorieuse guerre de libération nationale, et religieuse dictée par les préceptes de l’Islam, estiment à l’unisson des spécialiste en la matière.

Les participants au 3eme forum national du saint Coran et de la civilisation, organisé fins avril dernier à Chlef, ont considéré que la paix est une valeur civilisationelle occupant une place de choix dans la

religion musulmane qui appelle au pardon, à la coexistence, au dialogue, et à la recherche constante du substrat humanitaire commun. L’Algérie, estiment-ils, à travers le projet de concorde civile puis la réconciliation nationale a donné des leçons à la face du monde en matière de rejet de la violence et de la haine sous toutes ses formes.

Approchés par l’APS, en marge de cette rencontre, de nombreux participants ont souligné que la contribution de l’Algérie à la paix mondiale est essentiellement liée à ses « us sociales et religieuses et à ses traditions politiques inspirées de son histoire et des préceptes de la religion islamique ».

« La paix est une valeur intégrante de la religion islamique et du patrimoine algérien ancestral » a soutenu, à ce propos, le conseiller du ministre des affaires religieuses et des wakfs, Omar Bafaloulou, exprimant sa conviction quant au fait que le « monde a grand besoin des hautes valeurs humaines à l’image de la compassion, du droit à la différence, et du rejet de la violence et de l’extrémisme ».

Après avoir soutenu que l’Algérie est devenue le « point de convergence de nombreux pays, de par le monde, désirant s’inspirer de son expérience réussie dans l’extraction des racines de la violence », le responsable a souligné les efforts consentis par l’Etat algérien, par le biais du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, à travers nombre de rencontres et conférences visant la promotion d’un discours religieux fédérateur rejetant l’exclusion de l’autre, « dans le soutien de ce processus visant l’ancrage du concept du vivre ensemble ».

Lui emboitant le pas, Said Bouizri , membre du Haut conseil islamique (HCI), a cité les principes de paix, d’amour, de fraternité, de tolérance, de pardon, et de coexistence pacifique comme étant des valeurs essentielles que la religion islamique vise a ancrer dans l’humanité, car l’islam est une religion universelle, a- t-il affirmé.

« Dans l’histoire, l’Algérie a toujours joué son rôle et assumé des responsabilités par des initiatives visant la réconciliation de pays et le règlement de conflits », a ajouté Bouizri, soulignant ainsi sa la présence permanente de l’Algérien dans les rendez-vous de paix et de sécurité, à l’échelle mondiale.

Dans le même sillage, le professeur égyptien Mohamed Immam Daoud de l’Université du Canal de Suez, a mis en exergue « la grande importance conférée par le Coran au dialogue spirituel, en interpelant la raison humaine par quelque 1.260 questions, a-t-il indiqué, relevant que le Coran s’adresse à la raison humaine, tout en s’appuyant sur une argumentation rationnelle dans le dialogue avec l’autre, ayant pour finalité la résolution des conflits et la promotion des valeurs de coopération et de consultation ».

« L’islam est une religion de tolérance et de pardon » a, encore, ajouté Immam Daoud, citant pour preuve le pacte de Médine, également connu sous le nom de Constitution de Médine, représentant selon lui, l’ »acte de naissance de la citoyenneté et du vivre ensemble », dont les clauses mises au point par le dernier des prophètes(QSSL) ont transformé la communauté médinoise en une communauté pluriculturelle et pluri -religieuse, partageant les « mêmes droits et les mêmes devoirs ».

— La réconciliation nationale … un modèle de paix et du vivre ensemble —

« Nous sommes sujets à des guerres spirituelles visant l’esprit de la jeunesse (…) et l’expérience algérienne dans la paix et la réconciliation remonte à l’époque de la Révolution » a, encore, observé l’universitaire égyptien, qualifiant cette expérience algérienne de « pionnière et de modèle pour différents pays en butte au problème du terrorisme ».

Pour souligner l’importance de cette journée de la paix (16 mai) pour l’Algérie, M. Bafaloulou a rappelé les affres de la décennie noire en Algérie, avant l’investiture du président Abdelaziz Bouteflika, qui a offert au pays un modèle civilisationnel concrétisé par projet de Concorde civile, puis la Réconciliation nationale, qui a donné ses fruits en permettant au peuple algérien de retrouver paix et sécurité.

Quant au professeur universitaire Bouizi (université de Tizi-Ouzou), il a estimé que l’expérience de la Réconciliation nationale en Algérie , fait figure de « référence mondiale » dans le domaine, depuis sa proclamation officielle (charte pour la paix et la réconciliation nationale) le 1 octobre 2005 avec son corolaire de décrets présidentiels n 06-93/n 06-94/n 06-95, visant nombre d’objectifs à concrétiser aux volets social, sécuritaire, éducatif et politique .

« La Réconciliation nationale et la coexistence entre les populations autochtones de l’Afrique du Nord (Amazighs) et les arabes musulmans, avec cette grande diversité de langues et dialectes et autres us et coutumes formant cette forte entité appelée Algérie est le meilleur modèle représentatif de l’expérience algérienne en matière de paix et du vivre ensemble », a soutenu, pour sa part , Bachir  Messaitfa, ex-secrétaire d’Etat chargé des Statistiques et de la Prospective.

Il  estime que la Journée internationale du vivre ensemble en paix est une opportunité « pour la mise en lumière du legs culturel algérien », selon lui, à l’origine de « l’unité nationale et du dépassement de la crise des années 90, ayant abouti à la paix, grâce à la concorde et à la réconciliation ».

Dans cette perspective, M.Messaitfa s’attend à ce que le prochain siècle soit celui  de « la tolérance religieuse et du dialogue des civilisations », considérant, néanmoins, que le meilleur moyen de consacrer la paix mondiale est d’investir dans le patrimoine et l’histoire de l’Islam, et tout ce qui est en relation avec l’autre (christianisme, Islam d’Andalousie, les amazighs et arabes d’Afrique du nord) .



« Les expériences de vivre ensemble durant les conquêtes musulmanes ont toutes été positives, pas seulement au plan humain, mais également en matière d’urbanisme, en donnant lieu aux grandes cités andalouses, au même titre qu’au volet de la coopération scientifique (traduction entre autres)  » a-t-il conclu.

L’Assemblée générale des Nations unies, et à l’initiative de l’Algérie, a adopté à l’unanimité une résolution par laquelle elle proclame le 16 mai Journée internationale du vivre-ensemble en paix, selon la Mission permanente de l’Algérie auprès de l’Organisation des Nations Unies, qui signale l’inscription de cette démarche algérienne, parrainée par plus d’une centaine d’Etats-membres de l’ONU, dans le cadre des efforts de promotion des valeurs de la culture de la paix et de la réconciliation au niveau international.

L’Assemblée générale a désigné l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) comme institution internationale chargée de faciliter la célébration de cette Journée internationale du vivre-ensemble, en collaboration avec les autres organismes compétents.

Cette journée sera célébrée à travers des initiatives éducatives et des activités de sensibilisation visant à promouvoir la réconciliation, le vivre-ensemble en paix, la tolérance, la coexistence pacifique, la cohabitation harmonieuse, la compréhension et le respect mutuel, sans distinction de race, de nationalité, de sexe, de culture, de civilisation, de langue ou de religion.