Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes,Une situation non catastrophique en Algérie

Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes,Une situation non catastrophique en Algérie

Des représentantes du Maroc, de Tunisie et d’Espagne ont participé à sa célébration à Alger.

«La situation en Algérie est loin d’être catastrophique» a appuyé hier Mme Souâad Bendjaballah, ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, lors d’un point de presse dispensé en marge de la cérémonie de célébration de cette journée. Nous n’avons rien à nous reprocher dans ce domaine et «je peux dire que l’Algérie est en avance par rapport à nombre de pays de par le monde» a-t-elle ajouté. Répondant à L’Expression à propos des harcèlements sexuels subis par les femmes, constatés ici et là en Algérie et très souvent occultés, dans les différents rouages administratifs, économiques dans les secteurs tant publics que privés, la ministre a tenu à souligner que des «mécanismes juridiques ont été mis en place par les autorités pour protéger la femme contre ces comportements néfastes, et il appartient aux victimes de les signaler» aux supérieurs hiérarchiques ou même déposer plainte auprès des autorités compétentes. Les activités actuelles de son département contre toute forme de violence, sont menées en «synergie avec tous les autres ministères» pour que cesse le harcèlement physique dans le travail tout comme le harcèlement moral dont il ne faut pas négliger les effets négatifs, a-t-elle expliqué. Et de poursuivre: «La violence se situe aux niveaux religieux, politique, culturel, social, économique. La première victime dans une guerre, rappelle-t-elle, est la femme.»

Les communicateurs qui se sont succédés à la tribune de cette rencontre à laquelle a participé un grand nombre d’étudiants de l’Ecole nationale de journalisme et des sciences de l’information, invités spécialement à ce petit séminaire car «futurs fers de lance» par leurs écrits dans la lutte contre la violence, ont tour à tour décrié la situation d’oppression de la femme. Ainsi, la représentante de l’Espagne a déploré que «la justice et la police ne semblent pas comprendre» ce phénomène qui tend à s’amplifier de plus en plus. Elle a souligné dans son intervention, les nécessaires actions de «prévention, de sensibilisation et détection» dans la lutte pour la dignité de la femme. Elle a indiqué que des «tribunaux spéciaux» ont été créés en Espagne pour traiter ces cas de violence. De son côté, la déléguée marocaine, qui représente l’organisation «Insaf» de protection des mères célibataires et leurs enfants nés hors mariage, a plaidé contre l’emploi de filles mineures âgées de 7 à 15 ans à peine comme «petites bonnes», des subsahariennes notamment, dont la situation souffre d’un «vide juridique déplorable.» La messagère tunisienne a pour sa part souligné les efforts de son pays pour l’émancipation de la femme en rappelant «l’interdiction de la polygamie et du comportement violent en famille, promulguée le 13 Août 1956.» Elle a ajouté qu’une «stratégie nationale de prévention contre la violence a été arrêtée le 25 novembre 2008». La communicante algérienne a pour sa part regretté qu’il n’existe point de «loi claire qui condamne la violence en milieu familial». Elle a indiqué qu’il ne reste «plus que 25 signatures pour que le projet (ou l’avant-projet) de loi relatif à la violence contre la femme ne soit étudié par l’assemblée».

Il reste à «exécuter la stratégie déjà adoptée en 2006» a-t-elle encore précisé. Il y lieu de signaler que les violences, tous genres confondus, enregistrées depuis janvier au mois d’octobre 2012, s’élèvent à pas moins de 2.207 cas, selon le représentant de la Gendarmerie nationale, parmi lesquels figurent 64% de femmes au foyer, 20 étudiantes, 11 travailleuses, cas auxquels il faut ajouter 231 kidnappings. Un point d’espoir: «99,4% des victimes d’actes de violence ont poursuivi leurs auteurs», selon le représentant de la Dgsn.