Ils seraient 340.000 enfants à être déjà obligés de travailler, en Algérie, a-t-on révélé en marge de la célébration de la Journée internationale des droits de l’enfant.
En Algérie, il y a environ 500.000 élèves de moins de 16 ans qui quittent l’école, chaque année. Du coup, on se pose des questions sur le sort de tous ces enfants déscolarisés. Certainement, plusieurs d’entre eux sont exploités ou poussés à exercer de petites activités commerciales pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Ce dernier tire la sonnette d’alarme et appelle les autorités à se pencher sérieusement sur cette question épineuse. « Vous savez, on compte plus de 300 000 enfants exploités en Algérie.
Il est temps de parler de ce fléau qui gangrène la société algérienne et devient de plus en plus inquiétant », dira un intervenant. Pour rappel, cette journée, dédiée chaque année à l’enfant, coïncide avec le 20 novembre, la date anniversaire de la signature, en 1989, par 191 pays dont l’Algérie, de la convention internationale des droits de l’enfant.
La question du travail des enfants a été évoquée sous plusieurs aspects, notamment, social, économique et politique. Il a été également question d’un autre mal qui frappe les enfants dans notre pays, celui des abus sexuels et de la violence.
Les enfants sont victimes de ce genre de maltraitances, et aucune assistance, ou presque, ne leur est portée. Selon Mme Haddad, psychologue clinicienne, « en matière d’assistance sociale, l’intervention dans les foyers est quasi-nulle, à cause de l’absence d’un statut pour les assistants sociaux, qui leur permettrait d’élargir leur action auprès des enfants ».
Elle ajoutera : « les assistants sociaux sont réduits à des paramédicaux, qui interviennent après que le mal a été fait », a-t-elle expliqué. Outre la sensibilisation, la solution demeure entre les mains des pouvoirs publics qui doivent « se tourner encore plus vers la question de la protection de l’enfant par la mise en place d’une politique globale, qui profitera aux foyers et par ricochet à l’enfant ».
D’autre part, le travail des enfants est lié directement à la situation économique des ménages. Beaucoup d’enfants, souvent en très bas âge, sont contraints de monnayer leur force de travail à de très bas prix et à se fourvoyer dans l’informel pour subvenir à leurs propres besoins et ceux de leurs familles.
C’est, selon les conférenciers, un problème « liée à la dégradation générale du niveau de vie, qui oblige les enfants à se charger de tâches économiques, au lieu de se consacrer à leur scolarité », a-t-on constaté. Et c’est généralement cette rupture avec le monde scolaire qui les mène à d’autres fléaux et abus de toutes sortes.
Pour y faire face, il faudrait « un travail de sensibilisation permanent, aussi bien auprès des enfants que des parents, à travers des sorties dans les écoles et l’organisation de conférences dans les différentes institutions publiques » ont préconisé les conférenciers.
Cela doit passer, selon ces derniers, par « une collaboration entre les différents organismes oeuvrant pour promouvoir les droits de l’enfant, telles que les associations, le bureau national de l’enfance et les institutions de l’état ».
Ali Karimou