Elle indique que les structures de soins ont pour fonction d’assurer l’accueil, le suivi et la prise en charge médicale des patients. Elles permettent également l’accès à une prise en charge globale, ce qui suppose une coordination des aspects médical, social et psychologique de l’infection par le VIH.
« L’épidémie de sida a montré que le système de soins doit favoriser cette coordination et faciliter la communication entre les professionnels de la santé, les professionnels du secteur social et les patients », a-t-elle appuyé.
« L’accueil qu’il convient de réserver aux personnes atteintes par le VIH est bien évidemment le même que pour n’importe quel patient », a-t-elle souligné.
Il est cependant nécessaire, selon elle, d’être très attentif aux conditions d’accueil compte tenu de l’angoisse des patients et des proches, qui peut être importante, notamment lors du premier contact avec une structure de soins ou en cas de complications.
« Annoncer à une personne qu’elle est séropositive peut s’avérer très délicat. En parler reste un tabou dans une société mal informée sur la maladie », a-t-elle ajouté.
Le président de l’Association nationale de prévention et de lutte contre le sida et consultant en VIH, Ahcène Boufenissa, signale aussi que l’infection par le VIH et la gravité du pronostic du sida sont à l’origine d’inquiétudes multiples. « Nous procédons donc à trois tests de dépistage pour confirmer l’infection.
Ceci permet au patient, par la même occasion, de mieux se préparer psychologiquement », fait-il savoir. Selon lui, la séropositivité a souvent des conséquences sur la vie relationnelle, affective ou sociale.
Les difficultés liées à l’infection par le VIH peuvent aussi s’ajouter à des difficultés personnelles antérieures. Ainsi, des personnes porteuses du VIH peuvent cumuler des difficultés de différents ordres, dont le rejet familial.
« L’accompagnement du malade et de sa famille, en établissement ou à domicile, fait partie intégrante des actions de l’association. L’accompagnement implique la capacité à être présent auprès des personnes, à répondre autant que possible à leurs questions et à leurs attentes.
Quoique parfois, les psychologues eux-mêmes ne peuvent rien faire face à des cas de dépression majeure à cause de cette maladie », a-t-il ajouté.
Les institutions offrent des conditions de prise en charge qui tiennent compte des besoins psychologiques et de la souffrance de la personne, même s’il est souvent difficile pour les personnes atteintes, selon Boufenissa, d’y prendre part, souvent pour cause de confidentialité.
L’infection par le VIH n’impose pas systématiquement un suivi psychologique ou psychiatrique. Mais la prise en charge des patients impose aux services et aux équipes soignantes de rendre accessible aux personnes qui le désirent un soutien psychologique qualifié.
« Le psychologue peut proposer un soutien ou un suivi aux patients qui le demandent. Pour cela, il informe sur les possibilités de consultation existantes et, si nécessaire, les développer », a-t-il averti.
« Certaines personnes ne souhaitent pas informer leur entourage de leur état de santé. Elles vivent parfois des situations d’isolement. C’est dans ces cas-là qu’il faut prendre contact avec les professionnels de la santé », a-t-il conseillé.