Choyé par ses parents, protégé par des textes législatifs, l’enfant algérien a tout pour être heureux. Cependant, les avis sont nuancés sur sa situation en Algérie.
Certains considèrent qu’il jouit de tous ses droits. D’autres apparentent la situation de l’enfance en Algérie à un véritable calvaire puisque d’énormes problèmes socio-affectifs, liés à la démission des parents, affecteraient la vie des enfants dès la petite enfance.
Une étude établie par Children’s World sur le bien-être des enfants dans quinze pays, classe les enfants algériens à la quatrième place des enfants les plus heureux au monde. Cette étude, publiée au mois de mai 2015, qui a enquêté sur plus de 50.000 enfants âgés de 8 à 12 ans, établit le bien-être à partir d’indicateurs multidimensionnels tels que la relation avec la famille, l’entourage, la vie scolaire et l’environnement.
Pour le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), Mustapha Khiati, « sur le plan législatif, l’enfant algérien a droit aux meilleurs textes. Deux grandes avancées ont été obtenues avec l’aménagement du code pénal en 2013 et le durcissement des peines contre la mendicité et la brutalité faite à l’enfant et la loi du 15 juillet 2015 relative à la protection de l’enfant ». Toutefois, souligne le professeur Khiati, « on attend toujours les textes d’application ». Estimant qu’il « est urgent de faire appliquer et respecter les lois promulguées » et protéger réellement l’enfant. Revenant sur les résultats de l’étude établie par Children’s World qui place l’enfant algérien à la 4e place des enfants heureux au monde, le président de la Forem, tout en affirmant qu’il est surpris par ce classement, reconnaît que « l’enfant algérien est très choyé au sein de sa famille qui ne lui refuse rien et fait des sacrifices ».
Néanmoins, la démission parentale est flagrante. Notre interlocuteur estime qu’il est « grand temps que les parents prennent leurs responsabilités et continuent à encadrer leurs enfants » pour leur éviter tout dérapage aux conséquences fâcheuses. Les enfants demeurent la proie facile des prédateurs. Il avoue que « beaucoup de délits ne remontent pas à la surface notamment l’inceste qui reste un tabou aggravé par l’absence de dépôt de plainte ». En effet, des statistiques révélées en 2015 font état de 10.000 à 13.000.00 enfants victimes d’abus sexuels chaque année. Dans cette situation déplorable, le président de la Forem soutient que « la situation est meilleure qu’avant. Des efforts ont été déployés par la société civile et les institutions de l’Etat ».
Les textes doivent être appliqués pour assurer un environnement plus favorable qui garantisse un épanouissement à l’enfant, « né pour être heureux ».