« Beaucoup reste à faire ». Tel est le constat, amer, fait par Kheira Messaoudène, commissaire divisionnaire et chef du bureau de protection de l’enfance à la Direction générale de la Sûreté Nationale (DGSN), invitée de la rédaction de la Chaîne III de la Radio Algérienne, ce dimanche 01 juin, à l’occasion de la Journée internationale de l’enfance.
Plus de 6.000 actes de violence ont été commis à l’encontre des enfants durant l’année 2014. 3.533 cas sont liés à des maltraitances physiques, dont 1.663 des sévices sexuels. 1.700 autres cas ont été constatés en 2015, dont 517 pour des motifs sexuels, a confirmé la commissaire divisionnaire de la DGSN.
Quelque 195 cas de disparition d’enfants ont, par ailleurs, été signalés en 2014. En 2015, la Sûreté nationale a recensé 195 cas de tentatives ou d’agressions sexuelles, a rajouté Mme. Messaoudène.
« Il reste beaucoup à faire », a réitéré cette responsable. Pour lutter contre ces formes de violences à l’égard des enfants, Kheira Messaoudène a annoncé la création à travers le pays d’une cinquantaine de brigades de protection de l’enfance,dont trois mobilisées au niveau de la capitale, a rapporté la même source.
Évoquant les agressions sexuelles à l’égard des enfants, la représentante de la DGSN a reconnu la difficulté à détecter des cas se produisant en milieu familial. Ce n’est qu’à la suite de la fugue d’un enfant ou de son hospitalisation que les éléments de la Sûreté nationale sont alertés.
Absence de la « culture de la dénonciation »
Cette commissaire a aussi annoncé la création d’un numéro vert destiné aux alertes sur des sévices subis par des enfants. Elle déploré l’absence de la « culture de la dénonciation », nourrie par la passivité des citoyens. Mme. Messaoudène a estimé qu’il faut apprendre à l’enfant à se défendre et contacter les services de police pour alerter des sévices subis.
L’invitée de la rédaction de la chaîne III a aussi commenté l’usage des jeunes enfants dans les pratiques de mendicité, affirmant que la DGSN mène des campagnes pour éradiquer cette situation, avouant que ses éléments « tournent en rond », faute de centres d’accueil.
La commissaire a, en outre, fait état de la création d’unités spéciales, chargées de surveiller les infractions, souvent très graves, « observées sur les réseaux sociaux donnant à voir des scènes de violences contre des enfants.