Journée internationale de la lutte contre la corruption, Qui peut freiner la «rachwa» ?

Journée internationale de la lutte contre la corruption, Qui peut freiner la «rachwa» ?

C’est aujourd’hui que le monde célèbrera la Journée internationale de la lutte contre la corruption. Une journée marquée par le nouveau slogan choisi par l’Organisation des Nations unies contre le crime et la drogue (UNODC) : «Zéro corruption, 100 % Développement».

Chez nous, la corruption, généralement désignée sous le vocable de «rachwa», s’est enracinée même les plus jeunes qui n’hésitent pas à vous demander de l’argent ou des «cadeaux» pour régler vos problèmes.

Cela sans compter les scandales financiers qui ont secoué plus d’une entreprise publique, à l’image de Sonatrach où une vingtaine de hauts cadres sont accusés de pots-de-vin. «Zéro Corruption, 100 % Développement», tel est le slogan choisi par l’ONU contre le crime et la drogue (UNODC) pour célébrer, aujourd’hui, la journée Internationale de lutte contre la corruption, la 10e du nom cette année.

En Algérie, cette journée sera l’occasion de parler de la lutte contre la corruption, notamment des grosses affaires de détournement de deniers publics dans lesquelles sont impliqués des responsables d’entreprises nationales ou de banques publiques. C’est une occasion pour évoquer avec plus de chiffres le nombre d’affaires liées à la corruption et celui des personnes accusées, dont plusieurs en fuite à l’étranger.

C’est une occasion, surtout, de rappeler que la corruption est en train de d’étendre ses tentacules à de nouveaux secteurs qui, jusqu’ici, étaient à l’abri de ce fléau.

Selon une source judiciaire, les affaires de corruption recensées avoisinent les 800 cas en Algérie, pour lesquelles plus de 1 000 personnes ont été emprisonnées, alors que certaines demeurent recherchées par la justice et les services de sécurité. La corruption en 2013 a engendré plus de 10 000 milliards de centimes de perte sèche pour l’économie nationale, d’après la même source.

Des transferts illégaux de fonds vers des pays étrangers ont été enregistrés cette année par les services de sécurité (police et gendarmerie), dans le cadre de plusieurs affaires de corruption et de détournement de fonds publics. Les affaires de détournement et les scandales financiers ont défié, en 2013, la chronique.

Après le scandale de Sonatrach et celui de la Cnan, les gendarmes enquêteurs, spécialisés dans le traitement des affaires de corruption avaient mené, en mai dernier, une grosse enquête touchant plusieurs agences d’une grande banque publique.

13 cadres de plusieurs agences implantées à l’est, notamment des directeurs et des chefs de service, ont été arrêtés pour transferts illégaux d’importantes sommes d’argent vers l’étranger.

Des arrestations à la pelle que les gendarmes de la section de recherches de la Gendarmerie nationale de Skikda ont opérées, durant plusieurs jours, à travers le territoire national. Il en est ainsi de certaines agences bancaires implantées à El-Khroub (Constantine), Skikda et Annaba, dont les directeurs ont été arrêtés.

Une quinzaine d’accusés est poursuivie pour plusieurs chefs d’inculpation, dont notamment ceux de transfert frauduleux de capitaux vers l’étranger, faux et usage de faux, blanchiment d’argent et abus de fonction. Les quinze prévenus avaient, pour leur stratagème, procédé à l’ouverture de comptes bancaires, sous leurs noms, à l’étranger.

Sofiane Abi