En collaboration avec le forum El Moudjahid, l’association Machaal Echahid a organisé, hier, une conférence intitulée « Ensemble pour une campagne de sensibilisation sur les dangers des mines ».
En plus du corps diplomatique accrédité à Alger, plusieurs personnalités ont assisté à cette rencontre aussi émouvante qu’enrichissante sur le plan historique. Profitant de cette célébration, M. Abbad, président de l’association Machaal Echahid, a annoncé qu’une campagne sera lancée dès aujourd’hui, à Bechar, pour planter dans chaque endroit déminé un arbre. Dans son intervention, le colonel Hocine Hamel, chargé de la dépollution de la région Est de la 5e région militaire, a annoncé que d’ici 2017, l’Algérie aura déterré la dernière mine antipersonnel et sera, ainsi en accord avec la convention d’Ottawa, du 5 octobre 1996, signée par l’Algérie. Cette dernière stipule qu’il est interdit l’emploi, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel. Ainsi, les dernières statistiques révèlent qu’il reste à ce jour moins de 3 millions de mines sur les 11 millions qui ont été disséminées sur les frontières Est-Ouest (lignes Challe et Morice) durant la guerre de libération. Ces mines ont causé la mort ou la mutilation des membres inférieurs ou supérieurs de beaucoup de personnes, outre des moudjahidine, des familles entières et des enfants. D’ailleurs, un documentaire de 15 minutes de l’ENTV, de la journaliste Faïza Mokrane, diffusé lors de cette rencontre, a montré des personnes blessées avec des séquelles indélébiles. La dernière victime est un écolier de 10 ans, mort à Biskra, le 21 avril 2011 avec une mine qui lui a explosé en pleines mains. Le colonel Hocine Hamel évoquera dans son exposé les difficultés rencontrées sur le terrain lors du déminage. Il citera plusieurs étapes pour la dépollution des zones qui relève de la mission de l’Armée au niveau des frontières. L’ONG Handicap International, présente depuis 2007 en Algérie, a développé en 2010, pas moins de 8 micro-projets financés sur les zones minées (Tébessa, Souk Ahras, Tarf, Bechar, Tlemcen et Naâma). Selon Salima Rebah, chef de projet, Handicap International participe avec deux volets dans le cadre du déminage. Le premier concerne l’éducation et la sensibilisation sur les risques des mines et engins explosifs et le second s’intéresse à l’appui et à l’assistance aux victimes. Sur un autre plan, Handicap International a formé des psychologues sur le traumatisme et le psychotrauma pour animer les thérapies de groupe. Quant au président de l’association Solidarité des handicapés et victimes de mines de la wilaya de Tarf, Youcef Rafai, il a émis le souhait que les autorités promulguent un statut particulier pour les victimes des mines. « Ils sont 485 handicapés recensés mais il y a d’autres victimes qui ignorent l’existence de l’association », dira-t-il. Comme il a émis le vœu que la pension allouée à ces victimes (12.000 dinars) soit revue à la hausse vu la cherté de la vie.
Rabéa F.