Le président Abdelaziz Bouteflika cultive magistralement l’art de surprendre son monde. Il vient d’en faire encore aujourd’hui une démonstration. Cela en recevant pour la deuxième année consécutive à la résidence d’Etat de Zeralda une délégation de femmes conduite par Mounia Meslem, ministre de la Solidarité et de la Famille et sa jeune collègue de la Poste et des technologies de la communication Imane-Houda Faraoun.
Des femmes cadres supérieurs de l’administration et du monde de la culture, ainsi que des représentantes des différents corps de sécurité ont assisté à cette rencontre entre le président Bouteflika et la délégation des femmes considérée comme porteuse de symboles au pluriel.
Elle est précédée ce matin du traditionnel message, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des droits de la femme. Lequel message rappelle en substance les nouveaux acquis en faveur de la femme algérienne, à la faveur de la révision constitutionnelle. « Nul doute que la révision constitutionnelle consacre un nouveau saut qualitatif en faveur de la femme en matière d’emploi et d’accès aux postes de responsabilité, un progrès qu’il convient de traduire dans les faits pour parachever le renouveau de la Nation », a écrit le président dans son message.
Mais le message subliminal de la rencontre s’adresse au groupe des 19, auteurs de la fameuse lettre à travers laquelle ils réclamaient à voir le président Bouteflika pour vérifier qu’il dirige bien le pays. A cette lettre, dont certains signataires sont des « amis » du président, il a répondu par un mépris souverain.
Aujourd’hui, il a choisi le moment et le lieu de recevoir une délégation de femme. Mais avec deux illustres absentes qui étaient jusque-là de toutes les cérémonies organisées par le président Bouteflika en faveur des femmes. On l’aura deviné : puisqu’il s’agit de Khalida Toumi et Zohra Drif qui ont trahi l’amitié du président Bouteflika, en prenant part à une initiative pour le moins suspecte. En faisant ainsi cet honneur à la délégation de femmes avec lesquelles il a pris le temps d’échanger sur la situation politique du pays, le président Bouteflika a répondu, à sa façon, à la lettre des « 19-4 ».