Ils sont 350.000 malades atteints de polyarthrite dont 75% sont des femmes. C’est suffisant pour que l’Observatoire algérien de la femme (OAF) tire la sonnette d’alarme et organise une journée d’information sur cette inflammation des articulations dont l’origine reste méconnue.
Hier, des médecins, des membres des associations de femmes et des artistes sont venus écouter les communications de deux professeurs en rhumatologie. Le Pr Aïcha Ladjoudj, chef du service rhumatologie au niveau de l’établissement hospitalier spécialisé de Ben Aknoun a, dans son intervention, parlé des traitements.
Ces derniers sont prodigués gratuitement au niveau de l’hôpital. «Mais il existe actuellement d’autres thérapies qui font partie de la nouvelle biothérapie qui traite la destruction articulaire», a-t-elle indiqué. En parlant de la maladie, elle observera qu’elle est sournoise. Conseil : il ne faut jamais faire fi les premiers signes car la pathologie évolue petit à petit par poussées et rémissions.
Elle attaque presque toutes les articulations. Le Pr Wahiba Mameri, chef du service rhumatologie au niveau de l’hôpital central de l’armée, a également mis en exergue l’importance de sa détection précoce. « Le diagnostic doit se faire au premier stade à savoir avant les six mois », conseille-t-elle. Elle notera au passage que la prise en charge du malade doit être multidisciplinaire. Un psychiatre, un médecin de réadaptation, un podologue, un psychologue, une infirmière, un kinésithérapeute, une assistante sociale entre autres, doivent se pencher sur la polyarthrite.
De son côté, Mme Chaia Djafri, présidente de l’OAF, a indiqué que cette maladie qui touche particulièrement les femmes, détruit leur santé et leur féminité. «Les mains sont déformées par l’inflammation et la femme atteinte ne peut même pas boutonner sa veste», précise-t-elle. Autre particularité de cette pathologie : elle atteint les femmes entre 30 et 50 ans, «c’est-à-dire au moment où la femme est la plus active». «Malheureusement, indique-t-elle, la femme atteinte de polyarthrite souffre parfois d’une autre maladie celle de l’incompréhension de son entourage et notamment de son époux qui la rejette, le plus souvent, par manque de solidarité».
«L’ignorance qui entoure cette maladie fait qu’elle arrive à détruire les patients sans qu’ils s’en rendent compte», affirme Mme Djafri en précisant que les malades sont parfois mal orientés dans leur traitement.
A cet effet, l’Observatoire algérien de la femme compte multiplier les actions d’information pour sensibiliser sur cette pathologie avec l’apport des artistes, des associations de femmes et des médias.