Journée d’information médicale sur le cancer du sein, Pour un diagnostic précoce

Journée d’information médicale sur le cancer du sein, Pour un diagnostic précoce
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Tout en mettant l’accent sur les avantages du diagnostic précoce, le professeur Bouzid, chef de service au CPMC du CHU Mustapaha-Pacha, a estimé que « les choses ont beaucoup changé et évolué avec l’introduction systématique des outils de soins permettant ainsi aux patients de guérir et de vivre plus longtemps ».

En Algérie, le registre des cancers a fait ressortir 80 nouveaux cas de cancer du sein sur un échantillon de 100.000 femmes en 2009. 1.142 nouveaux cas de cancer féminin sont détectés chez la tranche d’âge des 45 ans. 5 à 10% des cancers diagnostiqués relèvent d’un contexte génétique. C’est ce qu’a indiqué hier le professeur Hammouda, chercheuse à l’Institut national de la santé publique (INSP), lors d’une journée d’information médicale tenue, hier, à la salle de conférences de l’hôtel Riadh de Sidi Fredj.Tout en présentant les nouvelles données sur l’incidence du cancer du sein, la spécialiste a souligné « qu’il a été enregistré une augmentation de 150% de nouveaux cas entre 1980 à 2005 ».

Selon elle, cela s’explique par « les changements de l’environnement, l’hygiène de vie et l’allongement de l’espérance de vie particulièrement chez la femme ». Le contraste est saisissant avec les pays développés. On enregistre dans ces derniers une diminution des nouveaux cas d’atteinte de cancer du sein et une baisse de la mortalité des patients, estimée à 50% grâce aux progrès thérapeutiques et à l’amélioration des techniques de dépistage. Selon le professeur Hammouda, en 2012, « les données médicales ont indiqué que le cancer du sein est le second cancer dans le monde avec 1,67 millions de nouveaux cas par an. Il cause 8,2 millions de décès et ce, après le cancer des poumon ». C’est aussi « le premier cancer chez les femmes, soit 883.000 cas dans les pays en développement ».

Propos rassurants

« Le cancer représente aujourd’hui un problème majeur de santé publique », a constaté M. Boubrit, professeur au CHU Beni Messous. Actuellement, dira-t-il, « beaucoup confondent entre dépistage volontaire et dépistage précoce », selon lui. Il a expliqué que « le dépistage volontaire est destiné aux femmes asymptomatiques alors que le diagnostic précoce est destiné à la patiente symptomatique ou présentant des facteurs de risque ». Evoquant l’hérédité, il précisera « que 5 à 10% des cas sont liés à la prédisposition ». « Les moyens existent pour un diagnostic clinique, l’imagerie diagnostic conventionnelle et interventionnelle, la cytologie et l’histologie », a-t-il rassuré. « La mammographie garde sa place primordiale dans l’exploration des seins et est indiquée en première intention chez les femmes âgées de 35 ans et plus », a précisé le spécialiste.

« La mammographie peut être complétée si nécessaire par une échographie », a-t-il ajouté. « Il est urgent de former des médecins qualifiés dans tous les secteurs, privés ou publics, de doter les structures de santé de plus d’équipements pour faire face à la demande enregistrée dans les différents centres d’imagerie, et aussi avoir une meilleure maîtrise des techniques d’imagerie », a-t-il conclu. La journée d’hier fut l’occasion d’un débat qui a permis de relever plusieurs points relatifs à la difficulté des femmes d’avoir accès à la mammographie, les contraintes des soins de proximité, et le pénible problème de circuit auquel est confronté le malade avant sa prise en charge.

Présent à cette rencontre, le professeur Bouzid, chef de service au CPMC du CHU Mustapha Pacha, a tenu un discours plutôt optimiste. Tout en mettant l’accent sur les avantages du diagnostic précoce, il a estimé que « les choses ont beaucoup changé et évolué avec l’introduction systématique des outils de soins permettant ainsi aux patients de guérir et de vivre plus longtemps ». Aujourd’hui, dira-t-il, « l’espérance de vie chez les femmes est passée à 78 ans ». « 80% des cas de cancer peuvent guérir contrairement aux sujets diabétiques qui ne guérissent pas et vivent avec ce mal », a-t-il fait remarquer.

Rym Harhoura