A l’étranger, il y a des cabinets de plus de… 700 avocats. Faut-il rendre obligatoire la formation? La question reste posée.
Sous l’égide de l’Union internationale des avocats, le Comité national continue sa série de rencontres avec les robes noires, celles de la défense des partenaires de la justice, des universitaires, des responsables des secteurs ayant un lien solide avec Dame magistrature. A ces rencontres, assistent d’éminents visages des barreaux d’Afrique du Nord, d’Europe et d’Algérie.
Leurs communications font figure d’oeuvres essentielles dans les colloques nationaux et internationaux. Les organisateurs, tous des avocats jeunes notamment, font tout pour que ces réunions connaissent un franc succès. Les invités viennent toujours avec le souci de donner un plus aux barreaux d’Algérie et aussi souvent s’en retournent avec de gros acquis nés chez nous en matière de défense, de droit, de procédures nouvelles créées dans le feu de l’action de l’avocat.
Une journée d’étude consacrée à «l’avocat et au droit de l’information» a été organisée samedi dernier à Boumerdès en étroite collaboration avec le conseil de l’Ordre local et en présence de nombreux avocats dont plusieurs bâtonniers ainsi que des invités de marque venus de pays frères et voisins et européens.
Notons la présence du wali de Boumerdès, respectivement Tayeb Louh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Daouadi Medjrab, directeur central était parmi les invités de marque tels Baghdad Hemaz, avocat aux barreaux de Poitiers et Paris et Tarek Zouhaïr du barreau de Casablanca. Après un émouvant Kassaman et l’audition de quelques versets du bâtonnier, Ahmed Benantar, entouré à la tribune de Maître Mohamed El Amine Benabdallah, Maître Bachir Hadj Chaâbane et Mohamed Sahraoui.
Le bâtonnier, membre exécutif du Comité national de l’Union internationale des avocats a rendu un vibrant hommage à tous les partisans d’une défense forte pour une justice aussi forte. «Le choix de ce sujet s’impose de cinq jours car la modernisation est là et l’avocat doit doubler et dépasser l’achat (une de la défense des droits du citoyen et ne pas s’arrêter en si bon chemin) car les axes que doit dénoncer l’avocat portent essentiellement autour de l’avocat et les nouveaux horizons de l’information, la situation de l’avocat algérien par rapport au droit de l’information (délits et perspectives). Les sujets feront d’ailleurs l’objet d’un intense et riche débat et les idées n’ont pas manqué.
La première bâtonnière du pays et du Monde arabe, Ouafia Sidhoum, a été longuement applaudie et encouragée alors que Maître Saddek Chaïb, avocat à Alger, secrétaire régional (Afrique du Nord) de l’Union internationale des avocats, s’affairait à nouer des relations professionnelles avec des confrères étrangers. Maître Hayet Bendahmane, membre du barreau veille au grain. Intervenant au nom du ministre retenu par un calendrier pas possible, Daouadi Medjrab, directeur des affaires civiles, a salué l’assistance par la transmission de chaleureuses salutations de Tayeb Louh qui, décidément, n’arrive pas encore à trouver un «créneau» pour effectuer un saut à Boumerdès, cette cour jeune et dynamique comme son bâtonnier.
Puis l’orateur a rappelé brièvement «les grands pas de la réforme de la justice, priorité des priorités du programme du premier magistrat du pays, défenseur n°1 de l’indépendance de la justice et du juge. Le choix de Louh en la personne de Medjrab n’est pas hasardeux. Ce directeur frise la perfection dans tout ce qu’il a réalisé avec une déconcertante loyauté envers la justice. Puis ce fut au tour de Mohamed El Amine Benabdallah de prononcer un petit sympa speech.
Rida Saïm, le directeur des activités de l’Union internationale des avocats, a mis l’accent sur le grave retard de l’avocat algérien quant à la formation continue et à l’absence des cabinets d’avocats (avec s): «Il faut profiter des expériences des avocats voisins qui n’ont pas une longueur d’avance, mais vingt. Nous sommes très loin de la formation et le pire, c’est que les avocats font dans le «cavalier seul» alors qu’ailleurs, il y a des cabinets de plus de… 700 avocats. Faut-il rendre obligatoire la formation? La question reste posée.
Pour Maître Hemaz, de France, partout le numérique «traîne encore la patte» et la modernisation n’est pas généralisée. Il y a encore des avocats français qui ne savent pas encore manipuler le «moderne».
C’est un travail long, harassant et il faut beaucoup de patience pour généraliser la modernisation, la signature électronique et lui accorder la valeur juridique.
La collecte du renseignement exige une convention internationale où l’avocat donne tous les renseignements, les plus secrets possibles car ils concernent les justiciables. «Ici, la responsabilité est grande si le piratage fait des siennes. Il y a des risques de poursuites civiles», a dit l’orateur.
Parmi l’assistance, nous notons la présence de Ouahiba Morsli, la présidente du tribunal administratif et Mohamed Farek, le commissaire de l’Etat, ce qui a rehaussé aux côtés de Fkir, le procureur général, cette journée d’études que seuls les absents ne pourront apprécier. Beaucoup a été dit. Des questions par dizaines autour des réponses aussi droites que «l’autoroute de l’information». Le plagiat a aussi a été évoqué et la justice… saisie! Les débats ont été à la hauteur de cette journée d’étude.
Les invités ont donné beaucoup de précisions autour de l’avocat et de l’information. Le développement en tout a été au centre des débats très sereins et constructifs qui ont permis d’avoir une nette idée autour des nouveaux horizons de l’information. Le bâtonnier Chalat Ismaïl a suivi avec beaucoup d’intérêt les interventions de Ghenaï Ramdane qui, comme d’habitude, a été très académique dans sa communication. L’essentiel à retenir et le franc succès qu’a connu cette journée où les Fateh, Naouel Tassadit, Hizia ont tout fait pour garantir un excellent fonctionnement de cette journée à marquer d’une pierre blanche pour tout Boumerdès.
Notons l’activité débordante des membres du conseil de l’Ordre local et le précieux apport de la jeune secrétaire générale de la cour de Boumerdès reconnaissante vis-à-vis des robes noires. Ce genre de rencontres ne fait que renforcer le rôle de la défense dans notre pays et comme le souligne Louh: «Il n’y a pas de justice forte sans défense forte.»