L’essence et le gasoil sont des carburants polluants. Pour protéger l’environnement et la santé des citoyens, un seul remède: rouler sans plomb.
Ce n’est un secret pour personne, l’essence et le gasoil sont des carburants polluants qui ont un impact sur la santé ainsi que sur l’environnement. Selon l’Office national des statistiques, sur les 5 millions de véhicules que compte le parc national, 4 750 000 d’entre eux, soit 95%, roulent avec des carburants polluants. A la longue, les polluants que sont les oxydes d’azote, le dioxyde de soufre, le monoxyde de carbone et les hydrocarbures totaux et les poussières, ont causé de nombreuses maladies et provoqué, chaque année, la mort de 1 500 personnes atteintes de troubles respiratoires, dont 40% sont des enfants âgés de moins d’un an. Devenu pour lui une préoccupation majeure, le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement a mis en place le réseau «Sama Safia» afin de contrôler et de surveiller, régulièrement la qualité de l’air.
Pour l’heure, seules deux villes, à savoir Alger et Annaba, sont dotées de stations mesurant la qualité de l’air, en attendant, prochainement, celles d’Oran et de Skikda. Intervenant à l’occasion de la journée d’étude sur la médiatisation de l’utilisation de l’essence sans plomb, organisée, mercredi, à l’hôtel Ryadh de Sidi Fredj, la représentante de Sonatrach a fait une communication plaidant en faveur de l’utilisation de carburants propres afin, indique-t-elle, de préserver l’environnement. Enumérant les nombreux défis que s’est promis de relever SH, en matière de fabrication et de contrôle de la qualité des carburants, elle est persuadée que la solution passe, obligatoirement, par la généralisation de l’utilisation de l’essence sans plomb, obtenue à partir d’un mélange d’hydrocarbures et de composés oxygénés.
D’ailleurs, qui dit essence propre, dit carburant aux normes européennes. C’est à cette seule condition, insiste la conférencière, que l’on préservera l’environnement.
D’aucuns se sont interrogés pour savoir pourquoi l’essence sans plomb est vendue moins chère que l’essence super. «C’est pour encourager les automobilistes à utiliser l’essence sans plomb que les pouvoirs publics l’ont fait», a fait savoir un cadre de l’Agence de régulation des hydrocarbures. Certes, «la spécification actuelle de l’essence sans plomb en Algérie ne mentionne pas les valeurs limites pour les aromatiques, les oléfines et l’oxygène», mais tout le monde s’accorde à dire que «la spécification relative au plomb a été réduite réglementairement de 0,65 à 0,40 g/l maximum à partir de l’année 2000». Produite uniquement à Skikda, dans les autres raffineries elle reste tributaire du programme de réhabilitation des autres raffineries, échelonné sur trois années, 2012 pour Arzew, 2013, Skikda et 2014, Alger.
Selon les représentants de la société Naftal, «la généralisation de la vente des essences sans plomb en Algérie doit, toutefois, intervenir en tenant compte de l’état du parc automobile, car les véhicules mis en service avant janvier 1987 ne sont pas, a priori, adaptés à fonctionner à l’essence sans plomb». Les carburants polluants et les vieux tacots ont encore de belles années devant eux.