Journée d’étude parlementaire sur la promotion du système juridique du handicapé : Améliorer le quotidien des 2 millions de handicapés

Journée d’étude parlementaire sur la promotion du système juridique du handicapé : Améliorer le quotidien des 2 millions de handicapés

Les handicapés peuvent à partir de ce 14 mars disposer de la carte “Chifa” et se procurer des prothèses et appareils orthopédiques.

La salle des conférences de l’Assemblée populaire nationale a abrité hier les travaux d’une journée d’étude parlementaire, consacrée à la promotion du système juridique du handicapé à la faveur des réformes nationales.

Initiée par l’APN, en collaboration avec l’Union nationale des handicapés algériens (UNHA), la journée d’étude parlementaire a permis à un panel d’experts, d’universitaires et de membres du mouvement associatif d’aborder, de façon scientifique, ouvrant la parenthèse entre la pratique et la théorie, la problématique mise en réflexion à travers huit communications traitant de la situation des handicapés, la définition des concepts en usage et les différentes formes de prise en charge proposées à cet effet.

Initiée par la Commission de la santé, des Affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’APN, en coordination avec l’Union nationale des handicapés algériens (UNHA), la manifestation traite des dispositions contenues dans les principaux articles de la loi de 2002 sur la protection et la promotion des handicapés du point de vue de la législation.

En effet une décennie après la promulgation de la loi du 8 mai 2002, la situation des handicapés a certes connu de grands changements et une évolution certaine mais sur le plan pratique, les moyens manquent pour la prise en charge effective des deux millions de handicapés algériens, tous genres confondus, et dont plus de 800.000 enfants handicapés ne connaissent pas les chemins de l’école.

Dans son allocution d’ouverture des travaux de la JEP, le président de la commission permanente de l’APN, Abdelkader Belkacem Kouadri, qui a situé l’événement dans son contexte de célébration de la journée nationale des Personnes handicapés qui correspond au 14 mars de chaque année, a affirmé que la rencontre témoigne de l’importance et de l’intérêt qu’accorde l’Etat algérien de façon singulière à la promotion, prévention et prise en charge des personnes handicapées, une composante indissociable de l’ensemble de la société.

En effet, c’est dans cette assemblée et lors de la cinquième législature, autrement dit, le 8 mai 2002, que les députés ont adopté la loi 02-09 relative à la promotion juridique des personnes handicapées. Un texte de loi qui intervient dans le cadre de la démarche du Président de la République, convaincu de la nécessité de la prise en charge de cette frange sensible de la société en vue de lui permettre d’exploiter ses capacités et de contribuer, au même titre que tous les citoyens, dans le développement et la construction du pays.

Dix ans après la loi 02-09, l’enrichissement de ses dispositions se dessine

Dix ans se sont écoulés depuis la parution de la loi et de multiples journées d’étude, des portes ouvertes ainsi que des colloques ont été organisés sur la même problématique.

C’est aussi, le moment de débattre de la loi sur le handicapé et tenter de l’actualiser en allant vers l’enrichissement de certains articles, de formuler des propositions pouvant adapter la législature aux changements opérés dans divers domaines et ceux à intégrer dans le cadre des grandes réformes politiques et sociales que vit le pays.

C’est dans ce chapitre que le président de la commission de l’Assemblée a plaidé en faveur d’une relecture de la loi, relevant les insuffisances au sujet de la prévention du handicap, avant d’appeler à l’élaboration d’un programme spécifique de prévention, en relation avec le traitement de certaines maladies qui touchent la femme enceinte, à l’origine des malformations du fœtus, les personnes âgées qui peuvent présenter des handicaps, considérant que chaque individu a la malchance de vivre huit ans handicapés durant sa vie.

L’insertion du handicapé dans le domaine de l’emploi, son accès au logement et au sport, ont été des thèmes abordés par les conférenciers mettant l’accent sur la nécessité d’aménager des espaces et d’assurer des équipements sportifs adaptés devant accompagner les personnes handicapées.

D’autres ont appelé au renforcement de l’insertion à la vie politique de la personne handicapée devant les difficultés observées qu’elle rencontre pour adhérer et activer dans les partis et se voir candidate dans leurs listes.

De son côté, le président de l’UNHA, Mohamed Rezak Nabil, a indiqué que la journée parlementaire constitue une occasion pour évaluer et valoriser le système juridique du handicapé, une façon de répertorier les aspects positifs et négatifs tout en améliorant les approches et les solutions alternatives.

La rencontre qui a été marquée par plusieurs interventions animées par des chercheurs et des universitaires sur le handicap, les maladies à l’origine du handicap, sa prise en charge sanitaire et les moyens de son insertion sociale, a permis au docteur du CHU de Blida, Messaoud Touafek, de traiter profondément le sujet de la prévention et du dépistage précoce des handicaps qui affectent 10% de la population dans le monde, débordant sur les facteurs de risques.

Le conférencier et professeur en sociologie, Salem Haddaoui, a traité de la prise en charge sanitaire du handicapé sous ses aspects en relation avec l’insertion, les systèmes de sécurité sociale en Algérie, la réalité de la protection sanitaire et médicale sous l’angle des dispositions de la loi 09/02 suggérant des recommandations pouvant aider les personnes aux handicaps de surmonter la réalité du terrain.

Une lecture de la proposition d’amendement de la loi 09/02, suivie de la présentation du plan général sur l’insertion du handicapé a réuni le panel de participants autour des discussions entre spécialistes pour contribuer à faire évoluer la législation et ainsi faire des handicaps, autant de possibilités pour survivre, de défis pour augmenter les chances et réussir dans la vie.

« Destin fatal et défi requis », un documentaire projeté, peut constituer une occasion pour plaider pour une meilleure sensibilisation sur le handicap.

Houria Akram