La stratégie de la formation et la problématique de l’emploi, entre le marché de l’enseignement supérieur et le nouveau modèle de développement économique
tel est l’énorme défi de la politique algérienne en matière d’enseignement, de formation et d’emploi, telle est également la thématique proposée à la réflexion au panel de scientifiques, d’experts et de chercheurs universitaires, qui participent à la journée d’étude parlementaire organisée hier à la salle des conférences du Conseil de la nation, au palais Zighoud Youcef.
L’objectif se propose d’aider les politiques à nous projeter en tant que pays émergent dans l’économie du savoir et des sciences et à nous placer dans l’universalité des rapports au monde, aux innovations technologiques et à nous établir dans des enseignements supérieur et de formation professionnelle pour apprendre à apprendre et comprendre pour innover et sortir des soudures.
Dans son exposé portant sur l’enseignement universitaire au cœur de la société humaine, le professeur de l’université de Constantine, Abdelkrim Benarab, s’est promené dans les espaces du marché de l’enseignement supérieur et celui du travail pour élaborer les perspectives offertes à l’économie algérienne et mesurer l’intérêt qu’accordent les pouvoirs publics à l’enseignement supérieur dans son rôle de moteur, considérant ce rôle primordial dans la construction d’une économie et d’une société du savoir à l’échelle mondiale, marquée davantage par l’investissement dans l’immatériel et l’intelligence.
Et pour comprendre la dynamique commune de l’enseignement supérieur et de la croissance économique au niveau des résultats de la recherche scientifique, il compare les 150 millions d’étudiants inscrits dans le monde en 2007, contre le million trois cents mille qui étudient dans nos universités pour poser les capacités nationales à accéder aux savoirs et à les adapter au contexte de notre société.
De cette dynamique, il revisite l’Algérie depuis 1962 et parcourt la succession des tentatives d’ajustement du marché des enseignements aux besoins du marché du travail pour sortir avec la conclusion selon laquelle l’enseignement supérieur constitue l’épine dorsale des politiques et des stratégies nationales pour affirmer la dimension sociale qui rejette l’exclusion, la quantitative qui satisfait la demande de main-d’œuvre qualifiée et adaptée, et la dimension qualitative sans laquelle point de performance économique.
Lui succédant, Mohamed Tahar Chalal, le DG de l’ANSEJ, tout en s’appuyant sur les dispositifs publics de lutte contre le chômage, s’installe dans la réalité du terrain et constate que l’emploi est le point focal des politiques économiques et sociales, une de nos actuelles priorités, notamment chez les jeunes issus des universités et de la formation professionnelle. Il prospecte les démarches et détaille le plan d’action de la politique nationale et avance ses principaux axes, situant l’appui à l’investissement dans le secteur économique créateur d’emploi, la formation, l’adaptation au poste de travail, l’accompagnement à la création des PME et les nouvelles facilités d’aides aux jeunes promoteurs de projets.
La stratégie de la formation en Algérie, entre stratégie par nécessité et nécessité de stratégie, est un autre chapitre développé par le professeur et sénateur, Abdelkrim Korichi, qui investit le millier de structures et établissements de formation professionnelle avec les 300 disciplines enseignées à plus de 680.000 stagiaires en formation, pour constater qu’entre hier et aujourd’hui, les perspectives doivent être améliorer pour sortir de la stratégie par nécessité et aller vers la nécessité de la stratégie.
De son côté, le professeur Mohamed Bahloul, économiste et directeur de l’IDRH d’Oran, se positionne entre la démocratie de l’éducation, la formation du mérite et de l’élite, considérant que la stratégie devra s’établir comme domaine de partage entre les politiques et les experts. Les travaux de la manifestation se sont déroulés sous la présidence de Rafika Kesri, ancien recteur de l’université de Boumerdès et membre du Sénat, par une allocution de bienvenue prononcée par Kamel Bounah, vice-président du Conseil de la nation.
Houria Akram