Dans le prolongement de la célébration de la Journée mondiale sur la sécurité et la santé au travail, qui coïncide avec le 28 avril de chaque année, l’auditorium du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou a abrité, hier, une journée d’étude portant sur les maladies professionnelles et les nombreux risques d’accidents en milieu professionnel ayant pour thème “Optimiser la collecte et l’utilisation des données sur la sécurité et la santé au travail”.
C’est ainsi que de nombreux praticiens spécialistes de la médecine du travail exerçant au niveau du CHU et dans d’autres structures de la santé ont animé plusieurs conférences-débats portant sur les multiples facteurs de nuisance au travail, tels que les poussières industrielles, les gaz toxiques, les bruits, les nombreux risques d’accidents, la névrose, le travail pénible posté, sans oublier l’amiante qui aura fait des ravages durant ces dernières décennies, et qui aura été la cause de nombreux cancers pulmonaires et complications respiratoires.
C’est ainsi que le Pr Zatout, chef de service de médecine du travail, a traité d’une communication très révélatrice des graves dangers constatés dans l’utilisation de matériaux de construction à base d’amiante dans le secteur du bâtiment où, dit-il, “les travailleurs sont exposés à des risques de tumeurs bénignes ou malignes sans même le savoir car le mal terrible évolue sournoisement sur plusieurs décennies avant d’aboutir à l’irréparable, d’où le rôle important des services spécialisés en médecine du travail, mais aussi des inspections du travail en matière de contrôle et de prévention pour lutter contre la présence des fibres d’amiante en milieu professionnel, mais aussi dans le domaine de l’électroménager du fait que, selon certains intervenants, une cuisinière, un congélateur ou un sèche-cheveux, par exemple, peut contenir de l’amiante sans que son utilisateur le sache”.
De son côté, le Pr Tibiche, spécialiste en épidémiologie, devait traiter de l’importance de la collecte et de la gestion des données sanitaires, telles que la nature et la fréquence des accidents et des maladies contractées en milieu professionnel, les taux de mortalité et d’incapacité professionnelles et toutes les causes de nuisance qui constituent des indicateurs fiables et des outils concrets pour assurer un travail rationnel dans le domaine de la prévention des risques d’accidents et de maladies auxquels sont exposés les travailleurs, notamment dans les secteurs des BTP, des transports, de l’éducation, de l’industrie, de la santé et de l’agriculture, pour ne citer que ceux-là.
Et si de nombreuses autres communications ont porté sur d’autres thèmes tout aussi intéressants, tels que le dépistage des asthmes professionnels, les méthodes d’évaluation des accidents de travail et des risques infectieux en milieu hospitalier, il n’en demeure pas moins qu’au cours des débats qui ont suivi les différentes communications, de nombreux intervenants ont émis de nombreuses réserves en matière de législation et de prévention des maladies et des accidents du travail en Algérie.