Dans un monde globalisé, où les menaces changent, les objectifs se redéfinissent, les enjeux se multiplient, la réflexion sur la thématique de l’institution militaire et sa relation avec le professionnalisme et le service national s’ouvre à la faveur d’une journée d’étude, la seconde organisée par l’Assemblée populaire nationale. Le moment est opportun dans la mesure où l’idée de la professionnalisation de l’armée et de la réduction à une année du service national fait son chemin.
Organisée à l’initiative de la commission de l’APN chargée de la défense nationale, les travaux de cette journée d’étude consacrée à la réflexion et au débat général du concept du professionnalisme dans les armées et sa relation avec le service national, se sont déroulés en présence d’universitaires, de parlementaires et d’élus locaux ainsi que de représentants des différents corps d’armées, d’étudiants et de la société civile.
Deux conférences scientifiques, animées par des universitaires, ont permis de cerner la problématique en question et d’enrichir le débat général.
Aussi, dans sa communication, le professeur universitaire, Ahmed Adimi, s’est penché sur le « concept du professionnalisme dans l’Armée » et l’encadrement des jeunes du service national dans sa relation avec le développement de l’esprit patriotique, la responsabilité dans sa double équation, du devoir et de la patrie. Adimi, qui plaide en faveur du professionnalisme de l’Armée nationale, ne diminue en rien le service national, étant une généreuse pépinière pour le recrutement des futures cadres des différents corps et services de l’Armée nationale populaire, parlant plutôt de réduire la durée, de modifier certaines méthodes et d’intégrer certaines fonctionnalités pouvant contribuer à la formation de métier aux jeunes.
Quant au professeur Mohamed Hamidatou, au sujet du contenu du « professionnalisme dans les armées internationales », il a présenté quelques éléments d’analyse de l’expérience des institutions armées en France et aux USA, pour étayer sa réflexion sur la nécessité ou l’abandon du service national au profit de journées de préparation des jeunes à la responsabilité citoyenne et au sens civique, s’agissant de pays où les compétences relèvent plus de maîtrise technologique et scientifique que du nombre de soldats, puisque le service national a été relayé par l’engagement volontaire et le recrutement des performances dans le combat offensif dans sa dimension en tant que profession militaire de défense et de combat de performance. Poussant plus loin la réflexion, le conférencier, qui appelle à une limitation à une année du temps du service national se replace dans l’expérience du service national et de l’engagement des jeunes dans les travaux d’intérêt national, à l’exemple des barrages verts, de la route transsaharienne et tous les engagements dans les différents chantiers de l’Algérie post indépendance.
Une opportunité pour les intervenants de déborder sur l’esprit national et la responsabilité civile du service national et de ses énormes impacts dans la cohésion sociale, le raffermissement du sens patriotique, la promotion de l’esprit de solidarité. Aussi l’utilité du service national est une constante pour tous les participants, une nécessité qui se conjugue avec la professionnalisation d’une armée nationale compétente, efficace et apte à faire face aux multiples défis qui peuvent se poser aux plans interne et externe, considérant les nouvelles menaces qui se profilent dans ce monde où d’autres impératifs exigent de nouvelles aptitudes et capacités de défense et de combat. La modernisation des formes armées, l’acquisition des techniques et des moyens militaires se posent en matière d’adaptation et d’innovation en termes militaires et d’armées.
Le rajeunissement de l’institution et de la formation de l’encadrement des forces armées, le développement de la pédagogie, du civisme et de l’esprit patriotique ont été également des sujets abordés lors des débats.
La rencontre qui a réuni en grand nombre des représentants de la sûreté nationale et de la gendarmerie nationale, deux corps de métiers au service des citoyens et de l’intérêt général, a été très instructive pour les assistants, notamment les élus locaux des différentes communes de la capitale. Et ce n’est pas le président de l’APC de Sidi M’hamed, Mokhtar Bourouina, en sa qualité de modérateur de la séance qui nous contredira, tant les jeunes qui souscrivent aux statistiques pour le recensement du service sont légion au niveau des bureaux des communes.
Houria Akram
Elles ont dit…
Le lieutenant Wahiba Boumediène,de la gendarmerie nationale : A la conquête des étoiles
“Le service de la gendarmerie nationale dispose de nouvelles compétences, des capacités de formation avec des écoles, des spécialités et des cycles de formation internes et externes nous permettant de nous perfectionner davantage et d’être en phase avec les technologies nouvelles.
Les femmes qui ont intégré les différents services miliaires et notamment depuis 2002, sont présentes en force et exercent leur métier sans complaisance ni différenciation de leurs collègues hommes. Car avant la GN était entièrement un corps d’hommes. Des encouragements et des avantages en matière de formation, de perfectionnement se profilent pour l’ensemble des citoyens et citoyennes qui veulent s’engager dans les services et c’est vrai que nous ne sommes pas encore au niveau du grade le plus élevé, mais nous comptons bien un jour avoir les étoiles nécessaires de général major.”
Le lieutenant, Fadhéla Chekroune,de la sûreté nationale : Bénéficier de l’expérience des aînés
Cette journée d’étude est importante à plus d’un titre, dans la mesure où l’on apprend de nos aînés, de leur expérience et du contact que nous avons avec les autres. C’est en quelque sorte, une journée porte ouverte entre des Algériens de différents horizons autour d’un sujet commun. Le professionnalisme dans l’institution militaire et ses services est un travail d’engagement et de fidélité à des idéaux, par rapport à des objectifs et sa conscience.
L’exercice du métier dans ce cadre se fait le plus normalement du monde, mais dans un cadre de discipline et de rigueur sachant la responsabilité qui l’accompagne. Le grade le plus élevé dans la sûreté nationale est commissaire divisionnaire et des femmes ont atteint ce grade, mais pas en grand nombre.
Propos recueillis par Houria A.