L’Algérie compterait 350 000 à 400 000 épileptiques. Tel est le chiffre avancé par le professeur en neurologie, Mustapha Sadibelouiz, président de la Ligue de lutte contre l’épilepsie.
Intervenant lors d’une journée de sensibilisation organisée, hier, au centre commercial et de loisirs Medina Center Ardis (Alger) à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de l’épilepsie, le spécialiste a révélé que cette maladie touche les enfants âgés entre 2 et 18 ans, notamment, et les personnes âgées de plus de 60 ans, ces dernières étant sujettes aux accidents cérébraux et à la maladie d’Alzheimer.
Il a expliqué qu’« il existe les cas d’épilepsie idiopathique qui surviennent sans aucune cause et nécessite quand même un examen médical ». Selon lui, « la maladie n’est pas grave et peut disparaître si le patient est pris en charge à temps ». Selon M. Sadibelouiz, il y a l’épilepsie qui touche la totalité du cerveau et qui déclenche des neurones hyper-excités qui engendrent une décharge à l’origine de grandes crises et convulsions. Celle qui touche une partie du cerveau provoque une perte de connaissance suivie de troubles. « Les médicaments sont disponibles pour une bonne prise en charge », a rassuré le spécialiste. « C’est au patient de suivre son traitement à la lettre et d’adopter une hygiène de vie appropriée en évitant les excitants, les boissons alcoolisées et autres pour diminuer les crises », a-t-il prévenu. Selon le professeur, l’épilepsie n’est pas grave, n’entraîne pas de décès et ne nécessite pas un traitement à vie. 70% des cas guérissent alors que les 30% restants sont des épileptiques pharmaco-résistants (qui résistent aux médicaments).
« Elle peut disparaître après 3 à 4 ans de soins rigoureux qui seront interrompus progressivement, mais jamais brusquement », a précisé le même responsable. « Les associations doivent intervenir pour sensibiliser la population sur cette maladie qui n’est pas un handicap dans la mesure où les personnes épileptiques peuvent travailler et poursuivre leurs études convenablement », a-t-il ajouté. Evoquant l’épilepsie symptomatique, le docteur Sadibelouiz a précisé qu’en plus de l’évanouissement, elle peut entraîner une déficience mentale.
Concernant la prévention, il dira qu’il est impossible de prévenir une crise d’épilepsie. « C’est une décharge paroxystique (extrême) qui dure 20 à 30 minutes au maximum. Au-delà, ça devient plus grave, le cerveau souffre et le patient doit être hospitalisé », a-t-il souligné. L’épilepsie est-elle hériditaire ? Le spécialiste estime qu’il est préférable de dire que le gène familial peut exister mais sans pour autant se transmettre et se développer entre les membres de la même famille selon le mode « Mendélien ».
Rym Harhoura