Plusieurs femmes sont intervenues pour parler de ce phénomène qui prend de l’ampleur dans notre pays et relever ses répercussions sur les femmes battues, leurs familles et leurs enfants.
L’Association des femmes cadres de la wilaya de Béjaïa (AFAC) a organisé hier une journée de sensibilisation et de réflexion sur la violence à l’égard des femmes, en collaboration avec AVIF Réseau Wassila, à la maison de la Culture de Béjaïa. Plusieurs femmes sont intervenues pour parler de ce phénomène qui prend de l’ampleur dans notre pays et relever ses répercussions sur les femmes battues, leurs familles et leurs enfants.
Comment lutter contre ce phénomène, sortir du silence et affronter les tabous, ont été les thèmes du débat. On notera l’intervention de Mme Tlemsani, présidente de AFAC, qui est revenue sur les statistiques alarmantes des services de sécurité concernant les violences commises à l’égard des femmes en Algérie.
Elle a tiré la sonnette d’alarme à ce sujet, non sans plaider pour des sanctions sévères contre les auteurs de ces violences. Elle a appelé les femmes à porter plainte contre leurs agresseurs, aussi proches soient-ils. On apprendra dans le sillage de son intervention que
5 700 femmes sont battues annuellement en Algérie. Un chiffre loin de la réalité dans la mesure où nos traditions et coutumes empêchent les femmes de parler et/ou de porter plainte contre leurs maris, frères et pères. L’intervention de Mme Louiza Aït Hammou du Réseau Wassila a apporté de l’eau au moulin des spécialistes de ce phénomène et aux autorités, puisque les témoignages de femmes battues recueillis par ce réseau sont plus qu’édifiants.
Un documentaire «Safia, histoire de femme» a été présenté à l’assistance et animé par Mme Fatima Allioua. L’intervention du professeur Chitour Fadhéla a porté sur les violences et leurs répercussions sur la santé de la femme. La violence n’est pas sans séquelles physiques et surtout mentales et psychologiques sur les victimes. Souvent, la violence est synonyme de choc et de traumatisme mental. Un témoignage a été présenté à travers le reportage réalisé par la journaliste de radio Soummam, Mme Assia Mameri.
Témoignage qui renseigne sur l’ampleur et la dangerosité de la violence sur les victimes et leurs familles en général. Mme Taguelmimt a axé sa communication sur le harcèlement sexuel dans la jurisprudence algérienne. On apprendra que le législateur algérien a introduit, en 2004, un article dans le code pénal à ce sujet. Il s’agit de l’article 341. Un débat a eu lieu après d’autres interventions de femmes membres de l’association, en l’occurrence Mmes Baa et Benamer. La journée s’est achevée avec la rédaction d’une série de recommandations, puis les participants ont été invités à une visite des vestiges de la ville.
Par Hocine Cherfa
