Journée de formation organisée par l’association “Amejjay:” Les médecins généralistes tirent la sonnette d’alarme sur leur avenir

Journée de formation organisée par l’association “Amejjay:” Les médecins généralistes tirent la sonnette d’alarme sur leur avenir

Les médecins généralistes libéraux se font de plus en plus rares et leur fonction risque même de disparaître dans les années à venir. Le constat a été établi par le président de l’association Amejjay, le Dr Assam, à l’occasion des 7es journées de formation continue au profit des médecins libéraux organisées, hier, à l’hémicycle Rabah Aïssat  de l’APW de Tizi Ouzou. “Faute d’élaboration et de mise en œuvre d’une réelle politique de conventionnement, la carte et le parcours de l’offre de soins demeureront déséquilibrés, et c’est le rôle de la médecine généraliste qui risque de porter un coup dur”, a estimé le Dr Assam qui cite en exemple la carte de soins dans la ville de Tizi Ouzou pour illustrer la gravité de la situation. “La ville de Tizi Ouzou compte 150 spécialistes pour seulement une dizaine de médecins généralistes”, a-t-il révélé, tout en soulignant que dans le cas d’une carte de soin équilibrée, la situation devrait plutôt être inversée comme cela est le cas dans les pays développés comme la France. Pour le Dr Assam, cette situation ne profite à personne, ni au patient, ni au spécialiste, ni encore à l’État.

“Les soins sont répartis en deux catégories : les soins primaires et les soins secondaires, et faute de politique de conventionnement, le patient prend souvent le chemin inverse en consultant directement le spécialiste, et fréquemment pour des soins primaires”, a constaté l’orateur qui explique qu’en réalité, “les deux paliers de soins doivent être complémentaires comme cela se produit sous d’autres cieux où les consultations spécialisées sont soit orientées par le généraliste, et c’est là que la notion du médecin de famille prend tout son sens, soit elles ne sont pas remboursées lorsqu’elles ne sont pas effectuées sur demande du généraliste.

Dans la situation actuelle, souligne le même médecin, l’État continue à perdre beaucoup d’argent tant que de nombreux patients continuent à consulter plusieurs médecins spécialistes à la fois avant de détecter leurs maladies. “Le parcours n’étant pas respecté, le spécialistes se retrouvent débordés, la fonction du généraliste menacée et l’État à rembourser des soins souvent inutiles”, a-t-il estimé, non sans souligner que pour retrouver l’équilibre, le ministère de la Santé et celui du Travail doivent se pencher sérieusement sur cette situation.